Kankan : les affrontements à Batè Nafadji font 7 blessés, 80 cases et 42 cuisines calcinées y compris des greniers
On en sait un peu plus sur le bilan des affrontements survenus jeudi 8 décembre entre les citoyens de Salimoussaya et Madina autour d’un domaine cultivable dans la sous-préfecture de Batè Nafadji, à 35 km de Kankan.
Selon le préfet de Kankan Aziz Diop, « ces affrontements ont emporté 80 cases et tous leurs contenus et 42 greniers et cuisines brûlés, 5 blessés du côté de Madina et en plus du marché de Salimoussaya qui a été réduit en cendre, 2 personnes ont été blessées dans cette localité adverse ».
Selon une source généralement bien informée qui a requis l’anonymat, les habitants de Madiana ont incendié 2 autres cases la nuit dernière dans le village adverse. Des habitants de certains villages de Kouroussa s’apprêteraient à soutenir le village Madina dans sa position.
Ces informations ont été niées en bloc par le préfet Diop qui a déclaré que « c’est plutôt une femme qui cuisinait et par inadvertance elle a perdu le contrôle du feu. C’est ce qui a fait que ces 2 cases ont été brûlées du côté de Salimoussaya. Quant à l’implication des habitants de certains villages de Kouroussa dans la crise, ce ne sont que des rumeurs. En tout cas moi je n’ai pas été jusque là saisi officiellement de la nouvelle ».
Depuis ce matin, dit-il, nous sommes à pied d’œuvre pour rencontrer les habitants des 2 villages en conflit. « Partout, on leur a demandé d’observer la paix et de promouvoir la cohabitation pacifique. Entre temps, on les a convoqués ce samedi à une rencontre à Kankan en vue de situer les responsabilités », a ajouté M. Diop.
Au moment que nous mettions en ligne cette dépêche, l’équipe de renfort composée de 12 gendarmes et 15 policiers qui assumaient le maintien de l’ordre de ces localités ont quitté les lieux dans l’espoir que tout est revenu dans l’ordre.
La préfecture de Kankan est devenue ces derniers temps une zone de tension par excellence. Il ne se passe un mois de nos jours sans que des violences physiques ou matérielles ne soient enregistrées dans la préfecture de Kankan y compris dans ses sous sous-préfectures. Un phénomène qui suicide beaucoup d’interrogations au sein des populations qui mettent en cause la compétence des autorités locales qui auraient du mal à atténuer les différents conflits sociaux qui continuent à miner le tissu social.
Alpha Oumar Koïta, correspondant régional à Kankan, Haute Guinée
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