Tribune// Super V déblatère contre Antonio : un crapaud crache sur une colombe en plein vol (El Béchir)

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Qu’un dirigeant de la Féguifoot renversé et humilié par un congrès électif – un camouflet de 62 voix contre 2 –, se livre à une foire d’empoigne contre son successeur quasi-plébiscité, cela est fort regrettable et tombe sous le coup d’injures publiques. Faits prévus et punis par la loi guinéenne. Que la raison en soit une mise à nu de sa gestion solitaire et calamiteuse, c’est encore plus condamnable. Salifou Camara Super V a poussé trop loin l’avanie et les épithètes envers une personnalité publique réservée et sereine.

En voulant que Mamadou Antonio Souaré soit poursuivi par la clameur publique et jeté dans la sentine et le cloaque (vaine entreprise), Super V a donné la mesure dont il faut le mesurer lui-même : un rustre sous les oripeaux d’un gentleman, un mauvais perdant qui met sur le billot la tête du nouveau président de la Féguifoot pour trouver un exutoire à son fiel.

Marqué à jamais par l’opprobre, rejeté par tous ses collaborateurs pour sa misanthropie et sa cupidité, rongé par sa cuisante défaite, l’infatué évincé déverse sa bile sur tous les toits à travers ses propos débagoulés. Et ça dégouline partout. Le procédé serait tragicomique si sa grossièreté n’était indicible. À l’évidence, Super V est un homme malheureux. Puissant, il snobait son entourage et se croyait indéboulonnable.  Sur son piédestal il ne doutait pas que le titre de président de la Féguifoot  était inscrit dans son ADN (l’on se souvient de ses  démêlés avec Bruno Bangoura). Si les électeurs se sont ligués contre lui pour le désarçonner, il ne doit s’en prendre qu’à lui-même.

Toute autre personne battue aussi sévèrement à une élection aurait médité sur son sort et gagné en sagesse. Car on apprend à ses dépens. Mais pas lui. Son égo surdimensionné ne lui permet aucun recul ni aucune remise en question de son propre rapport aux autres. Il prend tout le monde de haut, il ne s’intéresse aux gens qu’à une fin donnée. Sitôt atteinte, il les jette aux oubliettes comme un mouchoir usagé.  Ce trait de caractère s’est sclérosé en lui et il est devenu son propre ennemi. On n’y peut rien.

Corruption : un coutumier des faits

Parmi les présidents de fédération qui mangeaient au sérail glouton de Sepp Blatter indexé dans le scandale de la corruption à la Fifa, France 24 avait cité pour l’Afrique le Guinéen Super V et le Zambien Kalusha Bwalia, entre autres. Comme plusieurs de leurs pairs à travers le monde, Sepp Blatter leur versait régulièrement en secret des sommes faramineuses par pur clientélisme. Le vieux chacal bouclait ainsi la boucle de la corruption et se vissait au trône de la Fifa à travers les congrès électifs successifs où le scrutin était joué à l’avance.

À ce compte, si Super V est aujourd’hui épinglé par un audit légal pour sa gestion financière calamiteuse de la Féguifoot, il a beau multiplier ses gesticulations médiatiques, personne ne le croira. Dans son effort pathétique pour laver son honneur, il peut juste injurier à satiété le nouveau président et lui prêter sans preuve un passé de balance sous le premier régime tyrannique ou se confondre en affirmations gratuites. Pour le moment, c’est bien lui Super V qui a les mains sales. Le rapport d’audit est formel. La bonne vieille tactique éculée qui consiste à se défendre par l’attaque est ici peine perdue. Ce n’était un secret pour personne, la Féguifoot était un buffet garni où il se repaissait avec avidité. La preuve par neuf est aujourd’hui infligée. Elle est irréfragable.

Convoqué par la police judiciaire pour concussion et corruption, l’escagasseur de réputation est en cavale. La PJ n’est pas comme les radios et les télés où on raconte n’importe quoi sur les autres tout en se prêtant une moralité immaculée. Devant les limiers, ce sont les faits qui parlent. Pourquoi Super V s’est-il dérobé à l’épreuve ? Mais il n’est pas tiré d’embarras. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui, Interpol le ramènera en le tenant par la peau du cou. Et il répondra de ses actes.

Si Antonio Souaré, un homme à l’altruisme légendaire, était un indicateur sous le régime révolutionnaire et faisait envoyer des innocents au camp Boiro, où ils risquaient l’électrocution dans la fameuse « cabine technique » sinon la diète noire dans une cellule verrouillée et marquée par une tête de mort, avant d’être expédiés ad patres avec la plus grande infamie, comment ce même Antonio Souaré avait-il pu être arrêté par ce même régime ? Son forcené accusateur ne le dit pas ! Mais ceux qui connaissent la vraie histoire de ce pays savent comment le jeune Antonio était sorti des geôles létales. Il n’avait dû sa libération qu’à l’intervention personnelle de la Première dame Andrée Touré, pourtant connue pour sa discrétion et sa stricte tenue à l’écart des actes répréhensibles ou non du terrible régime révolutionnaire.

Antonio Souaré, appelé à servir plus tard son pays et à distribuer son pain, avait également dû son salut à sa baraka et à son humanisme inné, incapable qu’il est de faire du mal à une mouche, même quand elle s’appelle Salifou Camara Super V et qu’elle est d’une espèce vilaine et méchante.

Apparemment, Super V s’est mis dans le cambouis et a enfin touché l’épouvantable Hadès, suite logique de sa descente aux enfers amorcée avec sa chute de la Féguifoot et le plébiscite d’Antonio Souaré. Et la faute n’en est point à celui-ci.

C’est que « l’heure des bilans et de tout les bilans », comme disait le « Responsable suprême de la Révolution », a sonné. Dura lex sed lex, Super V.

El Béchir

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