Fodé Bangoura s’en prend au chef de l’Etat: « qu’on aime Conté ou pas, il était Guinéen. Lui, n’avait pas de compte à l’extérieur ni de double nationalité »

Remonté contre les propos du président Alpha Condé en Chine qui a fouetté dans son petit orgueil le régime de feu général Lansana Conté, le président du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP) Fodé Bangoura a répliqué samedi au siège de son parti à Cameroun en affirmant que ‘’Lansana Conté n’est plus dans la compétition, laissez-le se reposer là où il est’’.

A l’entame , le président du PUP, Fodé Bangoura a tout d’abord expliquer ceci : « On a eu marre de quelque chose, qui a dépassé les bornes et c’est à cela, on veut mettre fin si on veut la paix dans ce pays. Il faut que cela cesse. C’est quoi cette chose? Le président actuel de la Guinée a fait un déplacement du côté de la Chine. Arrivé là-bas, il n’a fait que de compliments à l’endroit du 1^er régime, on n’est pas contre cela mais il a dit que ce qui concerne le 2eme régime c’est de la catastrophe. Donc, je suis là aujourd’hui pour rappeler aux gens ce que Conté a fait pour ce pays  comme certains ont déjà oublié ».

« Quand Conté a pris le pouvoir en 1984, la 1ère des choses qu’il a eu à faire d’abord était de casser le camp Boiro, faire sortir tous ceux qui étaient dedans.  A sa prise du pouvoir en 1984, il n’y avait pas de banques privées en Guinée d’où il a libéralisé l’économie. En 1984, le taux de scolarisation était 28%. En 2000, c’était 88%. En 1984, il n’y avait que 7.000 enseignants au primaire et contrairement à 2000 avec 17.000 enseignants ».

Poursuivant, il révèle  qu’ « en 1984, dans toute la Guinée, il y avait que deux universités à savoir : Gamal Abdel Nasser de Conakry et Julius Nyéréré de Kankan. L’accès à l’eau potable, en 1984, c’était 20% de la population et en 2000 c’était en 52% ».

«  Celui qui donne de l’eau, de l’éducation, qui construit des écoles, construit des centres de santé et construit des routes, et on dit que tout ce qu’il a fait est catastrophique. Tout ce que moi je dis de Conté aujourd’hui, je l’ai vécu on ne me l’a pas raconté », a déploré notre interlocuteur.

« Au temps de Conté, il y avait le courant. Aussi personne ne peut le nier »

Plus loin, l’ex-homme fort sous Conté de rétorquer : « ceux qui disent aujourd’hui que Conté n’a  rien fait, mais actuellement tout le monde le sait à Conakry, pour marcher il faut contourner pour chercher où circuler. Au temps de Conté, on ne faisait  pas 5 heures entre Conakry-Kindia. Il se glorifie de Kaléta. Quel kaléta? Il faut  dire ‘’quelques temps ‘’ parce que c’est juste pour un temps qu’il va  soulager la population. Au temps de Conté, il y avait le courant. Aussi personne ne peut le nier ».

Et de renchérir : « Donc, qu’on aime Conté ou pas il était Guinéen, lui il n’avait pas de compte à extérieur ni de double nationalité. Il aimait la Guinée, c’est pourquoi il avait tendu la main à tout le monde. Mais toi tu dis que tu veux réconcilier les Guinéens,  tu tends la main aux familles de tes prédécesseurs et  tu te permets de critiquer le père de famille. Quel est l’enfant qui va t’accepter s’il est le fils de son père? ».

« Si je parle, le pays va brûler »

Fodé Bangoura de souligner : « Lansana Conté n’est plus dans la compétition. Laissez-le se reposer là où il est. Sinon je me suis  dis de ne pas parler parce que le tissu social guinéen est fragile. Donc, ne me poussez pas à parler. Je vous ai dit que si je parle, le pays va brûler. Ce que j’ai dit aujourd’hui est un avertissement parce que trop c’est trop. Il faut que cela cesse maintenant. On ne va plus se laisser faire ».

Et de faire un clin d’œil aux militants de son parti: « bientôt les élections, ils  vont venir vers vous encore pour vous donner un sac de riz et 50 mille francs. Ne vous laissez pas faire, ces gens vous prennent pour des petites personnes. Après les élections, ils vont vous jeter comme la morve. Refusez d’accepter d’être des petites personnes. On a beaucoup aidé les autres, acceptons de nous aider aussi ».

Par Elisa Camara

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