Guinée :  59e anniversaire de l’indépendance, Alpha Condé a-t-il  pris la Guinée là où Sékou Touré l’a laissée?

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Cinquante-neuf ans jour pour jour que la Guinée des villes et des campagnes accéda  à l’indépendance sans pavoisements, ni salves de canon, sans délégations étrangères ni manifestations, bref, par une procédure unique dans l’histoire de l’Afrique.

En ce jour mémorable, l’un des plus illustres de l’histoire de la Guinée, un hommage mérité est rendu à  ceux qui ont versé leur sang pour faire de la Guinée le premier pays indépendant de l’Afrique occidentale française (AOF), à  la tête desquels le président Ahmed Sékou Touré, leader des artisans de la libération de la Guinée du carcan du colonialisme français.

Il vous souviendra que l’ex colonie française, la Guinée, est devenue indépendante le 2 octobre 1958 grâce à la baraka de la phrase fatidique de Sékou Touré qui a mis le général De Gaule dans tous ses états : « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage ».  C’est ce qui suscita l’instinct patriotique chez tous les Guinéens épris de paix, de justice et de liberté et qui les incita à voter non au référendum du 28 septembre 1958 instituant la Communauté française. Le général de Gaulle, président de la République française, fait évacuer aussitôt les Français présents sur place et l’abandonne à son sort. Le colonisateur emporte tout ce qui pouvait l’être et détruit le reste.

Mais ni les représailles du colonisateur, ni les innombrables coups d’Etat fomentés ici et là en Occident contre la jeune République, n’ont empêché le Camarade Ahmed Sékou Touré, non sans difficultés, d’envisage de diriger le jeune Etat selon les moins du bord. Il fut obligé de se tourner vers l’Union Soviétique en pleine guerre froide pour mettre en place les premières bases d’un Etat indépendant, à savoir la création d’une banque centrale, d’une monnaie nationale, d’une armée nationale et des institutions politiques pour réaffirmer la souveraineté du nouvel Etat guinéen.

Ainsi, des 26 années de socialisme, de nationalisme, de développement industriel et de complots contre le régime d’Ahmed Sékou Touré, aux sept années de changement du Pr Alpha Condé en passant par les 23 ans de libéralisme de Lansana Conté et les deux années de transition qui ont conduit à l’élection d’un président civil à la tête de l’Etat suite à des élections libres et transparentes sous le magistère du général Sékouba Konaté, résultent la détermination d’Alpha Condé et l’élan qu’a pris la Guinée vers le développement économique et social escompté par tous les patriotes guinéens. « Je prends la Guinée là où Sékou Touré l’a laissée », a-t-il martelé le jour de son investiture. Dès lors on se posera la question de savoir où le premier président a-t-il laissé la Guinée.

D’abord, le plein emploi était assuré grâce aux centaines d’unités industrielles qui ont été implantées partout dans le pays pour résorber le chômage. Une véritable compagnie aérienne Air Guinée, qui faisait la fierté du pays, facilitait la mobilité des populations et assurait le transport des pèlerins des pays voisins pour les lieux saints de la Mecque. Aussi, un train reliant Kankan et Conakry appelé autorail facilitait-il l’écoulement des marchandises et des produits agricoles entre les régions. Près de 12 bateaux de pêche pour ravitailler les populations guinéennes en poisson. Des fermes agropastorales (FAPA) et tout ce qui permet à un jeune Etat d’être souverain était mis en place. En fin l’émancipation des femmes et le rayonnement de la jeunesse guinéenne à travers le sport et la culture. Certes, tout n’a pas été fait, mais Ahmed Sékou Touré laissera plusieurs acquis en héritage avant de quitter ce monde le 26 mars 1984.

A la faveur d’un coup d’Etat, le 3 avril 1984, le Général Lansana Conté accède au pouvoir. Au crépuscule de son règne, certains fonctionnaires de son entourage, véreux, malhonnêtes et avides de gains se sont employés à vider les caisses de l’Etat et vendre les patrimoines de l’Etat pour remplir leurs poches. Ainsi nos avions s’envoleront pour toujours à cause de la cession d’Air Guinée. Les 12 bateaux de pêche de la Guinée seront vendus. Les rails du chemin de fer reliant Conakry-Kankan seront bazardés. Outre les centaines d’unités industrielles de la première république, l’usine d’alumine de Fria sera vendue à 10% de sa vraie valeur réelle. Le projet hydro-électrique de Garafiri sera saboté et plusieurs patrimoines bâtis de l’Etat seront vendus à vil prix.

En 2008, Lansana Conté décède des suites d’une longue maladie. Un groupe de militaires s’empare du pouvoir et met à sa tête le Capitaine Moussa Dadis Camara qui, après avoir engagé plusieurs chantiers, le malheureux événement du 28 septembre 2009 viendra accélérer le mouvement pendulaire de l’histoire guinéenne. Dadis sera victime d’une tentative d’assassinat le 3 décembre 2009 et sera remplacé par son ministre de la défense, le général Sékouba Konaté.

