Cheick Sako, ministre de la Justice : « On ne s’en sortira jamais dans ce pays si la justice devient un enjeu politique… »

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Invité à l’ouverture d’un atelier de formation organisé par le ministère de l’Unité nationale et de la Citoyenneté sur la problématique et la prévention des conflits en Guinée, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Cheick Sacko, n’a pas manqué de dire ses quatre vérités à ceux qui doutent encore de l’instauration d’un Etat de droit dans le pays.

« Tous les pays d’Afrique sont des Etats fragiles. Malheureusement, sur ce continent, certains ministres le nient. Voyez-vous, si on nie l’évidence, cela nous rattrape. Ici, en Guinée, on en est conscient. On a un Etat fragile. C’est pourquoi, justement, depuis décembre 2010, le gouvernement, la classe politique, la société civile, tout le monde se bat pour que ce pays devienne un Etat de droit. Sans quoi, il n’y aura jamais de développement. Il faut que cela soit dit également. Ceux qui doutent de la construction d’un Etat de droit dans ce pays peuvent fermer la porte et retourner s’endormir. », a déclaré le ministre Cheick Sako.

« Dans ce pays, il y a des violations graves de la loi. Il y a des infractions. Et quand il y a des infractions, la justice intervient. Et, précisément, quand la justice intervient, il faut absolument que cette intervention se fasse avec parcimonie, professionnalisme mais surtout avec neutralité entre les forces politiques. Quelques exemples : mon collègue de l’Administration du Territoire est là, il mène avec conviction et force le dialogue politique. Cela a permis de  me mettre en retrait pour ne pas que la justice soit un enjeu politique dans ce pays, parce qu’on ne s’en sortira jamais dans ce pays si la justice devient un enjeu politique.», ajoute-t-il .  Il est ensuite revenu sur le cas des détenus qui ont été libérés dans le cadre de l’application des accords politiques.

« En rapport avec le cadre du dialogue politique, on a décidé, sans violer les textes de ce pays, de mettre certaines personnes en liberté parce qu’elles avaient purgé la moitié de leurs peines et que c’étaient des peines correctionnelles. », précise-t-il.

Il a, en revanche, fait remarquer que ceux qui sont condamnés à des peines criminelles ou assimilées, notamment pour des cas de viols, de violences caractérisées sur le genre, ne sortiront pas de prison quelle que soit leur appartenance politique. « Il faut que cela soit dit aussi dans ce pays. Et, moi, je suis là pour ça. Moi, je ne suis pas attaché à mon poste ministériel. J’ai une mission que le président de la République m’a confiée, que je mènerai jusqu’au bout. Le gouvernement auquel j’appartiens, en tout cas, dans le traitement des affaires juridiques et judiciaires, nous serons dans une impartialité totale entre les citoyens guinéens, quelle que soit leur origine idéologique, politique ou religieuse, quels que soient également les partis politiques. Dans ce pays, il faut respecter la loi. Et cela n’est pas négociable », a martelé le ministre guinéen de la Justice.

Par Elisa Camara     

+224 654 95 73 22

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