Fervent soutien au changement de constitution en Guinée, Alhousseiny Makanéra Kaké a salué samedi la sortie du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo qui a réitéré que son pays soutient une transition démocratique et régulière. Il l’a dit au terme d’une rencontre avec le président guinéen Alpha Condé à Washington.
« Je pense que Mike Pompeo [secrétaire d’Etat américain] vient renforcer ce que son sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines a dit et ce que nous disons tous les jours ici. Parce que si on regarde ce qu’il a dit, le mot clé, c’est la transition démocratique, entendez transition démocratique. C’est un processus de passage d’un Etat de dictature au moins de démocratie à une démocratie parfaite ou meilleure. Donc, c’est un processus qui peut s’étaler sur plusieurs années. Et c’est ce qui justifie aujourd’hui l’adoption d’une nouvelle constitution. Parce que cette transition démocratique impose certaines normes. Par exemple, la séparation et l’équilibre des pouvoirs. Cela ne peut être possible quand changeant la constitution actuelle », a dit l’ancien ministre et leader du FND (Front national pour le développement). Il dit être réconforté par cette prise de position de Pompeo qui s’aligne sur un établissement d’une nouvelle constitution.
Welcomed Guinean President Alpha Condé to @StateDept today. We discussed Guinea’s upcoming elections & I reiterated the critical need for regular, democratic transitions of power for a thriving democracy. We look forward to working together to advance our strong relationship. pic.twitter.com/QguAF4gYtB
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) September 13, 2019
« Encore une fois, je suis réconforté dans ma position de l’établissement d’une nouvelle constitution à travers ce discours que je viens de lire. Il aurait simplement dit le passage d’un pouvoir à un autre. Mais, quand il dit transition démocratique, cela impose beaucoup de paramètres. Pas seulement l’alternance pour l’alternance, mais profondément qualitatif et quantitatif du mode de changement de l’État », confie-t-il.
Aujourd’hui, poursuit-il, si nous sommes pour l’établissement d’une nouvelle constitution, c’est que nous sommes convaincus que quelle que soit la bonne foi du patron de Sékhoutouréya, si on ne change pas les normes juridiques, on ne peut pas atteindre l’objectif pour lequel nous nous sommes battus pendant plus de 30 ans pour l’avènement d’une vraie démocratie qui tiendra compte du peuple.
« Je salue et je félicite sa déclaration. Et ma position a été toujours ça. On ne fait pas l’alternance pour l’alternance. L’alternance, c’est pour l’alternative. Quand il n’y a pas d’alternative, l’alternance n’a pas de sens. C’est comme déshabiller Saint pierre pour habiller Saint Paul. Je crois que le mot n’a pas été choisi au hasard. Il a dit « transition démocratique », conclut M. Makanéra.
La Guinée qui est engagée dans un débat sur la Constitution depuis plusieurs jours, a entamé des consultations sur le sujet. Ces débats pilotés par le Premier ministre ont été ouverts jeudi dernier avec les présidents des institutions républicaines. L’opposition réunit au sein du Front national pour la défense de la démocratie (FNDC) rejette l’option et appelle Alpha Condé à partir à la fin de son mandat en décembre 2020.
Mohamed Cissé
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