Migration : annoncé mort par sa famille en Algérie, Ibrahima Sory Sanoh est bien vivant et se trouve à N’zérékoré (audio)

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Dans une de nos dépêches, on vous disait qu’un jeune originaire du quartier de Konkola, dans la commune urbaine de Labé, du nom d’Ibrahima Sory Sanoh, alias ‘’Ibro’’, plus connu sous le sobriquet d’Entro, a été annoncé mort par sa famille, suite à un appel anonyme qu’elle a reçu. La cérémonie de sacrifice du défunt était d’ailleurs prévue le mardi 06 juin 2017, à Konkola. Mais aux dernières nouvelles, on apprend que le jeune est sain et sauf. Joint au téléphone par   le correspondant régional de Mediaguinée, le jeune affirme qu’il est bel et bien vivant, même si, selon lui, il aurait échappé de justesse à une mort certaine.

Le jeune explique ici ce qui s’est passé ce jour à la frontière algérienne.

« J’ai quitté la Guinée au mois de mai 2017 pour la Côte d’Ivoire. Je voulais aller en Algérie. J’ai rencontré un ami ivoirien qui m’a dit qu’il pouvait m’aider. Avec deux autres jeunes, un Sénégalais et un Mauritanien,

nous avons  planifié notre voyage sous la conduite de l’Ivoirien qui connaissait bien la route. Chacun a laissé quatre numéros chez soi, au cas où il y aurait des problèmes. Moi, j’ai laissé les numéros de ma femme, de ma sœur, de mon frère et de mon père.  Arrivé au Mali, pour traverser la frontière algérienne, c’était à pied. Nous avons entendu des tirs, mais on ne voyait pas les personnes qui nous tiraient dessus. Malheureusement, les balles ont atteint mon ami sénégalais, du nom de Gnasse, qui était avec moi. Il est tombé, mort sur le champ. Paniqué, je me suis couché près de son corps pour faire le mort. Nos deux autres amis, qui étaient derrière nous, ont pris la poudre d’escampette pour se retourner vers le Mali et informer ma famille que je suis criblé de balle et mort »

Apprenant l’annonce de son décès en famille, suivi de la cérémonie du début de veuvage de son épouse, Ibrahima Sory Sanoh affirme avoir eu un sentiment d’amertume.

« Lorsque les tirs se sont arrêtés, je me suis levé pour prendre la fuite. Comme je ne connaissais pas bien la localité, j’ai demandé de l’aide. Heureusement, je me suis rencontré avec un vieux de Koïn qui m’a aidé pour me retourner en Côte d’Ivoire après quelques jours. A la gare routière, j’ai appelé ma grande sœur, laquelle a été étonnée d’entendre ma voix. Lorsqu’elle m’a dit qu’ils ont été informés de mon décès, je suis resté sans voix. Puis, j’ai interrompu notre conversation, pour la rappeler après quelques heures. Je lui ai dit que je suis bel et bien vivant mais que j’ai rencontré des difficultés pour la traversée. Vous savez, quand on vous annonce mort, alors que tel n’est pas le cas et que même ta femme a commencé son veuvage, c’est frustrant. Mais je m’en remets à Dieu et aux principes de l’Islam », a-t-il raconté.

A la question de savoir quelle est sa position géographique, Ibrahima Sory Sanoh a répondu en ces termes : « Présentement, depuis le lundi 05 juin à 14 heures, je suis à N’zérékoré. La famille me demande de patienter pour voir si je veux rentrer à Labé ou aller à Conakry.  C’est la communauté peule qui m’a aidé à rentrer au pays. Même en Côte d’Ivoire, c’est elle qui a payé mon transport pour la Guinée », indique-t-il.

Aujourd’hui, nombreux sont ces jeunes Guinéens qui prennent le goût de la migration clandestine pour aller à la recherche d’un lendemain meilleur. Mais le constat révèle que ce sont des milliers parmi eux qui trouvent la mort dans cette aventure ambiguë. Pour illustration, un des compagnons d’infortune d’Ibrahima Sory Sanoh a été criblé de balles par des inconnus à la frontière algérienne. Audio…

Par Amadou Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé

620 44 25 83

 

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