Mariko : ‘’les maîtres donneurs de leçons n’ont jamais condamné le régime guinéen pour n’avoir pas pu organiser les élections à date’’

A Conakry, pour un mariage avec le PDG-RDA pour la création de l’Union Révolutionnaire Démocratique Africaine (URDA), le très influent opposant malien Dr Oumar Mariko, leader du parti SADI a porté un regard peu élogieux sur le pouvoir d’Alpha Condé. C’était le 27 mars dernier lors d’une conférence de presse à Donka au siège de l’ancien parti au pouvoir.

«Je crois savoir que pendant longtemps la Guinée était incapable d’organiser des élections ni présidentielles ni communales et ni législatives, et ce qui est bizarre c’est que les maîtres donneurs de leçons pour la liberté et la démocratie n’ont jamais condamné le régime guinéen pour n’avoir pas pu organiser ces élections à date. Nulle part », regrette-t-il. « Mais, ajoute-t-il, lorsque l’armée malienne a balayé le régime d’Amadou Toumani Touré on a crié à la démocratie, coup d’État. Alors que les chefs de la Cedeao reconnaissent la mauvaise gouvernance et les élections frauduleuses ont égales valeurs que les coups d’État militaires. Comme j’ai l’habitude de dire au Mali combien de coup d’État avez-vous fait ? Parce que de 1992 à cette date là, il n’y a eu que des élections frauduleuses. Donc en Guinée ça se passe de commentaire ».

Pour lui, « un régime qui gère selon les humeurs du prémier chef. Ça ne fait mal à aucune communauté internationale parce qu’il est dans la droite ligne. La droite ligne c’est la destruction de l’État nation. La droite ligne c’est d’être le gardien des intérêts des multinationales étrangères au détriment de l’éducation, au détriment de la santé en Guinée, au détriment d’un développement économique, de l’agriculture et de l’industrialisation de la Guinée. Donc il peut toujours avoir des grâces ».

« Vraiment, je souhaiterais que vous me faites passer l’économie de ce qui se passe en Guinée, il y a tout sauf la démocratie», clos-t-il.

Dr Oumar Mariko, d’obédience marxiste et leader de la 3è force politique du Mali, est médecin de formation. Par ses prises de position révolutionnaires et souvent controversées, Mariko, panafricaniste convaincu, polémiste devant l’Eternel, s’impose aujourd’hui comme l’un des politiques les plus écoutés du continent. Les médias le qualifient de « mastodonte » de la politique malienne et aussi « bête noire » des chefs d’Etat africains soupçonnés de « pactiser avec l’Occident pour piller l’Afrique ».

Maciré Soriba Camara

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