Ce dernier usera de son influence sur l’armée. Il imposera une discipline exemplaire à ses frères d’arme, engagera une vaste réforme avec l’appui des Nations Unis.
Les militaires retourneront dans les casernes. Les armements lourds seront transférés dans les camps militaires de l’intérieur du pays.

A n’en pas douter, n’eut été la détermination du général Sékouba Konaté, son aversion du pouvoir, son patriotisme  et son respect pour la parole donnée, la Guinée ne serait pas  fréquentable aujourd’hui  encore moins  démocratique.

En ce jour solennel, on ne peut s’empêcher d’évoquer ce grand militaire et lui rendre hommage pour non seulement ses combats aux fronts mais aussi son grand rôle dans l’avènement de la démocratie en Guinée. Les Guinéens se souviendront toujours le jour où il passa le témoin à son successeur après avoir conduit la transition démocratique en organisant les élections présidentielles de 2010 qui ont permis l’avènement d’un civil au pouvoir depuis la disparition du président Ahmed Sékou Touré.
Ainsi depuis le 21 décembre 2010, Alpha Condé est devenu président de la 3e république. Il a engagé entre autres, les réformes macro-économiques, la mise en place de toutes les institutions républicaines, notamment la cour constitutionnelle, la cour des comptes et le conseil constitutionnel. La réforme de l’armée, le développement du secteur agricole, les états généraux de la justice et l’indépendance énergétique.

Autant dire que la construction du barrage hydroélectrique de Kaléta a permis à la Guinée d’avoir son indépendance énergétique. En ce sens qu’aujourd’hui, l’électricité est fournie 24 h/24 dans plusieurs villes de la Basse Guinée et de la Moyenne Guinée. C’est ce qui a fait dire le président Nigérien Mahamadou Issoufou que « Grâce à Kaléta, Conakry ressemble à un diamant ».

Outre la construction du plus grand barrage hydro-électrique de la sous-région Souapiti, il y aura des micros barrages dans les villes de l’intérieur. Farankonédou et Kogbédou à Kankan ; N’zébéla en forêt ; Koukoutamba à Tougué ; le Touba dans Gaoual et Daboya dans la préfecture de Kindia.
Sous la première République, comme susmentionné, la Guinée comptait plusieurs unités industrielles sur toute l’étendue du territoire national, force est de reconnaître que ces usines ont connu un sort déplorable au fil des ans. Le Président Alpha Condé s’est tourné vers la réhabilitation de certaines d’entre elles, c’est le cas de l’usine de jus de fruits de Kankan et l’huilerie de Dabola.  Il y a aussi la GI Ciment, le CIMAF, Diamant Ciment, le Moulin de Conakry, et le Moulin d’Afrique.

Sur le plan diplomatique, le Président en exercice de l’Union Africaine poursuit son ambition qui est celle de toujours marquer la présence de la Guinée au sein de la communauté internationale.

Autant dire que le grand retour de la Guinée sur la scène internationale est incontestablement l’œuvre de l’époux de Hadja Djènè Kaba. Le pays d’Ahmed Sékou Touré occupe désormais dans les organisations internationales la place qui était la sienne sous la première République.

C’est là justement qu’on retrouve tout le sens de la célèbre phrase du locataire de Sékhoutouréya : « je reprendrai la Guinée là où Sékou Touré l’a laissée ».

Au regard du panafricanisme du président guinéen, du rayonnement actuel de la Guinée, des grandes réformes  économiques et l’assainissement des finances publiques qui ont contribué à la normalisation des relations avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), de l’obtention de ce grand contrat de 20 milliards de dollars avec les chinois, des reformes dans le secteur minier  qui ont créé un cadre propice d’investissement, du partenariat public-privé qui se développe avec la réorganisation du secteur privé et l’évolution des activités du secteur informel, de la restructuration de l’économie rurale, et d’une manière générale au soutien au monde agricole en vue  de consolider l’autosuffisance alimentaire,  et du fait que des hôtels de haut standing poussent  comme des champignons dans la capitale, on peut dire sans risque de se tromper qu’Alpha Condé a bel et bien repris la Guinée l’a où Sékou Touré l’a laissée.

Comme quoi, il a fallu un président bâtisseur pour que le peuple de Guinée et le reste du monde sachent que malgré le retard, la Guinée reste un pays qui a encore ses 32 dents pour mordre dans la vie.

Par El hadj Bangaly Condé, New York, USA pour Mediaguinee

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2 commentaires
  1. Lomba dit

    Il faut dire plutôt qu’il a boycotté le jour de l’indépendance de la Guinée : le 02 octobre 1958.

  2. kaba dit

    Tout ceque saboter l´independance de La Guinee ses sont des etranger en Guinee , ons les conaise tout dans le pays .ils sons des Ethiopien somalien etc etc ses sons des enemie de la Guinee

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