L’hymne à la paix des braves

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Les Guinéens adorent-ils les crises au point de ne pas vouloir s’en défaire ? La question mérite d’être posée. Et pour cause. Il n’y a pas encore longtemps, face à des menaces de paralysie des activités économiques et de manifestations, parfois même face à des grèves et des marches violentes que la Guinée a enregistrées, nous étions tous inquiets de l’avenir de notre pays. C’est à peine si on ne se préparait pas au pire par moments. Tant les antagonismes étaient exacerbés et les positions des acteurs, tranchées.

Des inquiétudes tout à fait justifiées, eu égard à la pauvreté rampante due au déficit de gouvernance c’est vrai, mais aussi au manque de civisme des Guinéens. Aucune conscience, ni citoyenne, ni professionnelle.

Les villages qui devraient être le fer de lance du développement économique du pays sont aujourd’hui vidés de leurs bras valides au profit des centres urbains, contribuant ainsi à l’exode rural qui y rend chers les services publics. Cela sans compter la cherté de la vie.

Conakry pourrait de nos jours concentrer à elle seule le tiers de la population guinéenne. Avec une bonne partie de ses habitants vouée au chômage. Cafétérias, grands carrefours et autres marchés grouillent de monde. Conséquences ? La Guinée ne produit pas. Devenue de ce fait un pays de consommation, elle est à la merci des produits importés. Ce qui du coup pénalise fortement la réserve de changes de la Banque centrale et entraine la chute du franc guinéen.

Une situation comme celle-là ne pouvait qu’être préoccupante pour tous. D’où les nombreux appels au dialogue des acteurs politiques. Parfois des supplications et mêmes des prières dans nos lieux de culte pour que l’entente soit de mise au sein de notre classe politique.

Avant quand on échouait à rapprocher les politiques, on avait recours à l’étranger pour nous faire renouer le fil du dialogue. Cette fois comme par un coup de baguette magique on y est arrivé sans un facilitateur étranger. Et subitement on a découvert que les Guinéens peuvent effectivement se faire confiance.

Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, l’accord du 12 octobre tant souhaité et obtenu est malmené de toute part. Ses artisans présentés comme de simples marchands qui font passer les intérêts de la Guinée par pertes et profits. Dans la foulée, le rapprochement du chef de file de l’opposition et du chef de l’Etat est interprété comme un deal ou un gentleman-agreement.  Une certaine opinion estime que désormais l’opposition est morte en Guinée.

Est-ce à dire alors que ceux qui voient les choses de cette manière définissent l’opposition comme l’épreuve de force permanente ? Rien n’est moins sûr.

Si alors on peut finir par comprendre que s’il y a un temps pour la guerre, il y a aussi un temps pour la paix. C’est pourquoi, il faut plutôt saleur la paix des braves pour l’intérêt supérieur de la Guinée, au détriment d’une opposition sans issue.

Source : Nouvelle Elite N° 177

 

 

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