Le gouvernement somalien a rompu jeudi ses relations diplomatiques avec la Guinée, affirmant que ce pays d’Afrique de l’Ouest avait violé la souveraineté et l’unité de la Somalie.
Ahmed Isse Awad, ministre somalien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a annoncé cette mesure drastique après une réunion du gouvernement à Mogadiscio.
Cette décision est intervenue alors que la Guinée a déroulé le tapis rouge cette semaine au dirigeant du territoire du Somaliland, Muse Bihi Abdi, en visite dans la capitale guinéenne Conakry, à l’invitation officielle du président guinéen Alpha Condé.
M. Awad a également dissuadé les autres pays de violer la souveraineté et l’unité de la Somalie en forgeant des liens plus étroits avec les dirigeants du Somaliland.
Source : Xinhua
De mon point de vue, c’est un sujet très compliqué et qui va nécessairement soulever beaucoup d’interrogations et de réactions au niveau de l’Union Africaine et des Nations Unies et même au niveau de la CEDEAO. Pourquoi ?
Juridiquement parlant, il y a en Afrique, 54 Etats reconnus par l’Union Africaine et les Nations Unies, et 2 pays dont le statut juridique pose encore de graves problèmes : le Sahara Occidental et le Somaliland (ancien protectorat britannique durant 100 ans).
Pourquoi la Guinée refuse-t-elle de reconnaître le Sahara Occidental, alors qu’elle se dirige vers une reconnaissance du Somaliland ?
Faut-il rester sur le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation telle que l’OUA et l’UA l’ont toujours proclamé, ou faut-il carrément remettre en cause ce principe ?
Si la Guinée devient le premier pays au monde à reconnaître le Somaliland, la Somalie ne va-t-elle pas ouvrir un front contre la Guinée à l’Union Africaine et aux Nations Unies ? Et comment réagiront les autres Etats membres de l’Union Africaine ?
Même si le Kenya dans un récent tweet a fait un clin d’œil au Somaliland, tout le monde sait que le Kenya n’a pas encore franchi le cap de la reconnaissance du Somaliland, en dépit des relations difficiles entre Nairobi et Mogadiscio autour de la question du partage des ressources en hydrocarbures dans la zone maritime qui sépare les deux pays.
Attendons d’avoir de meilleurs éclairages de la part de la diplomatie Guinéenne et des plus hautes autorités du pays, pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de la décision que la Guinée vient de prendre en invitant officiellement le Président de l’Etat auto-proclamé et sécessionniste du Somaliland, à Conakry.
Wait and see.