Koubia : faute de locaux, les justiciables privés d’audiences publiques de la Justice de Paix depuis 10 ans

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La Justice de Paix de la préfecture de Koubia est confrontée, depuis 10 ans, à un problème de locaux et à une insuffisance d’Officiers de Police Judiciaire (OPJ), obligeant alors le juge de Paix à transférer à Labé les citoyens en conflit avec la loi, pour leur jugement, rapporte l’AGP.

Depuis les évènements de janvier et février 2007, au cours desquels le Palais de Justice et la Prison Civile ont été saccagés, les citoyens en conflit avec la loi dans la préfecture de Koubia sont transférés à Labé, chef-lieu de Région Administrative (RA), pour leur jugement, avec tous les risques possibles, a déploré le juge de Paix de la localité, Ibrahima Kanfory Camara.

« Ce n’est pas facile. Parfois, nous payons le transport des détenus de Koubia à Labé. Ensuite, parfois c’est les OPJ qui se décarcassent pour pouvoir envoyer ces gens-là à Labé pour qu’on puisse faire le jugement. L’Etat a pensé nous nommer et nous essayons d’être à la hauteur de cette confiance, malgré ce manque criard d’infrastructures », a-t-il regretté.

Cette délocalisation des audiences publiques de la Justice de Paix de Koubia suscite beaucoup de suspicions au sein de l’opinion locale.

« Dès que nous programmons une audience à Labé, certains citoyens de Koubia font courir le bruit selon lequel, nous avons programmé le jugement à Labé, juste pour libérer les accusés », a fait observer le magistrat.

Pire ! Les difficultés du juge de Paix de Koubia, Ibrahima Kanfory Camata sont aussi accentuées par l’insuffisance du personnel d’appui.

« Pour toute la préfecture, nous n’avons que 05 gendarmes et 04 policiers. Il y a des sous-préfectures qui n’ont aucun agent, même pas un bénévole. Ce n’est pas facile. Et nous sommes venus à un moment où les gens n’ont plus la culture de la Justice.

Vous imaginez, depuis 2007 jusqu’en 2014, les autorités de ces localités-là étaient devenus de véritable juges », a-t-il ajouté.

En attendant la réhabilitation des infrastructures judiciaires par l’Etat guinéen, le juge de Paix de Koubia invite les chefs de districts et les maires des Communes Rurales (CR), à éviter de se substituer à la Justice pour statuer sur des cas de d’infractions.

« Les autorités locales doivent savoir que seul le juge doit statuer sur des cas de commissions d’infractions. En cas d’infraction, le sous-préfet, le maire de la CR ou le chef du district informe le juge. C’est le juge qui peut prendre une décision au nom de la loi et au nom de la République. Ce n’est pas à eux d’arranger à l’amiable, comme ils ont l’habitude de le faire.

Ils doivent se défaire de ce comportement. Cela va garantir l’Etat de Droit dans notre pays et faire la promotion de la démocratie, du respect des libertés individuelles et collectives », a lancé Ibrahima Kanfory Camara.

AGP

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