Damaro : ‘’les manifestations à Kérouané et à Mandiana ne sont que l’expression d’un état d’âme et de frustration’’

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Depuis les Etats-Unis d’Amérique, Elhadj Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire Rpg Arc-en-ciel (au pouvoir) suit de très près la situation en Guinée, son pays. Dans une interview qu’il a bien voulu accorder à Mediaguinee, la voix forte de la Mouvance présidentielle a indiqué qu’il n’y a pas de raison qu’autorités de l’éducation et syndicalistes ne se retrouvent pas autour de la table pour discuter. Il a ensuite évoqué les récentes manifestations à Kérouané et à Mandiana, fiefs du parti au pouvoir

Mediaguinee : A quelques jours de la rentrée des classes en Guinée, le Slecg d’Aboubacar Soumah a lancé un avis de grève pour exiger du gouvernement un salaire de base de 8 millions de francs guinéens pour chaque enseignant. Lors de son passage à la RTG pour ses 100 jours, le Premier ministre Kassory avait dit que l’Etat que les 8 millions ne sont pas envisageables. Ne craignez-vous pas un autre bras de fer aux conséquences fâcheuses pour l’éducation nationale ?

Amadou Damaro Camara : En ce qui concerne les revendications du Slecg version Soumah ou version de je ne sais qui, je suis sûr que le président de la république et son Premier ministre seraient heureux d’accorder à chaque enseignant guinéen les 8 millions de francs dont on parle. Faut-il savoir préalablement si c’est ceux qui ont le statut d’enseignant mais évoluent ailleurs qui sont plus de la moitié du corps ou ceux qui sont réellement en situation de classe qui méritent tout notre soutien. En mettant de côté la politisation, les égos et les luttes de positionnement de nos syndicalistes, il n’y a pas de raison que les autorités de l’éducation, de la fonction publique, du budget et les syndicats concernés ne puissent se retrouver autour de la table pour discuter de vrais problèmes car quand il s’agit de nos enfants, il s’agit de l’avenir du pays entier.

Il y a quelques jours, la ville de Mandiana était sous tension. Bilan, un mort, plusieurs blessés et des dégâts matériels importants. En cause, le manque d’infrastructures sur fond de promesses non tenues du président Alpha Condé…

Pour ce qui concerne les manifestations à Mandiana, je profite de votre site pour présenter les condoléances à la famille éplorée. Je ne connais pas les circonstances de cette perte humaine et comme je l’ai toujours dit chaque mort en est un de trop.

Les manifestations à Kérouané et à Mandiana, considérés comme fiefs du pouvoir ne sont que l’expression d’un état d’âme et de frustration. S’il faut dire les choses telles qu’elles sont, ces contrées se considèrent comme étant des oubliées de la république. Pour faire face aux problèmes auxquels ces populations sont confrontées, Il nous manque à la fois les moyens, la prévision et la communication.

Que des ponts s’écroulent aujourd’hui un peu partout a des raisons tout à fait objectives. Ce sont des infrastructures conçues et construites pour des véhicules à l’époque qui ne dépassaient pas 10 tonnes de capacité alors qu’aujourdhui 10 tonnes semblent être le minimum. Avons-nous les moyens de remplacer ces ponts ?  Évidemment non. Devons-nous prendre des dispositions minimales pour éventuellement en renforcer certains ? Oui.

Il est impératif de faire face à cet état pratiquement d’enclavement de ces préfectures comme on ferait face à une catastrophe naturelle d’ampleur nationale.

Reprocher au professeur Alpha Condé cependant de n’avoir pas réglé tous les problèmes d’infrastructure en Guinée en presque 6 ans, relève de la mauvaise foi et du populisme qui n’apporte théoriquement que des solutions simplistes à des problèmes complexes.

Elisa CAMARA

+224 628333955

 

 

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