Les vérités du ministre de l’Energie sur le chantier de Souapiti : ‘’le délestage va continuer en 2019, mais…’’

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À l’occasion de la semaine de l’énergie, le ministre de l’Energie Cheick Taliby Sylla, accompagné de son homologue Ibrahima Kourouma de la ville et de l’aménagement du territoire, a effectué jeudi une visite sur le chantier du barrage de Souapiti et aussi à Kaléta.

Le ministre de l’Energie qui a animé un point de presse en marge de la visite, a expliqué que la construction du barrage de Souapiti va améliorer la capacité de production du courant en Guinée mais ne mettra pas fin aux délestages.

Le délestage va continuer [en 2019] mais les charges d’EDG vont baisser parce qu’on va utiliser beaucoup plus d’hydroélectricité que de thermique

« Souapiti c’est 450 mégawatts avec 4 groupes de 112 mégawatts chacun. Donc aujourd’hui nous allons visiter cet ouvrage, ils ont bien expliqué le préremplissage, parce qu’un grand barrage comme Souapiti, on ne peut pas attendre les derniers mois pour commencer le remplissage sinon, vous n’aurez pas la quantité d’eau qu’il vous faut à temps. Quand on n’a pas assez de larmes, il faut commencer à pleurer à temps, c’est pourquoi pendant cette saison pluvieuse, ils vont commencer le remplissage pour qu’on puisse corriger le délestage, mais il ne finira pas. Quelqu’un a dit tout de suite que le délestage va finir en 2019, non, le délestage va continuer mais les charges d’EDG (Electricité de Guinée) vont baisser parce qu’on va utiliser beaucoup plus d’hydroélectricité que de thermique », a expliqué le ministre de l’Energie.

Des 280 ha reboisés, il n’y a plus rien, les feux de brousse ont détruit complètement. Le bassin du Konkouré doit être classé bassin à préserver afin de sauver le Konkouré. C’est grave ce qui se passe…

Lors de la visite, il a été constaté l’agression du bassin par des feux de brousse, cette situation que déplore le ministre tout en appelant à la résolution de ce problème.

« Dans le cadre du projet Kaléta, nous avons reboisé les têtes de source ici. Je sais quelles sont les difficultés auxquelles on a été confrontés. Des 280 ha reboisés, il n’y a plus rien, les feux de brousse ont détruit complètement. Le bassin du Konkouré doit être classé bassin à préserver où on doit tout faire pour équilibrer l’écosystème afin de sauver le Konkouré. C’est grave ce qui se passe et il faut très rapidement stopper cette déforestation massive dans le bassin et restaurer le couvert végétal. Ces flancs des collines, s’il n’y a pas de couvert végétal, c’est le drainage du sable et graviers qui va créer l’embrasement de la retenue que vous voyez », a dit l’ex-chef du projet de Kaléta, tout en lançant un message aux journalistes : ‘’je demande encore aux journalistes, au lieu de se focaliser sur Taliby Sylla, il faut se focaliser sur les effets nocifs que nous connaissons aujourd’hui pour sauver notre environnement ».

Thierno Sadou Diallo 

+224 626 65 65 39

 

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1 commentaire
  1. CONDÉ ABOU dit

    Cela fait des années, qu’en toute humilité, même des lecteurs ordinaires comme moi, interpellions sur internet le Ministère de l’Énergie sur la dégradation continue du parc forestier des bassins fluviaux, aussi bien autour du bassin du Konkouré, qu’autour des barrages des grandes Chutes et de Banéa –Donkéa, de Garifiri à Linsan, Kinkon à Pita et même autour du barrage Tinkisso à Dabola, etc..

    N’importe quel passager assis dans une voiture traversant à hauteur du carrefour Débélé (Koumbassaya) sur la route nationale Conakry – Kindia, pourrait facilement observer la dégradation excessive du couvert végétal aux alentours des barrages des grandes chutes et de Banéa Donkéa. Le spectacle autour des barrages est tout simplement lamentable.

    Bref, le problème pour le développement de l’hydroélectricité en Guinée et dans certains pays du Sahel c’est la dégradation incontrôlée du parc forestier qui avance chaque année sur les principaux bassins fluviaux et le manque de réponse de la part de l’Etat en matière de protection du couvert végétal dans ces bassins fluviaux.

    Ceci dit, à mon avis, il est possible de comparer les perspectives de développement de l’hydroélectricité en comparant les cas d’école du barrage d’Akossombo sur la Volta au Ghana, du barrage de Kariba sur le fleuve Zambèze (entre la Zambie et le Zimbabwe), avec celui de la Guinée.

    L’on peut dire que sur ce plan, le Ghana fait de bons résultats contrairement à la Zambie, au Zimbabwe et à la Guinée.

