Association Plus Jamais d’Agression Contre le Peuple de Guinée très dure avec la CPRN: ‘’vous n’avez collaboré qu’avec des citoyens partisans’’ (lettre)

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Association Plus Jamais d’Agression
Contre le Peuple de Guinée
« APAC-GUI »
Contacts: 656 67 02 88
631 14 46 93
628 72 16 29
Conakry, le 10 Juin 2016
A
Messieurs les Co-présidents de la
Commission Provisoire de Réconciliation Nationale
Objet : Observations
Messieurs,
L’Association des victimes de l’Agression du 22 Novembre 1970, agréée sous le nom « Association Plus Jamais d’Agression contre le Peuple de Guinée » se fait, comme toujours, le devoir ultime de vous apporter ses observations à travers cette lettre qui succède à celles du 3 Août, 28 Août 2015 et du 13 Mai 2016, restées sans réponse.
Nous considérant comme partie prenante à toute entreprise de réconciliation nationale parce que souffrant encore de la perte de nos parents et amis lors de l’agression ignoble du 22 novembre 1970, nous avons forcé notre présence à l’atelier de restitution du CPNRN, le 31 Mai 2016 à l’hôtel Riviera, à laquelle vous aviez refusé de nous inviter, malgré toutes nos démarches.
C’est alors que nous avons compris pourquoi vous refusiez de nous associer à la mission de réflexion que le Chef de l’Etat, le Président Alpha Condé, vous a confiée.
En ne prenant, par exemple, que les contentieux de la première République, Vous n’avez eu qu’un souci: restreindre la notion de victimes aux seules personnes qui s’affirment de celles de la Révolution et s’agitent depuis le 3 avril 1984, toujours soutenues et financées par des organisations internationales qui avaient pourtant condamné cette invasion de la Guinée à l’époque, en raison des centaines de mort, de blessés et des dégâts matériels énormes. C’est pourquoi, pour vous et vos experts, les morts et blessés de cette opération criminelle ne sont pas des victimes ; ils ne méritent aucune pitié, aucun geste compatissant. La preuve ? Malgré toutes les démarches auprès de vous et de vos experts, votre commission n’a jamais daigné à notre sollicitation. C’est pourquoi aucun rapport, même d’expert, ne les mentionne.
Nous avons compris, après avoir écouté les différents résultats présentés, que vous teniez à faire plaisir aux bailleurs de fonds dont la plupart des pays étaient impliqués dans les opérations de déstabilisation dénoncées sous la Première République, opérations qui expliquent en partie la situation catastrophique dont la Guinée a du mal à se tirer des conséquences désastreuses.
Nous avons alors compris pour quelle raison vous n’avez collaboré qu’avec des citoyens partisans ; ceux qui n’avaient en commun que leur hostilité haineuse contre le régime politique de l’époque. En effet, Vous n’étiez entourés, majoritairement, que par des éléments qui se disent pour la plupart victimes de la 1ère République contre laquelle ils gardent injustement une antipathie viscérale.
Nous avons dès lors compris pour quoi les conditions sine-qua-non d’une réelle réconciliation des filles et fils de Guinée ne pouvaient être prises en compte par votre commission. Heureusement que votre mission n’était que provisoire et qu’elle est même terminée
Peut-on parler, par exemple, des deux types de victimes de la première République sans exiger la déclassification des dossiers relatifs aux contentieux franco-guinéen depuis les années 1950, totalement différents des autres contentieux pour lesquels vous appliquez la même approche. Or, il n’est fait nulle part allusion, dans les documents exposés le 31mai 2016 à cette condition incontournable pour faciliter la distinction entre les traitres et les victimes de la répression. A notre entendement, c’est quand les archives conséquentes seront obtenues que notre pays sera dans la dynamique historique et logique de la réconciliation nationale pour la période 1958-1984.
C’est le lieu de noter un fait non moins important constaté et abondamment suscité à cet atelier de restitution : l’absence, très remarquée, de l’Ambassade de France en Guinée, en particulier celle de Monsieur l’Ambassadeur qui faisait partie des invités officiels; ce diplomate est pourtant presque présent dans toutes les activités importantes de la Guinée.
Est-ce du fait que le sujet suscité (la déclassification des archives françaises su-précisées) aurait été évoqué avec insistance, ce qui le génèrerait énormément?
On se souvient, en outre, de sa présence active avec le représentant de l’UE et le Ministre des droits de l’homme lors des activités de ceux qui se disent « victimes » du camp Boiro, le 25 janvier 2016 à Conakry. Ce fait choquant devrait être stigmatisé par tout vrai patriote d’autant que la réconciliation n’est pas encore faite : les Allemands, les Français, les Sud-Africains, les Italiens, etc. accepteront-ils que des ambassadeurs de pays étrangers, en particulier ceux des pays africains, défilent dans une de leurs villes pour soutenir une catégorie de leurs ressortissants qui auraient une cause à défendre ?
La coopération, oui, mais dans le respect de notre souveraineté. Et ce n’est pas parce que certaines puissances nous aident que nous devons tout accepter d’elles. On ne peut pas réconcilier quand on prend parti. En principe, la réconciliation n’étant pas faite, aucune structure nationale, à plus forte raison une ambassade étrangère ne doit soutenir un camp, à moins d’être complice de ce camp.
Messieurs les co-présidents,
Nous avons agréablement apprécié une remarque faite dans la salle par un cadre connu pour son courage et son honnêteté intellectuelle ( et que vous avez manqué d’associer à vos travaux de réflexion à cause de cela) : l’intéressé a rappelé qu’il avait fait remarquer aux experts bien avant qu’ils ne s’attellent à leur travail que la très grande majorité des Guinéens tient à la vérité sur le passé de leur pays et un débat national public contradictoire sur ce passé. Or, dit-il, les statistiques exposées dégagent qu’une majorité des Guinéens consultés exige la vérité et des auditions publiques sur le passé récent de la Guinée
Ainsi, sans débat public contradictoire la grande majorité des Guinéens n’adhérera pas à une réconciliation nationale définitive.
Enfin, vous avez eu tendance à ignorer les nationaux dont certains ont réalisé d’excellents travaux sur l’étude critique des causes de violence en Guinée depuis 1958, en faisant recours à une expertise étrangère qui aborde le problème de la réconciliation en terme de statistique et non sociopolitique, parce que ignorante des faits à l’origine des conflits..
Nous serons heureux que les autorités compétentes, puisque votre mission est terminée, tiennent compte de ces observations tout en définissant clairement leur vision sur la notion de victimes et de bourreaux.
Tout en restant fermement convaincus que la réconciliation passera obligatoirement par un débat public contradictoire sans tabou, si les Guinéens la veulent définitive, nous réitérons notre volonté de participer positivement aux différents travaux qui seront ultérieurement organisés.
Veuillez agréer Messieurs les co-présidents, l’expression de nos sentiments distingués.
Le Président
Yacouba CAMARA

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