Bail du port de Conakry : les sociétés de manutention se désolidarisent du personnel du port

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Déjà, des fissures. Après la signature vendredi dernier d’un contrat de bail pour l’exploitation du port autonome de Conakry entre le gouvernement guinéen et la société turque Albayrak, des Guinéens restent vent debout contre cette convention. Les différents travailleurs restent divisés face à cette décision du gouvernement guinéen. Des travailleurs relevant de la direction générale comptent faire résilier coûte que coûte cette convention alors que ceux des sociétés manutentionnaires la défendent bec et ongle.

Quand on dit bail, est-ce que c’est vendre ? Même au Sénégal, leur aéroport, qui l’a arrangé ? Ce sont les Turcs qui l’ont arrangé. Si on dit que bailler c’est vendre, est-ce que ça c’est vrai ?

Daouda Camara, secrétaire à la négociation du bureau syndical des sociétés de la manutention portuaire déclare que si le port est vendu, il ne l’est pas pour eux les dockers.

« Nous luttons parce qu’ils veulent faire une injustice. Tout le monde sait que quand une gare routière s’agrandit, les chauffeurs y gagnent beaucoup. Nous les Dockers, nous sommes des preneurs de bagages, 50 kg de 8h à 20h pour avoir de quoi nous nourrir. Quand ils ferment ici, nous on sera perdants. Vous avez entendu, vous-même en tant que journaliste que le Président Alpha a vendu le port à Bolloré non ? Alors s’il l’a vendu, ce n’est pas vendu pour nous les Dockers. Nous ici nous sommes au nombre 4000. Il y a cinq mois, ils avaient fermé le port autonome, les gens du port, on leur avait intimé de le rouvrir », a-t-il dit lors d’une entrevue avec des journalistes sur l’extension du port.

« Quand on dit bail, est-ce que c’est vendre ? Même au Sénégal, leur aéroport, qui l’a arrangé ? Ce sont les Turcs qui l’ont arrangé. Si on dit que bailler c’est vendre, est ce que ça c’est vrai ? S’il n’y a pas d’extension du port, est ce que nous les dockers pouvons vivre ? Ils ont fait la grève sans nous informer, eux ils sont au nombre de 800 personnes et nous 4000 personnes. Ils ont fermé la porte du port. Nous avons dit que ça n’allait pas rester fermé. Vous ne pouvez pas fermer la porte sans savoir le pourquoi, Donc on ne va pas fermer. C’est comme ça que les gendarmes ont trouvé qu’on était en vrai combat ce lundi. C’est nous qui avons appelé le Président pour lui dire que si tu n’amènes pas les gendarmes, il y aura des morts. Mais avant que les gendarmes n’arrivent, on avait déjà ouvert la porte. Ils n’ont aucune force de fermer la porte devant nous, mais ils ont échoué, c’est seulement nous qui pouvons fermer la porte. Si on doit faire quelque chose, il faut que nous nous asseyons ensemble afin d’en discuter », a-t-il ajouté.

Selon nos informations, le nouveau contrat signé touchera au moins 600 emplois et ce licenciement ne concerne que les travailleurs relevant de la direction générale.

Thierno Sadou Diallo

(+224) 626 65 65 39

 

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2 commentaires
  1. Momo dit

    Alpha condé prepare toi à une longue bataille judiciaire avec rétrosession de l’emsemble des biens volés à l’Etat Guinéen. Biens planqués en Turquie, Kazakhstan, Qatar, Dubai, Chine etc…

  2. condabou dit

    Peut-on arrêter aujourd’hui la montée en puissance de la Turquie et de la Chine dans les économies Africaines ? Ce serait très difficile de l’imaginer puisque depuis 2011 et 2012, la Turquie et la Chine sont devenus 2 pays dont le premier marché export est l’Union Européenne. Ils subissent de plein fouet, la chute de la croissance économique et de la consommation sur l’ensemble du marché Européen.

    Il se trouve que l’UE, c’est un marché de 511 millions de consommateurs et surtout un PIB de 16.000 milliards de Dollars US, soit 22% du PIB mondial. C’est très compliqué pour tout le monde en ce moment, et particulièrement pour les économies Africaines de pouvoir pénétrer le marché Européen et Nord-Américain et de s’en sortir financièrement, en raison de nombreuses contraintes qui plombent la compétitivité des entreprises Africaines devant la concurrence.

    L’Angleterre a choisi le BREXIT plus ou moins, en raison des mêmes causes liées à la crise économique continue au sein de l’UE : endettement public massif dans de nombreux Etats membres, explosion des déficits budgétaires, chômage structurel, plans sociaux coûteux et difficiles restructurations et fusions d’entreprises, etc…. Qui sait quand la consommation sera de retour en Europe ?

    C’est ce qui explique la ruée actuelle de la Turquie et de la Chine en Afrique notamment dans le financement et la gestion des grandes infrastructures (ports, autoroutes, chemins de fer, barrages hydroélectriques, etc…).

    L’important pour une entreprise publique comme le Port Autonome de Conakry est de pouvoir bien négocier les conditions de rachat des actions de l’Etat par les partenaires Turcs, Chinois, et autres, de manière à faire du gagnant-gagnant, peu importe le nom des propriétaires des entreprises qui viennent.

    Dans cette opération très délicate, le rôle majeur revient au Gouvernement de bien expliquer en toute transparence les conditions du partenariat avec la Turquie et même avec la Chine, en évitant de laisser s’installer la psychose des licenciements massifs ou de laisser les plans sociaux à la seule discrétion des repreneurs étrangers. Cela créerait d’énormes gâchis dont le pays n’a pas besoin en ce moment.

    Quel pays Africain aujourd’hui, n’a pas ses partenaires stratégiques en Turquie et en Chine, les 2 pays qui souffrent le plus, actuellement de la crise de l’export au sein du marché de l’Union Européenne ?

    La Guinée, devrait rester sereine et surtout très intelligente dans la négociation de tous les contrats de partenariat avec la Turquie, la Chine et les autres.
    C’est ce qui se passe en ce moment au Kenya, en Ethiopie, au Sénégal, au Burkina Faso, au Rwanda, en Ouganda, en Algérie, et presque partout en Afrique. Chacun pourrait le vérifier.

    La lourde responsabilité du Gouvernement Guinéen, est engagée de bout en bout auprès des syndicats de travailleurs et auprès de la société civile pour ne pas tomber dans de nouvelles crises sociales aux conséquences désastreuses pour le pays.

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