Me Paul Yomba descend en flammes Me Sako :  son ‘’départ est le plus grand service qu’il ait pu rendre au monde judiciaire’’

Avocat d’Aboubacar Sidiki Diakité ‘’Toumba’’, ex-aide de camp de Dadis Camara et un des présumés auteurs du massacre du 28 septembre 2009 -qui a fait au moins 150 morts- Me Paul Yomba Kourouma, a déclaré jeudi dans un entretien accordé à Mediaguinee que le départ du ministre de la Justice Me Cheick Sako est ‘’le plus grand service rendu au monde judiciaire’’.

Me Paul Yomba Kourouma qui a toujours eu une relation timide avec le ministre démissionnaire, confie que l’origine de la démission de Me Sacko se trouve ailleurs, mais ce n’est pas, dit-il, celle qu’il a évoquée dans sa lettre de démission.

« Le départ de Me Cheick Sako est le plus grand service qu’il ait pu rendre au monde judiciaire. Parce qu’il ne fait que tourner en rond durant sa fonction ici en Guinée. Les gens le faisaient passer pour un ange de lumière, un grand connaisseur de la chose judiciaire mais il n’en a pas donné la preuve ici en Guinée », déplore-t-il.

Il a été incapable d’organiser le procès du 28 septembre, incapable de convaincre le conseil des ministres autour des 70 milliards pour organiser ce procès. Il n’a livré qu’un montant forfaitaire comme ça sans autres détails, alors que devant le conseil des ministres, il devait rencontrer les économistes de taille, les grands gestionnaires, le ministre du budget, le chef de l’Etat lui-même, c’est pourquoi il n’a eu aucun iota. Le comité de pilotage qu’il a mis aussi sur pied est en lui-même une cause de blocage de ce procès, ils ne se réunissaient que lorsque le collectif des avocats de Toumba les épinglait (..). 70 milliards pour organiser un procès alors que le procès du professeur Alpha Condé, il n’y a jamais eu encore dans notre pays, on n’en a pas eu besoin, il a eu lieu dans l’enceinte de la cour d’appel (…)« , poursuit-il.

Pour lui, la démission de Cheick Sacko doit trouver son origine ailleurs. « Ce n’est pas le fait qu’il n’ait pas été associé à la rédaction du nouveau texte [de la nouvelle Constitution]. Parce que dans sa lettre, lui-même il se contredit, il ne peut pas regretter de n’avoir pas été associé à une situation que lui-même, il la reprouve (…) ».

Et de rappeler : » Cheick Sako a écopé de plusieurs revers ici, il a eu plusieurs échecs (..)« , citant l’affaire Amadou Damaro Camara [chef de la majorité présidentielle] et les magistrats du pays.

 » il y a trop de choses pour lesquelles Me Cheick Sako devrait partir. Le dossier du 28 septembre a été lui-même massacrer comme les faits l’ont été au stade, mal instruit sous sa caution. Ensuite il y a des violations non seulement des droits de la défense, des droits de l’homme, des libertés. Mais aussi il y a un mal jugé à l’intérieur. Le dossier n’est pas parfait, il n’y a eu aucune audition de témoins, aucune confrontation. Puis on rend une ordonnance de renvoi devant le tribunal pour que l’affaire soit jugée, c’est la plus grande moquerie qu’il fait au monde judiciaire».

Plus loin d’enfoncer : « il (Cheick Sako) est fier de sa double nationalité, il ne peut pas servir loyalement notre pays, comme il l’a dit dans sa lettre (…). (…), jamais Cheick Sako n’a fait parler de lui ici ni ailleurs. Il n’a jamais été connu que quand le professeur l’a fait apparaitre en plein jour et lui a confié les affaires. Donc, son départ n’est pas à regretter« .

Elisa Camara

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