Le parti au pouvoir (Rpg arc- en ciel) compte aller jusqu’au bout dans sa volonté de doter la Guinée d’une nouvelle Constitution. Pendant que le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) jure d’empêcher le référendum en Guinée, la jeunesse du parti présidentiel continue d’expliquer aux militants la nécessité pour la Guinée de se débarrasser de la constitution de 2010. Elle s’est donnée rendez-vous ce dimanche au siège national du parti à Gbessia.
Prenant la parole au nom de la jeunesse du parti, M’bany Sangaré a indiqué que »la République de Guinée, à l’instar des autres États du monde, a compris dès sa naissance en 1958, la nécessité de se doter d’une constitution. Ainsi, elle totalise depuis son accession à l’indépendance, quatre constitutions respectivement établies le 10 novembre 1958, le 14 mai 1982, le 23 décembre 1990 et le 7 mai 2010. Je me pose la question de savoir : Ces constitution sont-elles tombées du ciel ? Toutes les quatre constitutions ont permis, malgré des différences liées à l’opportunité de tel ou tel élément, à notre pays de se doter d’institution et de fonctionner. Si les trois premières n’ont pas fait l’objet de critiques par rapport à leur mode d’adoption dont dépend essentiellement leur légitimité, tel n’est pas le cas de la constitution de mai 2010. Faut-il rappeler que le mode d’adoption de celle -ci a fait, avant et après son élaboration, l’objet de vives critiques de la part de la presque totalité des Guinéens. En effet, cette constitution, n’ayant pas été soumise à un référendum est une »constitution octroyée », pour reprendre les termes du professeur Pierre Pactet. En plus, de cette limite congénitale, plusieurs faiblesses justifiant l’élaboration d’une nouvelle constitution sont à distinguer. Notamment, l’incohérence dans la répartition des pouvoirs entre le président et le Premier ministre, le déséquilibre entre les pouvoirs exécutifs et législatifs, la fragmentation excessive du pouvoir de désignation des membres de la cour constitutionnelle, le mode d’élection des députés, l’âge minimum des membres de la cour constitutionnelle, la prolifération des institutions, la discrimination à l’égard des jeunes et femmes.
Aujourd’hui, le débat constitutionnel porte dans notre pays sur une question centrale : oui ou non le président de la République est juridiquement habilité à déclencher la procédure d’établissement d’une nouvelle constitution ? Je dis oui. Incontestablement, le président de la république est juridiquement habilité à déclencher la procédure d’établissement d’une nouvelle constitution », soutient avec force M. Sangaré.
Mohamed Cissé
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