Football guinéen: Comment ne pas sortir de l’ornière ?

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Suite à un commentaire d’un fidèle lecteur entiché et entêté dans les contradictions sur l’article précédent intitulé « Football guinéen : Comment sortir de l’ornière ?», une mise au point est nécessaire. Cependant, il n’est pas de nos habitudes de faire état des avis des lecteurs qui ont des conceptions différentes. L’auteur émet son avis selon sa vision et sa conviction sur un sujet, il le présente sous forme de syllogisme avec trois éléments indissociables: deux propositions et une conclusion. Si le lecteur fait son commentaire à chaud selon son entendement immédiat, omettant une proposition pour tomber directement sur la conclusion, il est dans le sophisme, pas vrai cher Condé Abou ? En prenant point par point votre commentaire, je lis, in extenso:

« L’évolution des brillants sportifs guinéens en Europe, y compris sur la base de la naturalisation, n’est pas du tout un péché dans les conditions actuelles du marché international du football. Ils doivent chercher à vivre mieux et gagner beaucoup d’argent. C’est leur droit absolu de le faire. Vous voyez le sort des anciennes gloires du sport et des arts en Guinée. Pourquoi voulez-vous qu’ils terminent leur carrière dans la pauvreté absolue et dans la mendicité? »

Et puis :

« De toutes façons, beaucoup parmi eux réinvestiront leurs ressources et leurs épargnes en Guinée, quoi qu’il arrive durant leur carrière en Europe ou ailleurs…

Il suffit de regarder les immenses investissements du jeune Asamoah Gyan au Ghana, ceux de Didier Drogba, Yaya Touré… »

Après : 

« J’aurais souhaité en toute franchise, qu’il y ait autant sinon plus de jeunes sportifs guinéens riches et investisseurs à l’instar d’un Seydouba Bangoura, pourquoi pas ? »

Enfin :

« L’on ne peut pas tout reproduire en 2019-2020 les schémas des années 60-70 qui fonctionnaient en Afrique. »

………………………………………………..

Je peux attacher solidement tous ces points dans un seul bouquet. Tenez-vous bien, tout en étant rude, je ne cherche pas à vous être méchant, en particulier, en dépit des propos que vous allez certainement mal encaisser. Vis-à-vis de vous, ils sont innocents, mais ils sont adressés dans toute leur essence à des hommes politiques et à ceux de la CAF, qui n’arrivent pas à faire stopper cette déperdition des muscles et des cerveaux.

Vous voyez bien qu’il y a du deux poids deux mesures dans l’accueil des Africains dans cette immigration sélective. Il y en a qui périssent en Méditerranée.

Mais si l’Europe pompe une fois de plus les talents, comme elle l’a fait avec les ressources, dans le passé, si toutes les ressources, tous les cerveaux et muscles fuient le continent, comment va-t-il devenir celui de l’avenir ? Que diraient les enfants de vos enfants, cher M. Condé Abou ?

Je ne suis pas contre que des Africains aillent jouer dans des clubs d’Europe pour chercher l’argent, mais pas pour les nations. Tous les joueurs qui ont investi chez eux, que vous avez cités, heureusement, aucun n’a changé de nationalité. A moins que je ne me trompe, ils ont toujours joué pour leurs nations respectives. Pourquoi voulez-vous que d’autres fassent un pas de plus?

C’est de cela que je parle.

Si vous étiez le Guinéen qui s’est naturalisé Français, comment vous sentiriez-vous lors de la cérémonie des hymnes nationaux ? Marmonnerez-vous la Marseillaise ou Liberté, vous dont les ancêtres fuyaient à mort devant les esclavagistes et les pères devant les colonisateurs ?

Ce qui me fait vous prendre à la légère, tout en me figurant que vous n’êtes pas de la dernière pluie, puisque vous parlez des années 60-70, que pensez-vous, entre vous et votre conscience, de la morale et de la dignité de l’Homme africain des deux époques ? Que pensez-vous des niveaux intellectuels des deux époques? Que pensez-vous du niveau de développement par rapport à la dilapidation des ressources et à la dégradation de l’environnement sur tout le continent ?

Bien à vous.

Moise Sidibé

 

 

 

 

 

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1 commentaire
  1. CONDÉ ABOU dit

    Salut mon Cher Moïse Sidibé. Je viens de vous lire avec beaucoup de surprise et de sourire aussi.

    De grâce, relisez de bout en bout ce que j’ai écrit noir sur blanc par rapport à votre avant-dernier papier.
    Voici en résumé, ce que j’ai écrit sur Médiaguinée, en saluant votre maîtrise parfaite du sujet et la pertinence de votre réflexion:

    Citation :
    Je me permets de saluer la profondeur de votre réflexion mon Cher Moise Sidibé. Vous maîtrisez parfaitement le sujet.

    Mais ceci dit, en tant que profane, j’observe que la Guinée a de graves problèmes en matière de développement du sport sur le long terme:

    (1)L’organisation de la CAN 2025 a déjà fini de diviser pour du bon les plus hautes autorités en charge de la préparation de l’évènement, et tout le monde fait comme si tout va bien.

    (2) L’évolution des brillants sportifs Guinéens en Europe, y compris sur la base de la naturalisation, n’est pas du tout un péché dans les conditions actuelles du marché international du football. Ils doivent chercher à vivre mieux et gagner beaucoup d’argent. C’est leur droit absolu de le faire.

    (3)Je me pose la question de savoir comment le sport en Guinée, en dehors de toute démagogie peut-il atteindre les niveaux du Ghana, de la Côte D’Ivoire, du Sénégal, du Maroc et de l’Algérie, avec un sous-investissement chronique et misérable dans les infrastructures sportives ?

    Ayons le courage de comparer ce qu’il y a comme infrastructures sportives en Guinée et ce qu’il y a chez nos concurrents. Fin de citation.

    En quoi, je suis entiché et entêté dans les contradictions par rapport à votre précédent papier, comme vous l’écrivez maintenant ? En quoi objectivement parlant, mon texte remet-il en cause, le diagnostic que vous aviez posé par rapport aux voies et moyens de sortie de l’ornière actuelle du football Guinéen ?

    Je ne trouve pas de réponse à vous apporter si toute votre réaction se résume aux questions de naturalisation des sportifs Africains en Europe, de morale et de dignité de l’Homme africain des deux époques, des niveaux intellectuels des deux époques, du niveau de développement par rapport à la dilapidation des ressources et à la dégradation de l’environnement sur tout le continent ?

    Une seule question. En dehors des Sportifs et Artistes, combien de Médecins, d’Ingénieurs, de Scientifiques et Techniciens Africains et Asiatiques se trouvent aujourd’hui dans les pays industrialisés, avec ou sans naturalisation ?

    Bref, passons aux prochains sujets, puisqu’apparemment sur le présent, vous n’aviez pas du tout l’air de comprendre de quoi je parle.

    Bien à vous Cher Moïse Sidibé et merci pour la courtoisie de Médiaguinée.

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