Ouganda: restrictions vestimentaires pour les femmes fonctionnaires

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Les fonctionnaires ougandaises ne peuvent plus porter de décolletés, des ongles longs, des cheveux teints ou des jupes au dessus du genou, après la publication d’une directive du ministère de la Fonction publique.

Dans ce pays conservateur d’Afrique de l’Est, les frais induits par l’application autoritaire de ces nouvelles règles interpellent davantage les habitants que les restrictions elles-mêmes.

« Les femmes sont moins payées. Avec cette directive, elles auront peur de se rendre sur leur lieu de travail par crainte de perdre leur emploi parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’acheter de nouvelles robes ou de changer de coiffure », a déclaré Agnes Kunihira, la représentante des travailleurs au Parlement, à l’AFP.

Winifred Akech, 34 ans, fonctionnaire dans une des agences gouvernementales a raconté à l’AFP, avoir été contrainte d’emprunter de l’argent pour couper ses cheveux. Son ancienne coiffure étant interdite par le récent règlement.

« Je n’avais pas d’argent pour aller dans un salon et couper mes cheveux parce qu’ils sont teints. J’ai été obligée d’emprunter de l’argent à un ami. C’est gênant pour moi. Aussi, j’estime que mon droit de porter la coiffure que je souhaite, est bafoué », a affirmé l’employée.

Un communiqué du ministère de la Fonction publique publié mardi a exposé la liste des règles strictes, précisant que les agents publics s’habillaient de façon indécente.

Les femmes ne devraient pas porter de vêtements serrés, des jupes ou des robes au dessus des genoux, découvrir leur dos ou leur décolleté, affirme le communiqué.

Les fonctionnaires « doivent aussi garder leurs cheveux non teints en plus d’avoir des ongles coupées ne dépassant pas trois centimètres de longueur ». Le maquillage « excessif » est aussi prohibé.

Les hommes doivent désormais porter un pantalon – mais pas trop serré – une veste, une cravate et des chaussures fermées.

Ceux qui ne respecteraient pas la nouvelle directive recevront un avertissement et en cas d’infractions répétées des sanctions disciplinaires seront prises, prévient le communiqué.

L’activiste et universitaire Stella Nyanzi, actuellement devant la justice pour avoir comparer le président Yoweri Museveni à « une paire de fesses », ne s’est pas retenue de critiquer le nouveau règlement sur sa page Facebook.

« Qui s’intéresse à la tenue des fonctionnaires en Ouganda, lorsque l’empereur marche nu autour d’eux? », a publié la militante des droits de l’Homme, s’en prenant une nouvelle fois au postérieur de Musevini avec une série de descriptions hautes en couleur.

Pour la militante, le pays ne doit pas se laisser distraire alors que la limite d’âge de candidature à l’élection présidentielle fixée à 75 ans est menacée, une réforme qui permettrait à Museveni, 72 ans, de briguer un sixième mandat.

AFP

 

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