Mali: le massacre d’Ogossagou (village peul) était une « attaque planifiée, organisée et coordonnée » selon l’ONU

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Le massacre fin mars de près de 160 habitants d’un village peul, Ogossagou, dans le centre du Mali, a été une « attaque planifiée, organisée, et coordonnée » et pourrait être qualifié de « crime contre l’humanité », a estimé jeudi la Mission de l’ONU dans ce pays.

Le 23 mars, « au moins 157 membres de la communauté peule » d’Ogossagou, « dont des femmes et des enfants », ont été tués par « un groupe composé d’au moins une centaine d’hommes armés, identifiés comme des chasseurs traditionnels (dozos) et accompagnés par une dizaine d’hommes en tenue militaire et d’autres en tenue civile », qui ont « mené une attaque planifiée, organisée et coordonnée », selon les conclusions préliminaires, publiées jeudi, de la mission d’enquête spéciale de la Minusma.

La Minusma a dépêché une mission d’enquête à Ogossagou du 25 au 29 mars, après cette tuerie, la plus grave qu’ait connue le Mali depuis 2012, qui a suscité une vague d’indignation populaire et des manifestations aboutissant un mois plus tard à la démission du gouvernement, jugé incapable d’endiguer la hausse des violences liées aux groupes djihadistes et aux troubles intercommunautaires. L’attaque contre Ogossagou s’inscrit « dans un contexte de nombreuses autres attaques similaires par des groupes de chasseurs traditionnels, à l’encontre des populations peules », selon la Minusma.

« Ainsi, les atteintes aux droits de l’homme documentées à Ogossagou, prises dans leur contexte, pourraient être qualifiées de crimes contre l’humanité, s’il est démontré que cette attaque s’inscrivait dans le contexte d’une attaque systématique ou généralisée contre la population civile », a-t-elle ajouté. Depuis l’apparition en 2015 dans la région de Mopti (centre) du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, les affrontements se sont multipliés entre cette communauté composée traditionnellement d’éleveurs et les communautés bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé des « groupes d’autodéfense ».

« Les auteurs de telles atrocités doivent être tenus responsables de leurs actes devant la justice », a déclaré le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif.

Belga

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