C’est une importante quantité de poissons impropres à la consommation qui a été saisie lundi, 20 mai par les autorités communales dans un frigo à Kouroula 1, au centre-ville de Labé, chef-lieu de la région du Fouta Djallon. La quantité incriminée appartiendrait à un Libanais du nom d’Aly. Selon nos informations, c’est au total 14 cartons de poissons pourris destinés à la consommation qui ont été saisis.
« Ce sont les agents de la garde communale qui ont saisi ces cartons. J’ai trouvé effectivement que les poissons étaient pourris. J’ai convoqué les deux dames gérantes du frigo. La saisie a été faite sur des femmes vendeuses au marché. C’est le frigo appelé KOGIP sis dans le quartier Kouroula 1. La saisie a été effective grâce à la collaboration de la garde communale et certains conseillers communaux. Les poissons ont été détruits devant les agents de la garde communale et les conseillers communaux. On a demandé au Libanais, propriétaire de la marchandise, de payer le gas-oil pour la destruction de ces poissons puisque le poisson ne se brûle pas. Donc nous avons mélangé le gas-oil et les poissons pour jeter ensuite dans les grottes », explique Idrissa Camara, inspecteur général du commerce à Labé.
« Ce n’est pas la première fois ni la deuxième fois qu’on saisisse des poissons pourris à Labé. C’est la coopération qui manque. Nous avons sollicité du maire qui a plus de renseignements que nous, de suivre de près la situation pour épargner Labé de la consommation de ces poissons pourris. Le Libanais est chez lui, vous savez ce ne sont pas des Guinéens. Pour les arrêter, ça demande des protocoles diplomatiques », renchérit Idrissa Camara.
De son côté, le maire de la commune urbaine de Labé dit avoir pris des dispositions et compte sanctionner le Libanais à la hauteur de sa forfaiture.
« Il y a quelques jours, des poissons pourris ont été saisi des mains d’un autre Libanais au marché central. Nous nous sommes rendus sur les lieux, nous leur avons dit de nettoyer le frigo, ce qui fut fait, espérant qu’ils ne vont plus répéter, mais aujourd’hui encore nous avons saisi ces cartons. Nous avons fermé le frigo. Cette fois-ci, nous allons sanctionner le Libanais à la hauteur de sa forfaiture, car la loi interdit de vendre des poissons pourris aux citoyens. Quand le Libanais a vu les agents, il a pris la poudre d’escampette pour se réfugier chez le gouverneur. Ce dernier a dépêché le directeur de la sûreté qui venu constater l’ampleur des dégâts. J’ai dit à ce dernier de dire au gouverneur que c’est la commune qui gère l’affaire », rappelle Mamadou Aliou Lally Diallo.
A Labé, ces Libanais sont souvent accusés d’obliger les femmes revendeuses de mélanger le bon poisson avec du pourri. Faute de quoi, elles se verront simplement privées de l’animal aquatique, très prisé en Moyenne Guinée.
Amadou Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé
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