Damaro à propos du budget du chef de file de l’opposition : ‘’c’est une totale anomalie que le contribuable guinéen ne finance qu’un seul leader politique’’

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Depuis les Etats-Unis d’Amérique, Elhadj Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire Rpg Arc-en-ciel (au pouvoir) suit de très près la situation en Guinée, son pays. Dans une interview qu’il a bien voulu accorder à Mediaguinee, la voix forte de la Mouvance présidentielle a rappelé que l’arrêt de la Cour constitutionnelle est sans appel, citant l’ancien ministre de la Justice Maître Togba Zogbélémou. Il a ensuite évoqué la suspension du budget du chef de file de l’opposition et la concession du port conventionnel de Conakry…

Mediaguinee : Récemment, Cellou Dalein Diallo annonçait que son budget de chef de file de l’opposition a été suspendu, depuis 2017. Votre réaction…

Oui par une loi votée par le Parlement, le chef de file de l’opposition a un budget. Cependant, cette même loi est totalement muette sur l’utilisation de ce budget.

Pour nous, l’esprit du protagoniste de la loi était de donner une certaine indépendance au chef de file vis-à-vis des groupes d’intérêts. Ensuite, lui donner les moyens de recruter des compétences pour faire des études et autres analyses de certains problèmes pour pouvoir faire des suggestions constructives au président de la République comme lui en donne la loi à sa demande ou sur invitation du chef de l’Etat.

Le cabinet du chef de file devrait servir à la coordination de ces experts pas le genre de cabinet. M. Dalein vient de nous offrir le véritable reflet de ce que représente l’UFDG.

Après un an d’exercice budgétaire, nous constatons malheureusement que pour M. Dalein, la notion de chef de file se confond à sa personne et le budget de celui-ci n’est pas plus pas moins que son argent de poche.

Pour nous de la majorité, c’est une totale anomalie que le contribuable guinéen ne finance qu’une seule personne dans tout le paysage politique guinéen. Cette insuffisance sera corrigée à la session prochaine par une proposition de loi que nous introduisons.

Depuis plusieurs jours, la Cour constitutionnelle traverse une crise profonde. Son président a été destitué. Suite à cette décision, politiques et acteurs de la société civile ont décidé d’apporter leur soutien à Kèlèfa Sall, arguant que c’est le dernier verrou contre le tripatouillage de la Constitution par le président de la République. Quelle lecture faites-vous de la situation?

Sur la crise à la Cour constitutionnelle, je me sens moins outillé pour faire un commentaire en bonne et due forme. Je suis absent du pays, ensuite je ne suis pas juriste, encore moins un constitutionnaliste. Ce qui me surprend mais me fait sourire par contre, c’est le comportement de l’opposition, notamment l’Ufdg et ses organisations satellites enveloppées sous des sobriquets de société civile. M. Dalein connaît que la Constitution qu’il semble défendre dit clairement que les décisions de cette Cour sont sans appel. Chaque arrêt de cette Cour est obtenu par vote. Quand 8 conseillers sur 9 votent dans un sens, comme le dit Maître Togba Zogbélémou, ‘’nous sommes devant un fait accompli’’.

Le sit-in de l’Ufdg et acolytes n’a d’autre sens que de préparer l’esprit des Guinéens à ces contestations futures des décisions de cette Haute Cour. Une simple question : pourquoi le sit-in ? Obtenir l’annulation de l’arrêt qui destitue Kèlèfa? Encore une fois, les arrêts de cette Cour sont sans appel.

Parlons à présent de la concession du port conventionnel de Conakry. Le meneur de la fronde Cheick Touré a été écroué et déféré à la Maison centrale de Conakry pour ‘’diffamation et dénonciation calomnieuse à l’encontre du chef de l’Etat et de son fils’’. Son avocat brandit l’immunité parlementaire de son client qui est, dit-il, un député en attente. Etes-vous d’avis ?

Quand j’ai appris cette histoire du port, sans avoir eu accès au contrat proprement dit je me suis posé un certain nombre de questions. S’agit-il d’une cession ou d’une concession ?

Apparemment, il s’agit plutôt d’une concession. Donc, parler de vente du port est un acte de mauvaise foi.

Y aura-t-il des investissements importants ? Oui 200 millions d’euros.

Actuellement, quel est l’apport de cette portion du port au trésor public ? Ma réponse est 0 depuis 9 ans que je vote les budgets de la république. Dans la communication du ministre en charge des Transports, j’apprends que la convention apportera en moyenne 13 millions d’euros.

Dans la convention, l’emploi vrai, il faut l’ajouter, sera-t-il sauvegardé ? On me dit oui. Tout le reste n’est que politique. La convention pourrait avoir des insuffisances. J’apprends qu’il y a des droits de perception d’impôts et de redevance transférés à la société. Pas de soucis, seule l’assemblée nationale a ce droit, où est le problème ? Avec la passion et la politisation de tout en Guinée, ça rend difficile tout débat objectif.

Elisa Camara

+224 654 95 73 22

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