Construction du complexe hydroélectrique Kogbedou-Frankonedou pour l’électrification d’environ 10 préfectures

Un atelier de validation d’une étude de faisabilité pour l’exécution des travaux de construction du complexe hydroélectrique Kogbedou-Frankonedou s’est tenu lundi à Kaloum. Ce complexe réalisé dans le cadre de la surproduction en électricité est le résultat d’un protocole d’accord entre le gouvernement guinéen, la banque islamique de développement et la société Tramag, constituée des groupes Sintram et Guiter serait le plus grand projet jamais réalisé en Guinée.

Situé en haute Guinée dans la vallée du Milo, à environ 70 km de Kankan, ce complexe hydroélectrique se compose de deux aménagements en cascade : l’aménagement de Frankonedou en amont, qui constitue l’ouvrage d’accumulation principales et l’aménagement de Kogbedou en aval qui exploite une chute naturelle de quelques 40 mètres pour la production hydroélectrique. Dr Cheick Taliby Sylla, ministre de l’énergie et de l’hydraulique après avoir félicité le groupe Guiter a invité d’autres entreprises guinéennes à suivre son exemple en s’intéressant elles aussi à la construction des barrages. « L’exemple est là aujourd’hui, je pense que toutes les entreprises guinéennes doivent en profiter pour commencer à développer ce potentiel énorme, énergétique d’énergies renouvelables dans notre pays. 300 m³ identifiés, non encore aménagés pour que des entreprises guinéennes puissent penser comme monsieur Guiter a eu à le faire. Nous appelons donc les autres entreprises guinéennes à s’intéresser dans la construction des barrages hydroélectriques, dans le développement de la Guinée qui n’est pas que seulement les routes ou les bâtiments, il y a d’autres ouvrages aussi où on doit avoir notre expérience, l’expérience propre des Guinéens capables de construire nous-même notre pays avec l’aide bien sûr de nos amis qui soutiennent la Guinée », dit-il.

Ansoumane Kaba, PDG de Guiter, a demandé le soutien de la population guinéenne pour la mise en place de ce projet. « Parce que, souligne-t-il, si ce projet est arrivé à ce niveau, c’est parce que le Guinéen a cru pour s’engager sur le terrain avant même d’avoir le partenaire. Donc extrêmement important, en plus nous avons besoin de vous pour véhiculer le message, d’amener toute la population guinéenne, toute la nation guinéenne à soutenir ce projet car c’est un projet qui est d’une importance capitale depuis Beyla jusqu’à Faranah, c’est environ 10 préfectures qui vont être alimentées, qui vont être électrifiées par ce projet, par ce couple de barrage. Donc c’est important et ce couple de barrage nous donne d’autres avantages qui n’ont peut-être pas été cités ici. Ce barrage permettra d’alimenter en eau potable les villes de Kérouané et de Kankan. L’aménagement agricole, ce projet de barrage réalisé permet d’aménager toutes les plaines le long de ce cours d’eau : du site à Kérouané d’un côté et de l’autre côté à Kankan. Donc alors quand nous voyons cet intérêt que nous pouvons avoir en réalisant ce projet, nous devons tous soutenir car il y a très peu de projets qui ont bénéficié du sérieux et d’une telle étude»..

La préfecture de Kérouané présente elle aussi à cet atelier à travers son secrétaire général chargé des collectivités décentralisées a salué la construction d’un tel projet dans sa localité. « Mon inquiétude concernait l’identification de tout impact auquel les collectivités devaient être exposés. Cela est nécessaire parce nous au sortir d’ici nous avons un devoir, la restitution de tout ce qui a été dit ici. Et cette restitution nous la faisons d’abord à monsieur le préfet, ensuite aux populations des localités concernées qui ont besoin de savoir de quoi il a été question ici, et elles ont toujours besoin de savoir l’impact sur elles de la mise en place de ce projet là. Comment est que ce impact sera digéré ? C’est pourquoi j’ai demandé quels sont les types d’impact auxquels les populations seront exposées et quelles dispositions seront prises pour gérer ces impacts ? (…) L’engouement est total, les populations adhèrent à la mise en place de cette infrastructure-là, l’eau potable déjà et l’apport que cela va leur apporter. L’électricité c’est une matière importante, indéniable pour tout développement. Nous avons beaucoup d’activités à mener dans notre localité dont la mise en œuvre maintenant est impossible du fait qu’il n’y a pas d’électricité », a souligné Mamadou Saran Condé.

Ce projet dont les travaux sont financés sur fond propre du groupement débuteront dans les six à huit mois à venir.

Maciré Soriba Camara