Marche des forces sociales à Kindia : les révélations d’un activiste de la société civile…

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La protestation des forces sociales contre l’augmentation du prix du carburant à la pompe se poursuit en Guinée. A Kindia,  la société civile rangée sous la bannière ‘’des forces sociales’’ a organisé ce lundi 16 juillet 2018, une marche pacifique pour contraindre le gouvernement à revenir sur sa décision relative à cette augmentation du prix des hydrocarbures.

C’est avec des slogans « 8000 fg, c’est bon ; tous unis nous vaincrons’’ que les forces sociales de Kindia ont débuté leur marche pacifique. Traversant une ville où les différentes boutiques et magasins étaient hermétiquement fermés, les marcheurs ont terminé leur manifestation à la place des martyrs de la cité des agrumes.

Le porte-parole des forces sociales de Guinée à Kindia, Moussa Mara a encouragé les marcheurs en ces termes : ‘’Je tiens à remercier tous ceux qui sont venus depuis le matin jusqu’à pareil moment. Cela vous le faites pour votre pays, vous le faites pour que ça change. C’est vrai qu’il  y a pas eu autant de monde que ça, mais je sais que le message est passé et c’est ce qui est vraiment important. Je sais aussi qu’ils nous ont vus, ils nous ont entendus. Les autorités étaient là, la gendarmerie ainsi que la police donc je pense en soi que c’est une réussite. Je vous encourage une fois encore, mobilisons nous d’avantage. Cette lutte ne doit pas se limiter ici même au sein de nos quartiers, avec les amis à la maison, nous pouvons contraindre le gouvernement à revenir sur sa décision de fixer le prix du carburant où il était’’, dit-il.

A la fin de cette manifestation, les forces sociales de Kindia ont fait des révélations dans certains secteurs capables de tenir l’échiquier économique du pays. Pour Idrissa Baldé, activiste de la société civile, pourquoi rehausser le prix du carburant alors que nous avons d’autres potentialités ?

‘’Voici la situation des concessions minières : si nous prenons les sociétés en production de Boké, la CBG a augmenté sa production de bauxite depuis 2015 à hauteur de 10 millions de tonnes par an. GAC a transporté une production d’essai de 900 mille tonnes de bauxite en 2016 et 2017. La société  RUSAL DIAN-DIAN vient de lancer sa production qui sera de 3 millions de tonnes par an extensible à 5 millions de tonnes par an. Sur chaque tonne exportée, le gouvernement perçoit entre 0, 5 USD et 1 USD par tonne chargée au port. Ce montant est différent des impôts, taxes et contributions communautaires. En plus des sociétés en production, il existe plusieurs sociétés en phase d’exploitation ou titulaires de concessions qui paient des droits à l’État et aux collectivités, AMC à Gaoual, ALUFER à Boffa, Henan Chine à Télimélé ou Eurasian ressources à Boffa ou encore SBG à Kindia ne sont que quelques exemples. Au delà des ressources minières, les secteurs de la pêche et du bois sont aujourd’hui exploités à outrance dans la quasi clandestinité et dont les recettes sont orientées vers des officines et groupes mafieux tapis entre la Présidence et certains Ministères ou à l’étranger. Donc, l’État dispose énormément de poches ou de sources de recettes pour renflouer les caisses sans toucher au carburant’’, a-t-il martelé.

De leur côté, les femmes sont aussi touchées par cette augmentation du prix du carburant à la pompe souligne Mamadama Camara. ‘’Cette augmentation du prix du carburant rend difficile notre quotidien. Le ministre a dit qu’on ne puise pas l’essence dans un puits pour mettre à la station. Nous les femmes, aujourd’hui le prix des marchandises et condiments est augmenté. Ce que tu pouvais acheter à 2000 est aujourd’hui à 3000 fg. Le transport avec les taxis a été augmenté depuis le jour de l’augmentation. Aujourd’hui même pour faire partir ton enfant en vacances non seulement tu as peur, mais aussi le transport est cher. Pour les inscrire dans des cours de vacances, ça c’est autre chose. Donc nous prions le gouvernement de diminuer le prix du carburant à 8000 francs guinéens’’, souligne-t-elle.

A noter que malgré une faible mobilisation des marcheurs, la ville de Kindia a affiché une image de ville morte. Car, les boutiques, magasins et banques sont restés fermés.

Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia

 

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