Message de nouvel an du président de l’UFC Aboubacar Sylla

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Chers compatriotes,

  Nous sortons d’une année qui aura été, dans l’ensemble, difficile et fort mouvementée partout et pour tous nos concitoyens. En accueillant le nouvel an, nous caressons l’espoir que 2017 aura emporté tous les orages et que couleront, dans tous nos foyers à travers les campagnes et les villes de notre grande nation, les flots de la prospérité pour apaiser les cœurs et extasier les esprits.

Guinéennes, guinéens

  L’année écoulée aura fait le triste constat d’un recul grave du gouvernement du peuple et de l’État de droit. Les principes républicains et démocratiques régissant notre idéal de fondation d’une société plus harmonieuse et plus équilibrée ont été rudement mis à l’épreuve. Le gouvernement installé, à l’issue de la dernière présidentielle, ne parvient pas à combler les nombreuses et légitimes attentes de nos populations. L’Assemblée Nationale elle, à nouveau, a inscrit dans la continuité, son action d’alignement derrière l’exécutif au détriment de la défense des intérêts du peuple. Aujourd’hui, l’espoir qu’elle avait suscité chez les populations, à l’occasion de sa mise en place, s’est rétrécie, au fil des années, comme peau de chagrin. Les cours et tribunaux, dans leur mission républicaine de rendre la justice, ont enregistré de nombreux et graves dysfonctionnements qui auront été sérieusement préjudiciables aux intérêts des justiciables.

  En parlant du passif de l’appareil judiciaire, je pense au retard accusé dans les dossiers des événements du 28 septembre 2009 et des meurtres de 82 manifestants de l’opposition. Ce retard inquiétant et inacceptable dénote de l’absence de volonté politique des autorités. Paix aux âmes des victimes de toutes les tragédies de notre longue et ardue marche dans l’histoire de notre nation. Il est temps que la justice soit rendue dans les actions ou rétentions délictuelles de l’État, pour rompre ainsi la triste chaîne d’impunité, dont bénéficie les commanditaires et auteurs de crimes odieux de l’indépendance à aujourd’hui. Je compatis profondément à la douleur des familles des victimes et c’est dans ce sens, que nous avions, avec le Front pour l’Alternance Démocratique (FAD), à l’occasion du 8ème anniversaire de commémoration des douloureux événements du stade de Conakry, organisé une cérémonie de lecture du saint Coran à la mosquée de Bambeto pour les victimes. Aussi, notre pays fait face aujourd’hui, à la recrudescence du phénomène de viol de mineures. Chaque fois qu’il m’arrive d’y penser, je passe des nuits blanches à méditer au triste sort réservé, trop souvent, à d’innocentes fillettes victimes d’humiliantes et sadiques agression. Il est insupportable de voir se poursuivre ce crime affreux. C’est le lieux de réitérer ma proposition d’un renforcement du dispositif législatif et judiciaire en la matière en vue d’éradiquer ce fléau.

  Récemment, j’ai suivi avec beaucoup de regrets, la crise des médias qui a vu se durcir les relations entre l’État et les acteurs de la presse privée. Je déplore que l’usage de la force soit encore de mise, par les autorités, dans des affaires concernant ceux qui ont fait le choix de servir le pays en nous informant. Et même si les médias doivent corriger leurs nombreuses et réelles lacunes et remplir leurs obligations vis-à-vis de l’État, je pense que les recours envisageables doivent être ceux et uniquement ceux prévus par les lois et dans les conditions et formes qu’elles ont prescrites. Pour ma part, le rôle d’une presse libre et indépendante dans notre projet de construction d’une société démocratique et prospère est crucial.

Guinéennes, guinéens

  Il y a plusieurs mois, à l’issue d’intenses et fructueux débats auxquels j’ai conduit la délégation de l’opposition, nous avions conclu avec la mouvance présidentielle et le gouvernement, l’Accord Politique Inter-guinéen du 12 Octobre 2016. Cet accord devrait, au terme de sa mise en oeuvre, renforcer notre processus électoral grâce à davantage de transparence et d’impartialité et vider le contentieux politique. Quelques mois après, j’ai fait le constat malheureux que ce document ne répondait plus ni à l’agenda ni aux objectifs qui l’ont été assignés. En plénière de l’Opposition Républicaine, j’ai proposé la dénonciation de ce texte par notre retrait du Comité de Suivi qui avait été institué pour faciliter l’exécution de ses dispositions. Il y a peu, j’ai fait la surprenante remarque après l’approbation de ma proposition, et sans aucune forme d’explication et malgré la persistance des dysfonctionnements qui ont été à l’origine de la décision de retrait, la reprise de la participation de l’opposition aux travaux de cet organe.

