Pour échapper à la justice, le violeur épouse sa victime
Un Malaisien accusé d’avoir violé une fille de 14 ans a échappé à toutes poursuites judiciaires en épousant sa victime présumée, provoquant l’indignation d’associations locales.
Un tribunal de l’Etat de Sarawak, sur l’île de Bornéo, a pris acte la semaine dernière de la conclusion de ce mariage et jugé que l’affaire de viol pouvait être classée, rapporte jeudi le site du Borneo Post.
La victime, aujourd’hui âgée de 15 ans, affirmait avoir été violée deux fois l’an dernier par un homme d’une vingtaine d’années.
Le viol est passible de 30 ans de réclusion et de coups de fouet.
Des ONG interrogées par l’AFP affirment que ce genre d’affaires n’est pas rare dans un pays conservateur à majorité musulmane, où les familles de victimes préfèrent parfois que celles-ci épousent leur violeur plutôt que leur nom soit sali par la justice.
Mais la possibilité d’enterrer les poursuites en se mariant envoie un très mauvais signal pour les victimes de viol et pour l’éducation sur les violences sexuelles, estiment ces organisations.
« Nous avons vu tellement d’affaires dans lesquelles l’homme épouse sa victime, divorce et verse un peu d’argent à la famille de son ex-épouse », a déclaré à l’AFP Aegile Fernandez, de l’ONG Tenaganita.
Pour pouvoir se marier, les Malaisiennes de moins de 16 ans doivent obtenir l’autorisation de tribunaux islamiques.
Regrettant que ces autorisations soient trop facilement accordées, les ONG demandent au gouvernement d’interdire le mariage des enfants.
Belga