Tribune/Economie: Alpha Condé serre trop la vis, et ça risque de casser ! (Par Mamoudou Condé)

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Pour maîtriser les dépenses, le président Alpha Condé a (presque) bloqué depuis novembre dernier tous les paiements aux finances. Le chef de l’Etat qui vient de donner un tour de vis budgétaire a ordonné au gouverneur de la BCRG, aux ministres des Finances, du Budget de cesser tous les engagements liés à la chaîne de dépense. Aujourd’hui, cette décision a des impacts négatifs sur la vie des entreprises. La dette intérieure augmente, les entreprises et autres fournisseurs sont aux abois. Chose encore grave, aucun Ministère ne fonctionne depuis janvier dernier, pas de papiers rames ni d’encres dans les Ministères. La dotation des ministres en carburant reste impayée. Depuis octobre, les boursiers à l’étranger n’ont rien reçu. Ces étudiants vivent dans la dèche. Les DAF sont obligés de boucler leurs téléphones car incapables de convaincre les fournisseurs.

Le président oublie-t-il qu’une économie se consomme ? Pourtant si secteur privé bouge, le pays aussi bouge. Pour preuve, depuis décembre 2018, la vie devient de plus en plus difficile en Guinée. La qualité de vie du citoyen s’est fortement détériorée, aucun ministre ne peut signer sans se référer au président de la République. Pauvres de nous !

Mamoudou Condé

Paris, 3 Allée des Perce Neige à Sevran

 

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1 commentaire
  1. CONDÉ ABOU dit

    Comment le Président Alpha Condé peut-il ruiner le système économique que lui-même a mis plus de 8 ans à mettre en place en Guinée ?

    Je ne vois aucune responsabilité du Président de la République dans la gestion opérationnelle des comptes du Trésor Public.

    Jusqu’à preuve du contraire, je cherche à comprendre pourquoi au même moment, l’on apprend que le Ministère de l’Economie des Finances et celui du Budget travailleraient actuellement pour l’émission d’un emprunt obligataire de 1600 milliards de Francs Guinéens pour les besoins de financement des investissements et de la trésorerie de l’Etat ?

    Quel pays au monde peut-il financer une croissance économique de plus en plus robuste comme c’est le cas en Guinée, sans se retrouver devant des gaps de financement du budget national ? La Guinée ne peut pas du tout faire exception à cette tradition quasi universelle.

    Prenons un pays comme la Côte D’Ivoire. Dans le cadre de son budget 2019, un prêt d’au moins un milliard de Dollars d’Euro-obligations est envisagée, même si la décision définitive n’est pas encore prise en ce moment. Il s’agit de combler en partie un déficit budgétaire évalué à 1428,9 milliards de FCFA, soit 2,2 milliards d’Euros, ou probablement 1450 milliards de FCFA selon certaines sources officielles qui ont réévalué le montant du gap.

    En fait, le Gouvernement Ivoirien a programmé plusieurs sorties, à la fois sur le marché financier local qu’à l’international. Les dépenses publiques 2019 définies dans la Loi de finances s’établissent à 7334 milliards de FCFA, soit 11,2 milliards d’Euros.

    C’est sur ce montant de 11,2 milliards d’Euros, que s’équilibre en ressources et dépenses, le budget 2019 de la Côte D’ivoire.

    Relisez le budget 2019 du Gouvernement Ivoirien et qui table sur une croissance économique attendue de 7,7% en 2019 et 8% en 2020.

    Comment le Président de la Republique de Guinée, le Professeur Alpha Condé, peut-il serrer les boulons sur les dépenses publiques de son propre pays, alors que le budget national (recettes et dépenses publiques confondues) a fait l’objet de discussions approfondies avant approbation par les Députés et promulgation par le Président de la Republique lui-même ?

    Que l’on dise qu’il y a effectivement des besoins de financement à combler en Guinée surtout durant ce premier trimestre, je comprendrais, puisque c’est le cas presque partout dans les pays de la Sous-région (Sénégal, Côte D’Ivoire, Mali, Mauritanie, Ghana et Nigeria).

    Dans le cas d’espèces quand cela arrive, c’est qu’il y a un déficit budgétaire à couvrir par le Trésor pour faire face aux dépenses publiques et soutenir la croissance économique au cours de l’année.

