Entreprises locales face aux passations de marchés publics : charité bien ordonnée ne commence pas toujours par soi-même en Guinée !

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A cause d’attitudes dont on a sacrément de mal à saisir la portée, les entreprises guinéennes, dans un univers concurrentiel impitoyable, sont quasiment abandonnées à elles-mêmes, ne bénéficiant pratiquement pas d’appuis conséquents de la part de leurs propres Pouvoirs publics. Pire, ce sont le plus souvent des entreprises étrangères qui leur mènent la vie dure en raflant tout sur leur passage, au niveau local comme à l’international en termes de financements. Ce qui n’est hélas pas sans engendrer des conséquences incalculables pour le devenir de ces entreprises guinéennes, par ricochet de l’économie nationale….

Le Président de la République, le Pr Alpha Condé, a beau être habité par les intentions les meilleures au monde pour son pays, il reste qu’il est souvent bien ardu de parvenir à leur réalisation concrète faute d’appuis conséquents de la part de certains de ses proches collaborateurs. Dans le cas concret de passations des marchés publics, certes il s’est plusieurs fois solennellement engagé à veiller scrupuleusement à ce que les intérêts nationaux soient sauvegardés, sans vouloir aucunement faire dans la phobie de l’étranger. Il n’est d’ailleurs pas le seul Chef d’Etat à vouloir agir ainsi, puisque partout ailleurs aucun projet de développement ne saurait être conduit sans l’apport d’une touche locale, autrement dit des entreprises locales. C’est ainsi que Barack Obama, alors Président des Etats-Unis, pendant qu’il était en visite officielle au pays de Nelson Mandela, lançait à la face du monde que les pays africains avaient tout intérêt à revaloriser leurs compétences locales. Seulement, comment pourrait-on y parvenir si l’opportunité  n’est pas du tout offerte ? Est-il réellement possible d’y parvenir lorsque le soutien indispensable attendu en premier des gouvernants africains fait manifestement défaut ?

Il est vrai que cela ne saurait être le cas de tous les pays africains, et nos entreprises, celles de la Guinée, en savent bien quelque chose. Pour ce qu’il est de chez nous, la réalité est qu’il faudrait sans doute attendre encore pour véritablement voir la donne s’inverser. Pour preuve…

De 2004 à 2017, les entreprises guinéennes n’ont guère été sollicitées en vue de l’exécution des travaux financés par les bailleurs de fonds. Et lorsqu’elles l’ont été, ce ne fut que pour les travaux de voiries urbaines,  avec ce détail important que le financement émanait du Budget National de Développement (BND). Un budget alimenté pour l’essentiel par les efforts du contribuable guinéen.

Dans le gros lot des entreprises locales laissées pour compte, il faut dire que seule l’entreprise GUITER a bénéficié de travaux de réhabilitation et de construction de deux routes nationales. Bien entendu que cette situation a perduré, au point de décourager complètement les initiatives et compétences locales.

Avec toutefois les sorties et engagements répétés du Chef de l’Etat, d’aucunes parmi nos entreprises locales avaient commencé à entrevoir une prochaine sortie du bout du tunnel, surtout que notre Gouvernement vient d’initier  des projets devant enfin être financés par les  bailleurs de fonds, sous forme bien entendu de prêts. Du coup, il n’y a pas mal de questions que les entreprises guinéennes se posent, dont certaines (les suivantes) pourraient être des plus pressantes.

A défaut de bénéficier de l’exécution de projets, où est-ce que nos entreprises vont-elles en fin de compte acquérir l’expertise, voire l’expérience nécessaire quand on sait qu’il faut être aux manettes pour y parvenir ? Comment pourraient-elles soigné leurs chiffres d’affaires en dehors de leur propre pays, la Guinée, lequel, à la différence de bien de pays dont des super puissances, ne leur manifeste pas l’appui nécessaire, à fortiori leur accorder des marchés ? Comment les entreprises étrangères ont-elles pu gagner en expérience et soigné leurs chiffres d’affaires ? Quelle chance pour les entreprises guinéennes d’aller chercher ailleurs des capacités, si les portes de leur propre pays leur sont hermétiquement fermées pour ce qu’il est de l’acquisition de projets financés par la Guinée elle-même sous forme de prêts ou même sur la base du BND ?

Le drame, vu tout ce qui précède, c’est que dans l’optique du renouveau en cours en Guinée, pour ce qu’il est spécifiquement de l’attribution ou acquisition de marchés sur la base de financements extérieurs, les entreprises locales semblent bel et bien abandonnées à leur triste sort, malgré la bonne volonté des entreprises guinéennes de se développer en créant des joint-ventures, partenariat ou groupement avec des entreprises étrangères des pays éligibles par les bailleurs de fonds afin d’acquérir de l’expérience dans la réalisation des grands projets d’infrastructures. Et il faudrait se creuser peut-être les méninges pour savoir comment celles provenant de l’étranger ont-elles pu aller en concurrence avec lesdites entreprises et remporté pratiquement la mise sur leurs dos. Même si à ce niveau, il est loisible d’imaginer ce qui, la plupart du temps, motive certains de nos décideurs. Lesquels oublient que par leurs méfaits, ils ne privent pas seulement les entreprises de chez eux des atouts nécessaires à la concurrence, mais bien pire hélas. Pendant que nous y sommes, il y a lieu de se demander où  va l’argent de la Guinée à travers maintes passations de marchés publics et combien reste en Guinée avec nos entreprises locales ? C’est à ce niveau qu’il faudrait certainement situer toute la problématique émanant de nos propres contradictions.

Il va de soi qu’il ne fait guère plaisir de voir un « cordonnier mal chaussé ». Vous avez dit « charité bien ordonnée commence par soi-même » ? Dans le cas d’espèce, ce ne semble pas toujours le cas en Guinée. Nous y reviendrons certainement…

Moussa Soumah

 

 

 

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1 commentaire
  1. Sacko M. dit

    Cet article partisan et plein de contrevérités n’honore pas le principe d’objectivité que le métier de journaliste incarne. La preuve vous vous contredisez en citant le mauvais exemple de GUITER. Combien de ces entreprises locales ont bâclé la construction des ouvrages chèrement financés par l’argent du contribuable guinéen? L’évidence est que la majorité de nos pseudos entreprises n’ont ni l’expertise technique et humaine, ni la consistance financière pour exécuter des marchés de construction de grande envergure. Alors qu’on arrête le Journalisme du Ventre

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