  Chers concitoyens,

  Notre économie est toujours mal en point. Le niveau de production et des échanges est tel qu’il ne parvient pas à améliorer la qualité de vie des populations. Au delà de la propagande gouvernementale et des statistiques qui sont annoncées, la vérité est que le tissu économique de notre pays est trop pernicieux et marginalise beaucoup trop de personnes. C’est ainsi qu’on a vu encore cette année, des milliers de jeunes gens, pour la plupart des diplômés, fatigués de supporter le poids de la misère ambiante, finir par prendre les terribles chemins de l’immigration clandestine. En plus de la routine des tragédies humaines dans le Sahara et sur la Méditerranée, cette année, nos migrants, à l’instar des autres subsahariens ont été soumis, dans des villes de la Libye, à un humiliant et déshumanisant trafic d’êtres humains. Même si l’émotion et la consternation que ce commerce abject a suscité étaient compréhensibles, elles ne doivent pas cacher les raisons et les circonstances qui amènent les candidats à procéder à ce choix.

  À l’intérieur du pays, les populations excédées par le coût de la vie ont tenu à organiser des actions de protestation citoyenne. Ces crises sociales qui ont affecté, pendant plusieurs semaines, les localités de Boké, de Kamsar, de Kolabouyi, de Beyla et de Kérouané et qui ont encore fait des morts, nous ont révélé une fois de plus, le rejet de la mauvaise gouvernance et l’aspiration profonde des guinéens à plus de justice et d’équité dans la répartition des richesses nationales. Les guinéens doivent vivre dans des conditions de vie décente. C’est pourquoi, les crimes de corruption et de détournements de deniers publics qui gangrènent l’État et qui bénéficient, aujourd’hui, d’une totale impunité doivent être combattus avec la dernière énergie. L’autre crise aura concerné le secteur de l’éducation. Les enseignants par le biais d’un mouvement syndical dissident ont tenu à réclamer, durant plusieurs semaines, une amélioration de leurs conditions de vie. Malheureusement, ces revendications compréhensibles qui auraient dû être totalement pacifiques, ont été émaillées d’incidents graves ayant conduit à la mort de deux adolescents et le viol d’une mineure. Des religieux ont pris l’initiative d’une négociation de sortie de crise. Depuis, un moratoire est observé. Pour ma part, les réponses apportées aux défis de notre société doivent être efficaces et pérennes.

  Guinéennes, guinéens

  Depuis sept ans et en accord avec nos convictions et notre vision de la Guinée, nous avons entrepris la grande aventure du combat politique au sein de l’Opposition Républicaine dans l’espoir de faire triompher les aspirations profondes de la nation à l’ancrage démocratique et à l’alternance politique. Il est arrivé, il y a plusieurs mois, qu’on soit amené à faire la triste observation que l’Opposition Républicaine ne répondait plus à ses objectifs fondateurs. Nous avons, avec beaucoup de regrets, alors fait le choix hautement responsable et patriotique, à l’issue de notre échec, dans nos tentatives à influencer positivement le cours des événements, de la quitter et de poursuivre la défense de nos nobles idéaux dans l’Opposition politique plurielle de notre grand pays. Il aurait était préférable que dans l’unité et dans la cohésion que le forum que l’Opposition Républicaine constituait au plus fort de sa lutte ait été maintenu; mais le culte de personne, le griotisme et les défis de leadership qui sont actuellement courants en son sein auront eu raison d’elle au détriment de la cause de la démocratie et du progrès.

  Guinéennes, guinéens

  Le 04 février prochain, les guinéens iront aux urnes pour élire leurs gouvernants locaux. Ces consultations communales et locales vont contribuer, à terme, à renforcer la démocratie et la bonne gouvernance à la base. Pour la première fois de son histoire, le parti que nous avons créé en août 2009 ira au rendez-vous des électeurs. Notre espoir est que l’Union des Forces du Changement bénéficie des leviers de commandes locales pour entamer la grande aventure de la mise en oeuvre de notre patriotique projet de société. Les femmes et les hommes que nous avons désignés pour défendre nos couleurs dans les différentes localités sont pétris de compétences et d’intégrité. Ils devront travailler, à la tête des mairies et au sein des conseils municipaux à rehausser le niveau de vie de nos populations.

  Guinéennes, guinéens
  
   La paix dans vos cœurs, la joie dans vos familles, le succès dans vos entreprises, longévité et santé dans vos vies; tels sont mes vœux de nouvel an. Bonne et heureuse année 2018!!! Dieu vous bénisse ! Dieu bénisse la Guinée !!

Vive la Guinée !
Vive la République !

 

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