Le mondial de Saliou Samb : Inquiétants Africains !

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Le mondial 2018 a débuté sur une « confusion » hallucinante. Le vote de la Guinée pour l’attribution de la Coupe du monde 2026 a été en faveur du trio United Bid (Mexique, Etats Unis, Canada), au grand dam du Maroc dont la candidature était pourtant censée représenter l’Afrique. Personnellement, je ne crois pas un traître mot de ce que le président de la Fédération guinéenne de football a servi aux journalistes pour justifier ce vote insensé. Il était l’un des ambassadeurs de la candidature marocaine, il était copain-copain avec le président de la fédération marocaine de football quelques heures avant le scrutin et à cet égard rien ne saurait justifier qu’il se « trompe » de bouton. La Fifa a d’ailleurs catégoriquement rejeté  une quelconque défaillance du système. On se demande comment recoller les morceaux, surtout après que Monsieur Antonio Souaré ait déclaré publiquement avoir bien voté pour le Maroc. Les Américains et Gianni Infantino – plutôt favorable au trio gagnant -, apprécieront. La leçon qu’on pourrait tirer d’une telle situation est que les Africains doivent savoir réellement ce qu’ils veulent pour eux-mêmes. C’est la seule manière de forcer le respect des autres…

Comme si une mauvaise nouvelle n’était jamais isolée d’une autre, trois des cinq équipes africaines en lice (en attendant la Tunisie contre l’Angleterre et le Sénégal contre la Pologne) ont toutes subi des défaites évitables, parfois sur le fil. Si le Maroc a perdu sur un coup du sort (but contre son camp à la dernière seconde) après avoir outrageusement contrôlé l’essentiel de son match contre l’Iran, il n’en demeure pas moins que les insuffisances au niveau de sa ligne d’attaque sont apparues au grand jour. Je n’ai pas compris qu’un Ayoub El Kaabi, si lucide et si concentré durant le dernier  Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), ait été écrasé par l’enjeu de la Coupe du monde. Cela s’est vu sur les quelques rares actions où il était impliqué, avec cette inhabituelle nervosité qu’on ne lui connaissait pas. Il reste cependant que le Maroc n’est pas encore éliminé : si ses joueurs se remobilisent au niveau de la concentration, ils pourront prouver au Portugal et à l’Espagne que la Coupe du monde ne se joue pas seulement sur les noms de superstars. Si par contre, les Lions de l’Atlas se montrent fébriles dans ces deux derniers matches, ils pourront dire au revoir à Russia 2018.

Autre équipe africaine en difficulté : l’Egypte. Les coéquipiers de Mohamed Salah n’avaient aucune chance de battre l’Uruguay si on se fie uniquement à la piètre qualité de leur production lors du premier match. Luis Suarez et compagnie sont pourtant une formation certes batailleuse mais très limitée sur le plan technique. L’équipe d’Hector Cuper n’a jamais cherché à profiter de cette faille offerte par le bloc uruguayen. Les Egyptiens ont préféré une approche craintive et peu ambitieuse ; ils ont payé cash cette tactique bancale… à la dernière minute. Evidemment, tous ceux qui pensent qu’un Mohamed Salah, à lui tout seul, aurait pu changer le destin de l’Egypte dans cette partie très mal négociée, peuvent encore rêver. Car c’est de courte vue. L’équipe d’Egypte doit jouer au football, se créer des occasions de buts et maîtriser le jeu si elle veut espérer passer en huitièmes de finales. Si elle continue de jouer à la Cuper, recroquevillée dans son camp et se contentant de contres timides, elle peut d’ores et déjà confirmer son billet retour pour le Caire.

Le Nigeria m’a déçu. Il a non seulement affiché des carences qu’on ne lui connaissait pas en éliminatoires de Coupe du monde mais, dans l’esprit même du jeu, il n’a pas du tout rassuré. En quatre vingt dix minutes, les Super Eagles ne se sont pas créé une occasion nette de buts, situation qui n’était pas arrivée aux équipes nigérianes depuis bien longtemps, en compétition officielle. J’ai vu une équipe nigériane qui ratait des passes de moins d’une quinzaine de mètres, ce qui à mon sens constitue une inadmissible faute de concentration. Gernot Rohr a  une part de responsabilité dans ce fiasco d’un soir, avec ce système inefficace, avec un seul attaquant de pointe, privilégiant la densité au milieu de terrain dans un match où l’adversaire était nettement supérieur dans ce secteur de jeu. En effet, les duels laborieux au milieu de terrain ont empêché de jouer rapidement dans le dos d’une défense croate pourtant lourde, notamment au niveau de l’axe central. C’était une des solutions qui aurait pu mettre en difficulté Modric et les siens. Sur ce que j’ai vu entre l’Argentine et l’Islande, un très grand match soit dit en passant, les Nigérians ont du chemin à faire. Il leur faudra être au moins à 100% pour redresser la barre.

En dépit de leur défaite, j’ai été plutôt séduit par l’équipe du Pérou. Elle est joueuse, technique et a proposé des choses dans le jeu que très peu de formations nous ont offertes dans ces premiers matches. Avec plus de réalisme et sans un Schmeichel des grands jours, le Pérou aurait remporté cette partie qu’il a dominée pour l’essentiel.

La France cherche encore ses repères et le match contre l’Australie a prouvé que les Bleus sont vraiment à la peine. Je n’ai jamais compris pourquoi Didier Deschamps s’est privé de joueurs confirmés et en pleine forme comme Frank Ribiery ou Karim Benzema. Ces deux joueurs ont été écartés du groupe France sans aucune raison objective, sportivement parlant. Deschamps, surtout en cas d’échec cuisant, va sûrement méditer sur le sens de son entêtement. Il y a des moments où le football ne s’encombre pas de considérations extra sportives et l’équipe de France, telle qu’elle se présente dans ce Mondial ne fait vraiment pas peur. Je ne saurais terminer cette chronique sans tirer mon chapeau à l’équipe d’Islande. Voilà un petit pays, très peu peuplé, qui n’a pas de championnat professionnel, qui ne dispose que de joueurs de second plan obligé d’être informaticiens, employés de banque, etc., mais qui parvient grâce à un mental à toute épreuve à changer les « certitudes » du football. Une leçon pour les Africains.

Au moment où je rédige ces lignes, le Mexique a terrassé (1-0), l’Allemagne, championne du monde en titre. Le score aurait d’ailleurs pu être plus lourd si les attaquants mexicains avaient été plus réalistes ou plus justes devant le but. Syndrome du champion du monde sortant ?

FIN

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