L’école guinéenne est dans la rue ! (Par Ali Badra Sylla)

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‘’Une école où les écoliers feraient la loi serait une triste école ‘’, Ernest Renan

Mon école est malade et je suis profondément triste.

Il y a trois ans de cela, je vis au rythme et à la volonté d’un cœur plein de haine qui bat. Ça tempête ! Ça cri et cela m’attriste.

Je suis innocent. Je suis pris en otage par des inconscients et l’inconvénient est que je déprime violemment et incessamment. Le mal est profond avec un torrent inquiétant causé par des intolérants en défendant ce qui leur semble légal. Le volontariat meurt sous l’autel de la cupidité des mercantilistes.

Je ne suis qu’une victime. Mon droit à l’éducation est bafoué. Je suis aujourd’hui cette marchandise à trafiquer.

Ça chante haut et fort, un peu partout que la grève est un droit. Que la grève est légale et que la grève est légitime.

Cependant, on oublie aussi que c’est un droit pour moi apprenant de bénéficier d’une éducation de qualité.

Je souffre énormément. Au lieu d’un diagnostic intelligent pour une définitive thérapie, on cherche plutôt à apporter des remèdes de surface. Des soins inappropriés avec parfois du cosmétique.

L’école est dans la rue

Une décennie avant, personne ne pouvait songer à une telle débâcle de l’école guinéenne.

L’éducation pour tous était le rêve pieux de tout un chacun. Mais très malheureusement, le mercantilisme des narcissiques prend le dessus sur le patriotisme et l’engagement citoyen. L’école n’est pas un monde d’affaires, c’est un milieu noble qui commande à la fois amour et volontariat. C’est le lieu par excellence où, on inculque des valeurs, on transmet la sagesse et on cultive l’amour de la patrie et des règles de bienséance.

Mais, de nos jours, la rue enseigne et éduque à sa façon. C’est la débandade totale. L’école n’est plus cet endroit qui devrait servir à façonner les consciences et à humaniser nos comportements.

C’est ce qui explique aujourd’hui, tout ce grand désordre. Ce malaise est orchestré par des turbins qui ont pris l’éducation comme étant un tremplin. Il faut que ça cesse. L’école rhume avec responsabilité.

Liberté syndicale et devoir d’enseigner

Si la loi permet, elle punie également. À travail égal, salaire égal. Une journée sans travail est une journée de salaire de moins. Comme l’a dit Adams Smith dans ‘’ l’origine de la famille, de la propriété et la richesse des nations ‘’, la valeur d’échange doit être une commune mesure et juste.

Qui pourrait s’opposer à une revendication syndicale responsable et réalisable ?

Je pense personnellement que le Chef de l’État a bien raison de qualifier la demande de 8 millions comme salaire de base de fantaisiste. À moins d’une année, les fonctionnaires ont connu une augmentation de près de 200 % y compris des primes et autres. À ce sujet, on est tous unanimes que l’État pourrait faire mieux afin de créer des conditions dignes de travail avec un salaire décent. C’est notamment, la construction des cités de l’enseignant, l’amélioration et la valorisation du cadre de travail, des prêts à un taux préférentiel pour l’enseignant et la prise en charge médicale. C’est bien possible et cela fait partie du cadre d’amélioration des conditions de vie et de travail de l’enseignant guinéen.

Un syndicat responsable n’impose pas sa volonté avec coûte que coûte ou vaille que vaille. Il propose et sollicite auprès de l’État qui est un partenaire et non un adversaire avec qui il faut sortir des muscles ou décider d’un bras de fer.

Il faut avoir raison gardée et savoir d’où nous venons et où nous voulons aller.

Ce retard de trop accusé dans le calendrier scolaire et universitaire depuis l’ouverture des classes, est l’expression d’une volonté réelle de la part du SLECG de semer la confusion et s’offrir un populisme médiatique.

Allez-y comprendre et pouvoir lire entre les lignes. Quand Aboubacar Soumah jure de traquer tous les enseignants traîtres qui ne répondraient pas à ses désidératas, il promet de faire subir à l’intéressé la rigueur qui s’applique à un déloyal.

Est-il normal de son côté de menacer les autres enseignants ?

Il n’y a pas autre structure syndicale que le SLECG dans le secteur de l’éducation en Guinée ?

Il faut dépassionner le débat et sortir des considérations mesquines et inopportunes. Le refus de donner les cours et l’entêtement sans intelligence de Soumah et compagnie ne sont que des actes qui continueront à disqualifier notre système éducatif.

On veut avoir des salaires colossaux mais en terme d’échange, que propose le SLECG pour une meilleure qualification de l’école guinéenne ?

Pourquoi lui, Aboubacar Soumah n’exige pas de l’État une série de formation à l’endroit des enseignants pour une remise de niveau académique ?

Sans la moindre prétention de dénigrer qui que ce soit, oui 8 millions c’est possible, mais pour quel enseignant et quel contenu d’enseignement ?

Je dis encore et toujours, l’école doit quitter la rue pour le bénéfice de tous et de chacun.

J’ai aussi droit à l’éducation, comme ton droit à la grève. Mais à côté, n’oublie pas ton devoir d’enseigner car, seul le travail est payé.

Réclamer un droit est normal et s’acquitter de son devoir est obligatoire.

À bon entendeur, salut !

Mohamed Ali Badra Sylla

 

 

 

 

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