Etats-Unis: le Manden vote, Chérif gagne

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Venus de New York, Philadelphie, Connecticut, New Jersey et de plusieurs autres Etats, les Mandenkas sont sortis massivement ce dimanche 13 octobre 2019 pour élire le nouveau président de l’Association Manden N’ko West Africa.

Pour succéder au président sortant Moussadjan Kourouma après deux mandats de 4 ans, ils avaient à choisir entre Mohamed Chérif, secrétaire général du bureau sortant et Bassirou Doumbouya membre du comité des sages de Manden.

Après le dépouillement, c’est Mohamed Chérif  qui a été élu avec 53,23% de voix contre 46,77% glanés par son adversaire Bassirou Doumbouya pourtant donné favori par certains observateurs.

Si ce vote s’est déroulé dans la sérénité, la discipline et sans aucun incident, c’est bien sûr  grâce à la maturité des électeurs et à l’excellent travail de la Commission électorale indépendante qui a été mise en place à cet effet.

Cette victoire étriquée de Mohamed Chérif vient ainsi non seulement mettre au grand jour la fracture cicatrisée du Manden, mais aussi confirmer l’excellente campagne orchestrée par son équipe dirigée par un certain Alhassane Touré qui a su mettre en place des stratégies qui font école.

De l’envahissement des réseaux sociaux à l’animation musicale en plein air devant le lieu de l’élection, en passant par le porte-à-porte,  les SMS et les  appels téléphoniques, il y a eu ce qu’on appelle du professionnalisme. C’est ce qui a valu à l’ancien instituteur cette victoire qu’il recherchait depuis 2014.

Qui est Mohamed Chérif ?

Enseignant de profession, Mohamed Chérif est né le 22 mars 1956 à Kindia a servi à la Direction Préfectorale de l’Education de Fria en 1981.

Il est nommé à la même année Directeur des Etudes chargé de cours de Philo Idéologie et de Français à l’Institut Polytechnique Secondaire de Fria. Il y exercera jusqu’en 1985.
De 1985 à 1990, ce natif de la Basse-côte sera administrateur civil à l’Ambassade de la République Gabonaise à Ryad en Arabie Saoudite.

Là-bas, il devient secrétaire à l’Organisation de la Communauté Guinéenne et entraîneur de l’équipe guinéenne de football.

Père de sept enfants, Chérif émigre aux Etats-Unis en 1991 et devient président de la Communauté Guinéenne de la Caroline du Nord de 1997 à 2005.

De 2005 à 2010 il assume la présidence du bureau de la Communauté Guinéenne de Delaware avant de transférer à New York où il milite dans le bureau de la Communauté Mandingue depuis 2010.

En 2014 il brigue la présidence du Manden. Battu par Moussadjan Kourouma, Mohamed accepte d’être son secrétaire général.

Enfin en février 2015, il devient le candidat de toute la Haute Guinée lors de l’élection du président de la Communauté guinéenne des Etats-Unis. Aujourd’hui le Manden vote, Chérif gagne et le voici au sommet du Manden.

Longtemps accusé à tort ou à raison d’appartenir à la faction qui a été à la base de la division du Manden, Mohamed Chérif vient de frapper un grand coup. Celui de mériter la confiance des Mandenkas.

Une victoire sans grand enthousiasme vu la tension latente qui couvait cette élection. Autant dire que malgré le combat et la détermination de l’élu du jour, il ne fait pas l’unanimité des Mandenkas parce que son nom a été lié aux antécédents qui ont malheureusement la peau très dure et qui ont longtemps miné le Manden.

Aucune prémonition n’est nécessaire pour dire que la tâche du nouveau président élu ne sera pas aisée. D’abord il doit être le président de tous les Mandenkas sans exception aucune. Ensuite il doit s’inventer des moyens et des stratégies qui vont aider au renforcement de l’unité du Manden qui est le levier développement de toute organisation communautaire. Ce n’est que dans cela que le désormais leader du Manden aura son salut.

Quant au malheureux perdant, battu à une trentaine de voix de différence, Bassirou Doumbouya, n’a pas démérité. S’il a eu l’intention de briguer la présidence de l’association c’est parce qu’il est animé d’une grande volonté dont il a fait toujours montre et dispose d’un bon programme pour faire des innovations au sein de l’organisation. Il doit mettre sa sagesse et ses compétences, qu’on lui connait, à la disposition du nouveau bureau du Manden qui sera mis en place les heures qui vont suivre.

Comme l’a dit Ide Umaru, l’ancien Secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), l’ancêtre de l’Union Africaine (UA), que l’élection est un consensus. Dès qu’il est atteint il n’y a plus de fractions, c’est l’unité totale.

Avec ce nouveau bureau, les Mandenkas doivent accorder leurs violons en vue de parler d’une seule voix. Se donner la main, enterrer la hache de guerre, travailler ensemble afin de faire de cette association une organisation qui rassemblera et qui contribuera à l’amélioration des conditions de vie des vieux, des femmes et des jeunes en créant un environnement propice à leur épanouissement économique, social, culturel et sportif.

Par Bangaly Condé « Malbanga »

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