Labé : forte mobilisation des professionnels des médias contre l’acharnement dont ils sont l’objet

A l’instar des leurs confères de Conakry, les hommes de médias privés de Labé ont battu le pavé ce jeudi 09 novembre 2017 dans la commune urbaine de Labé pour dénoncer les acharnements dont les journalistes sont victimes sur toute l’étendue du territoire national : bastonnade des journalistes par des gendarmes  au PM3 de Matam, la suspension de la radio Espace FM pour une semaine. ‘’Sans la presse, il n’y a pas de démocratie’’ ; ’’ Martine Condé dehors’’ : c’est avec ces slogans que les journalistes ont marché pacifiquement sur l’axe Rond-point Hoggo-M’bouro, Rond-point Hôpital, Rond-point préfecture, Gouvernorat. Là, un mémorandum a été  lu par une journaliste de la radio BTA FM.

« Nous sommes devant vous pour exprimer notre ras-le-bol. La corporation, au quotidien, est victime de violences qui  n’ont jamais empêché notre volonté de servir le peuple de Guinée. Mais hélas, la presse a laissé beaucoup de plumes ces dernières décennies. Faudrait-il, dans un lot de cas, rappeler certains que l’opinion a encore en mémoire, telle que la première visite du président de la République, le professeur Alpha Condé à Labé ? A cette occasion, la presse a été molestée sous ses yeux. Il y a la disparation de Chérif Diallo, journaliste reporter d’images à Hadafo Médias, l’assassinat de Mohamed Koula Diallo. Et puis récemment, des gendarmes de l’Eco 3 de  Matam ont perpétré des barbaries sur des hommes de médias. Bilan : des blessés  et matériels de travail endommagés. A cela s’ajoute l’acharnement de la Haute autorité de la communication contre les médias comme le groupe de presse Gangan, la radio Espace FM et la télévision privée Evasion Guinée. Au vu donc de la situation, cela démontre un véritable recul des acquis démocratiques », a déclaré Kadiatou Keïta.

Au nom du gouverneur de la région administrative de Labé, Sadou Keïta (en mission de travail à Conakry), le chef de cabinet du gouvernorat a promis de transmettre ce mémorandum à qui de droit, mais tout en signifiant que les auteurs de ces exactions ne sont pas à Labé.

«  Je voudrais d’abord me réjouir de votre présence ici ce matin. Une présence civilisée et démocratique. Vous avez traversé  la ville. Personne n’a été violenté, ni blessé. Personne n’a été empêché d’aller où il veut. La raison fondamentale de votre marche est légitime. Les auteurs de l’acte, nos frères et sœurs de la gendarmerie, ont eux-mêmes reconnu leur faute et ont présenté des excuses. Il y a quelques années, cela ne pouvait pas se faire. Que les forces de défense et de sécurité présentent des excuses à la presse, c’était un rêve. Tout cela c’est grâce à votre bravoure et à votre détermination à instaurer dans notre pays les éléments fondamentaux de la démocratie, pour que notre pays, à l’instar des autres pays, soit un pays de droit. Si je ramène le problème à l’échelle régionale, vous et nous devons nous réjouir, pour le simple fait que depuis l’avènement de cette démocratie en Guinée, jamais nous n’avons enregistré dans notre région un tel événement : être bastonné par les forces de sécurité. Cela ne s’est jamais produit et ne se produira jamais. Je prends l’engagement solennel que ce mémorandum ira à qui de droit, à travers le gouverneur, pour que le ministre de l’Administration du Territoire reçoive  votre mémorandum à l’attention de la HAC, parce que de toutes les façons, ce ne sont pas les autorités locales  de Labé qui ont fait ce que vous reprochez, mais nous le regrettons tous », a laissé entendre Wouremba Traoré.

A noter que cette marche pacifique des hommes de médias privés de Labé a connu la présence de la société civile et des auditeurs. Et cette marche qui a duré de 10 heures jusqu’à 11 heures 30 minutes, s’est déroulée sans incidents.

Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé

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