Tanzanie: une députée arrêtée pour insulte au président

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Nairobi – Une députée tanzanienne d’opposition a été arrêtée à son domicile à Dar es Salaam et devrait comparaître jeudi pour répondre d’allégations d’insulte contre le chef de l’Etat John Magufuli, a-t-on appris mercredi auprès de son parti.

La députée Halima Mdee, 39 ans, réputée pour son franc-parler, est poursuivie pour des propos tenus lundi lors d’une conférence de presse. Elle a critiqué la position du président selon laquelle les écolières tombant enceintes doivent être exclues des écoles publiques. Les mots exacts qui lui sont reprochés n’ont pas été précisés.

Selon Said Kubenea, un autre député du Chadema, le principal parti d’opposition, Mme Mdee « a été arrêtée hier (mardi) ». « On l’accuse d’insulte contre le président Magufuli », a-t-il dit à l’AFP. « Elle n’a pas encore été présentée devant un juge, ça devrait être fait demain (jeudi) ».

« Tout cela fait partie d’une campagne qui ne vise qu’à faire taire toute critique », a ajouté M. Kubenea, qui est par ailleurs propriétaire d’un groupe de presse critique envers le pouvoir.

Mme Mdee a soutenu lundi que le chef de l’Etat était un problème. « Nous devons dénoncer cette habitude du président John Pombe Magufuli, qui pense que ses déclarations sont des lois ».

« Il faut absolument freiner ce président », a-t-elle ajouté. « Si nous continuons à le laisser faire, un jour il ordonnera aux Tanzaniens de marcher pieds nus ou torse nu, parce qu’il sait qu’il a le soutien de la police, et que ses prises de positions ont force de loi ».

Le président Magufuli avait été vertement critiqué fin juin par des organisations de défense des droits des femmes pour sa prise de position concernant les écolières tombant enceintes. Mais mardi, il a réitéré ces propos, promettant de licencier tout responsable d’une école publique qui admettrait dans son établissement des adolescentes ayant déjà été mères.

La députée Halima Mdee est suspendue depuis juin de participation aux débats à l’Assemblée nationale. Le président de cette institution lui reproche de lui avoir manqué de respect lors d’une séance parlementaire particulièrement animée: plusieurs députés d’opposition avaient été sortis de force de l’hémicycle. Certains d’entre eux lui avaient alors suggéré ironiquement de réviser la Constitution pour que le pays revienne au monopartisme.

Le Chadema a attaqué en justice cette mesure de suspension d’une durée de six mois, qui vise également une autre députée du parti.

Surnommé « Tingatinga » (bulldozer en swahili), le président Magufuli a marqué les esprits depuis sa prise de fonctions fin 2015 en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption. Mais son style peu consensuel et abrupt lui vaut d’être qualifié d’autocrate et de populiste par ses détracteurs alors que la liberté d’expression est de plus en plus réduite dans le pays.

AFP

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