    Selon Wikipedia, le barrage de Kariba d’une capacité de 1319 MW, est un barrage hydroélectrique situé dans les gorges de Kariba du bassin du puissant fleuve Zambèze à la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe.

    Il est l’un des plus grands barrages dans le monde. Il a une hauteur de 128 m et une longueur de 579 m . Il a été conçu par l’ingénieur français André Coyne et réalisé par l’entreprise italienne Torno Internazionale, entre 1955 et 1959.

    Le barrage de Kariba fournit 1319 MW d’électricité à certaines régions de la Zambie (Copperbelt) et au Zimbabwe et génère 6 400 GWh (23 PJ) par an. Chaque pays a sa propre centrale hydroélectrique sur la rive nord et au sud du barrage. La centrale Sud appartenant au Zimbabwe fut mise en service en 1960 et dispose de six générateurs d’une capacité de 125 MW, soit une puissance totale de 750 MW.

    Quel est aujourd’hui le problème de ce grand barrage de Kariba que partagent la Zambie et le Zimbabwe ?

    Voici la réponse de la Ministre Zambienne de l’Énergie:

    Les réserves d’eau du barrage hydroélectrique de Kariba ont atteint un niveau dangereusement bas selon la Ministre Zambienne de l’Énergie, Dora Siliya. La situation est désastreuse selon elle. Nous prions pour que le niveau de l’eau ne baisse pas plus, à défaut de quoi, nous serions dans l’obligation d’arrêter totalement le fonctionnement du barrage, a-t-elle déclaré à l’agence Bloomberg, rapporté par Ecofin.

    Cette situation est due à la baisse de la pluviosité et à la surconsommation de l’eau en Zambie et au Zimbabwe, les deux pays qui se partagent le barrage. Le 28 Décembre 2015, le réservoir du barrage était rempli à 14% contre 51% à la même époque, une année plus tôt. Cette situation a déjà provoqué une réduction de moitié de la production d’électricité.

    Le déficit énergétique s’est traduit par des délestages pouvant s’étendre à 14 heures par jour. Le secteur minier de la Zambie, second producteur Africain de cuivre, en a également pâti avec, entre autres, la suppression de plus de 10.000 emplois.

    Selon Mme Siliya, le Gouvernement Zambien est prêt à faire face à un éventuel arrêt total du barrage électrique de Kariba. Une centrale thermique de secours de 250 MW et une centrale à charbon de 300 MW devraient être mis en service respectivement en Mars et en Juin 2016.

    Une centrale flottante, ancrée au large du Mozambique voisin, fournira environ 200 MW. L’impératif pour nous, selon elle, est de nous assurer que, même en cas d’arrêt du barrage, nous puissions continuer à avoir de l’électricité. Que Dieu nous garde d’avoir à en arriver là, parce que le niveau de l’eau est en dessous du minimum recommandé, espère la Ministre.

    Qu’en-est –il du projet d’électrification rurale décentralisée par système photovoltaïque du Burkina Faso ? C’est un projet qui a reçu un financement de 12 millions de Dollars US de la Banque Islamique de Développement (BID).

    Ces fonds permettront au pays de donner accès à l’électricité à 41 localités situées dans six régions, rapporte Ecofin dans une de ses livraisons.

    La mise en œuvre du projet comprendra l’installation d’infrastructures hybrides générant de l’énergie grâce au solaire et au diesel ainsi que la mise en place de réseaux électriques basse et moyenne tension pour l’acheminement de l’électricité produite.

    Les capacités du personnel du Fonds de développement de l’électrification (FDE) seront également renforcées.

    Le Burkina Faso a un taux d’électrification d’environ 20%. Il compte faire passer ce chiffre à 70% d’ici 2025.

    Conclusion:

    Il est de l’intérêt de la Guinée de prendre à bras le corps la question de la reforestation des principaux bassins fluviaux particulièrement à proximité des barrages hydroélectriques en cours de développement dans le pays.

    Faute de quoi, l’on risque de se retrouver avec des infrastructures très coûteuses et qui ne fonctionneront qu’à un très faible niveau de leurs capacités énergétiques installées.

    Quid de la question des conditions économiques et financieres du remboursement de la dette dont le pays reste devoir aupres des créanciers internationaux, notamment Chinois et qui ont bien voulu prèté de gros capitaux à la Guinée pour la construction des barrages hydroélectriques.

    Il est grand temps de poser la question du développement de l’énergie solaire (dite photovoltaïque) en Guinée, beaucoup plus facile à gérer que celle du thermique et de l’hydroélectricité, très certainement. Les challenges sont énormes, de mon point de vue.

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