    Et il serait plutôt très souhaitable que le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère du Budget communiquent largement sur la situation exacte des Finances Publiques pour éviter le malaise et la crise de confiance entre l’Etat Guinéen et l’ensemble des opérateurs économiques nationaux et étrangers, notamment sur tous les aspects que vous avez bien fait d’évoquer dans votre tribune, à savoir, le paiement des bourses scolaires, les paiements en faveur des nombreux fournisseurs de biens et services pour l’Etat, etc…

    Dans les conditions actuelles d’une croissance de plus en plus robuste en Guinée (qui pourrait atteindre 7% en 2019), comment voulez-vous qu’il n’y ait pas de déficit budgétaire ?

    Ceci dit, il faudrait que tout le monde comprenne ce qui se passe, et c’est fondamental pour la stabilité économique du pays, parce que de toute évidence, il n’y a rien à cacher.

    Voici, selon la Presse Ivoirienne, le résumé de la Conférence de Presse tenue ce Jeudi matin (21 Mars 2019) à la Primature d’Abidjan par le Premier Ministre Ivoirien et qui porte sur le même sujet que vous venez de souligner dans votre tribune, à savoir, la situation économique et financière de la Côte D’Ivoire.

    LE PREMIER MINISTRE DE CÔTE D’IVOIRE S.E. Mr. AMADOU GON KOULIBALY DEVANT LA PRESSE :

    La croissance économique Ivoirienne s’est établie à 7,4% en 2018, a indiqué le Premier Ministre Ivoirien Mr. Amadou Gon Coulibaly, ajoutant que le Gouvernement prévoit un taux de 7,7% en 2019.

    Selon lui, le taux de croissance de la Côte D’Ivoire, en 2018 a été de 7,4%, il est projeté pour l’année 2019 à 7,7% (côté Côte d’Ivoire), contre 7,5% par le Fonds monétaire international (FMI).

    Le déficit budgétaire, quant à lui, a atteint 4% par rapport au Produit intérieur brut (PIB) en 2018. Le Gouvernement Ivoirien s’est engagé, selon M. Coulibaly, à réduire ce déficit à 3% pour l’année 2019 pour se conformer à la norme communautaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

    Sur la question de l’Eurobond, il a fait savoir que l’Etat Ivoirien n’a pas d’Eurobond décidé pour cette année au niveau du budget, où chaque année le pays recherche un certain montant sur le marché international ou sous-régional.

    Selon le Premier Ministre, après analyse de la situation en ce qui concerne les marchés internationaux, nous n’avons pas pris encore la décision d’aller sur l’international et nos options sont de financer nos besoins qui se situent autour de 1450 milliards de FCFA sur le marché sous-régional.

    L’Etat Ivoirien a lancé un appel d’offres au niveau de Banques Internationales pour des prêts directs avec des banques internationales, en cours de dépouillement, pour environ 500 milliards FCFA, a-t-il relevé, ajoutant que le solde, d’un peu plus de 900 milliards FCFA sera livré au niveau du marché sous-régional de l’UEMOA.

    Si nous devons aller pour un Eurobond peut-être ça sera pour une opération de rachat de dette pour pouvoir améliorer le profil de la dette, en rachetant une partie de la dette ancienne à des conditions qui sont meilleures, a-t-il poursuivi, notant que cela est en cours d’étude.

    Pour l’émission internationale en FCFA, le Gouvernement a toujours ce projet, mais il y a une série de conditions à remplir, que ce soit au niveau de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et le pays travaille à cela pour faire cette émission en vue d’élargir le champ des possibilités, a-t-il indiqué.

    La Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’UEMOA, poursuit sa dynamique de croissance entamée depuis 2011. En 2017, le pays a enregistré un taux de croissance de 7,7%, une inflation maîtrisée de 0,7% et un déficit budgétaire de 4,2%.

    POUR CONCLURE :

    Mes civilités pour votre tribune, et mes encouragements à poursuivre les réflexions. Il y va de l’intérêt supérieur de la Guinée, que tous ses citoyens sachent ce qui se passe dans ses Finances Publiques du pays.

    Il n’y a aucune honte à ce que la Guinée s’endette pour financer la croissance économique, ou même qu’elle puisse se retrouver à un moment donné, devant des déficits budgétaires ou des gaps de financement qu’elle devra nécessairement financer pour boucler son budget.

    Merci pour la courtoisie de Médiaguinée.

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