Siguiri : les femmes de Fatoyah contestent une décision du préfet
Depuis six mois, le village de Fatoyah est secoué par une guéguerre de leadership. C’est un village qui relève de la sous-préfecture de Kintinian, située à quelque 25 kilomètres de la ville de Siguiri. La population de Fatoyah est estimée de nos jours à quinze mille (15.000) habitants. Mais le moins qu’on puisse dire c’est que ces derniers ont présentement du mal à s’écouter et à s’entendre sur la désignation de leur président de district. Le préfet de Siguiri, voulant restaurer la paix et la sérénité entre les populations, a souhaité travailler avec les sages de Bouré Fatoyah. Il fallait dans ce cas procéder à un découpage administratif, comme le souhaitent les autorités coutumières de Fatoyah. Et c’est ce qui a été fait. Mais malheureusement, cela n’a pas suffi à régler le problème. C’est l’incompréhension totale entre les citoyens de cette localité. Le lundi 12 juin dernier, le préfet a pris une décision administrative qui, il faut le dire, n’a pas été bien accueillie par tout le monde à Fatoyah. « Je suis le préfet, je décide administrativement maintenant. Je déclare que Fatoyah est découpé en trois secteurs : le premier c’est Hèrèmakönö, le deuxième c’est Bolibana, le troisième c’est Sokörö, avec leurs chefs respectifs », a-t-il déclaré.
Des femmes ont cru devoir protester contre cette décision. Elles ont eu maille à partir avec les forces de l’ordre déployées pour la circonstance. Informé de la situation, le préfet Elhadj Ibrahima Kalil Keïta s’est employé à calmer le jeu et à se comprendre avec les protestataires avant la fin de la journée. Il reviendra désormais au village de choisir ceux qui auront la charge de présider aux destinées des districts concernés. Actuellement, le village de Fatoyah a deux chefs et plusieurs présidents de district. Pour le moment, les négociations sont en cours pour préserver la paix, la quiétude sociale et la sérénité. Dans cette affaire, les quatre sections du RPG Arc-en-ciel (parti au pouvoir), les autorités communales et sous-préfectorales ainsi que le comité de base de Fatoyah, ont joué plus ou moins efficacement leur rôle pour faire baisser la tension.
Affaire à suivre.
Moussa Koutoubou Condé, correspondant à Siguiri
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