Chine: démission d’un maître bouddhiste accusé de harcèlement sexuel

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Un maître bouddhiste a abandonné mercredi ses fonctions à la tête de la Fédération bouddhiste chinoise, affiliée à l’Etat, alors qu’il est accusé d’avoir obligé plusieurs nonnes à des relations sexuelles avec lui et est visé par une enquête.

Xuecheng, figure spirituelle, membre du Parti communiste chinois et abbé dirigeant le monastère Longquan à Pékin, est depuis fin juillet au cœur d’un vaste scandale après un rapport lui imputant diverses turpitudes.

Dans ce document rédigé par deux moines de Longquan, le religieux était accusé d’avoir envoyé des messages téléphoniques explicites, au ton séducteur ou menaçant, à au moins six nonnes pour les convaincre d’avoir des relations sexuelles avec lui.

Quatre auraient cédé, Xuecheng leur assurant que le sexe était partie intégrante de leurs études bouddhistes, selon ce rapport diffusé sur internet, reproduisant les messages incriminés.

Les autorités religieuses nationales ont lancé une enquête sur ces allégations après la publication du rapport, tandis que le monastère dénonçait des « preuves trafiquées » et une entreprise de « vengeance ».

Mais sous pression, Xuecheng a présenté, lors d’une réunion mercredi, sa démission de président de la Fédération bouddhiste chinoise, a indiqué celle-ci sur son site internet.

Cette annonce est mentionnée brièvement au sein d’un long communiqué décrivant le contenu de la réunion du comité directeur de l’association, mais sans détailler les raisons de la démission de l’abbé ni évoquer l’enquête le visant.

La même déclaration a été postée sur le compte officiel de microblog de l’Administration d’Etat des affaires religieuses, l’organisme gouvernemental supervisant étroitement les groupes religieux. La Fédération bouddhiste est elle-même une émanation de l’Etat.

Xuecheng, également membre de la chambre consultative du Parlement chinois, est une célébrité en Chine où des millions de fidèles suivent attentivement son compte sur la plateforme de microblog Weibo.

Ce dernier est resté silencieux depuis le 1er août et le communiqué de son monastère rejetant les accusations de harcèlement sexuel.

L’un des moines auteurs du rapport avait expliqué s’être senti obligé de rendre ces informations publiques, le sort des victimes présumées ayant été ignoré par les autorités, réticentes à enquêter sur le célèbre abbé.

Le rapport et les réactions d’internautes ont été rapidement supprimés par les censeurs sur le web chinois.

Il n’existe en Chine aucune définition légale du harcèlement sexuel, pourtant très répandu dans le pays.

La campagne #MeToo, qui a déferlé dans le monde à la suite des révélations de l’affaire Weinstein, a incité des étudiantes chinoises à dénoncer des cas d’agressions et de harcèlement sur les campus. Mais les débats sur le sujet sont restés très encadrés par le gouvernement et la censure.

AFP

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