Elhadj Biro Kanté se souvient : ‘’le 2 octobre, c’était la consécration même de la volonté d’indépendance des peuples africains’’ 

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A la veille de la célébration du 61é anniversaire de l’accession de la Guinée à la souveraineté, Médiaguinee a rencontré dans la soirée le doyen Elhadj Biro Kanté, ancien maire de Beyla et compagnon de l’indépendance. Nostalgique, cet ex-compagnon de feu président Ahmed Sékou Touré et témoin des faits se souvient de ce jour glorieux du jeudi 2 octobre 1958…

La Guinée célèbre ce 2 octobre la fête de l’indépendance. Vous en tant que compagnon de l’indépendance, qu’est-ce que cela vous fait ?

Elhadj Biro : Je vous remercie d’être venue jusqu’à la maison ici pour que je parle de de l’Indépendance chèrement acquise par le peuple de Guinée. En effet, c’est le jeudi 2 octobre 1958 que la Guinée a proclamé son indépendance après le vote historique du 28 septembre 1958. A cette époque, j’avais mes 30 ans mais déjà j’étais maire de la ville de Beyla et secrétaire général de la sous-section RDA de Beyla. C’est avec beaucoup d’émotion que j’évoque aujourd’hui cet anniversaire, ce passé glorieux, parce que franchement nous ne sommes plus nombreux nous qui avons combattu et arraché de haute lutte cette indépendance avec à notre tête le glorieux, le prestigieux, le dynamique, le courageux, le plus grand panafricaniste, le président Ahmed Sékou Touré que le président Lansana Conté qualifiait de père de la nation quand il a baptisé le Palais présidentiel du nom de Sèkhoutouréya. Ce jour-là, il [Lansana Conté] a dit : ‘’non, ne me remerciez pas, c’est Sékou Touré qui a libéré la Guinée et pourquoi pas l’Afrique’’. En effet, vous comprendrez voilà, la Guinée a pris son indépendance avec tous les Guinéens sans exception et cela grâce au leadership du président Ahmed Sékou Touré qui a pu rassembler d’abord le PDG qui était maître de la situation sur le terrain de Yomou à Forécariah, de Forécariah à Boké, de Boké à Gaoual, Siguiri, toutes les circonscriptions étaient entre les mains du PDG-RDA. Ce jour-là, le 2 octobre, ce n’était pas un vote, c’était la consécration même de la volonté d’indépendance des peuples africains. Cela a été incarné par la Guinée et l’action de cette Guinée était incarnée par un seul homme, le président Ahmed Sékou Touré. Voilà ce dont je me rappelle.

61 ans aujourd’hui après ce jour glorieux, pensez-vous que la Guinée soit vraiment indépendante encore ?

Elhadj Biro : L’indépendance c’est une chose très relative. Vous savez, il y a toujours l’interdépendance entre les peuples. Quand ils s’unissent, ils sont interdépendants La Guinée était un pays indépendant, libre jusqu’au 3 avril 1984, à la mort du président Sékou Touré. A la mort du président Sékou Touré il y avait un peuple uni, une nation où il faisait bon vivre. Je vous assure qu’il faisait bon vivre, du point de vue social, économique, culturel, nous étions en avance sur tous ces pays-là (…). Donc maintenant aujourd’hui comme vous dites, s’il y a la liberté ? Oui il y a la liberté d’insulter, il y a la liberté de faire la pagaille dans la rue, de tout casser, cette liberté existe. Mais je vais vous dire une chose honnêtement, ça plait à l’impérialisme quand les leaders sortent dans les rues avec les pauvres enfants sans travail. On leur dit bon sortez on va marcher, ils sortent. Ça fait plaisir à l’impérialisme parce qu’ils seront toujours là à exploiter nos richesses… Je disais tantôt dans une de mes correspondances, je dis tout le premier mandat d’Alpha Condé il n’a pas pu travailler. Occupé à des pourparlers, des bâches, des villes mortes, le travail réel n’a pas donné le dixième de ce qu’il aurait pu faire. D’une manière inquiète, l’Union Européenne, les Américains et ceux-ci, ceux-là, tout le monde dicte. Je vais vous donner un exemple, moi je n’ai jamais entendu Alpha dire qu’il veut un troisième mandat, je n’ai pas entendu. Mais l’Union Européenne s’immisce, sinon ce n’est pas un Guinéen, un Ivoirien qui ira dira en France aux gilets Jaunes vous n’avez pas raison, non. Il y a dans tous les pays du monde cette situation sociale parce que les hommes réclament plus qu’on ne peut leur donner, c’est pourquoi je saurai leur dire que la liberté est totale en Guinée. Mais en 2015, j’étais en Côte-d’Ivoire lors des élections présidentielles, franchement si ça continue comme cela, le Guinéen n’a rien à envier à quelqu’un d’autre parce que tout coûte moins cher en Guinée que partout ailleurs en Afrique de l’ouest ici. L’essence coûte moins cher, le riz coûte moins cher avec 10. 000 francs vous pouvez facilement manger votre lafidi le matin vous êtes bien rassasié. Vous ne pouvez pas avoir ça en Côte-d’Ivoire, faire l’équivalent de 10.000 en franc CFA, vous ne pouvez pas trouver le riz, même un petit plat. Nous pouvons remercier Dieu, faire en sorte que chacun ait cette conscience que nous nous avions pour être les patriotes que nous étions le 28 septembre, le 2 octobre, on était des patriotes. On a créé une nation jusqu’au 3 avril…

Par Maciré CAMARA

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