Le mondial de Saliou Samb : Une ombre passe ?

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Cristiano Ronaldo, qui n’est pas mon joueur préféré (j’entends d’ici les quolibets des fans du Real de Madrid !), a dit un jour une phrase pleine de sens : « je ne crois qu’au travail ». L’équipe d’Egypte, qui a débuté le mondial sur la pointe des pieds, s’est éclipsée comme une ombre. Logiquement. Pour la première formation (plus que) virtuellement éliminée de la compétition, ce Mondial 2018 est comme une pièce mal écrite, arrangée par un metteur en scène de pacotille. Les Vice-champions d’Afrique n’avaient malheureusement pas l’ambition qui sied à une Coupe du monde football. Ils ont évidemment toutes les raisons de critiquer leur entraîneur Hector Cuper qui voulait voir l’avenir avec les yeux du passé. On construit les victoires avec une bonne assise défensive mais on ne se donne aucune certitude en ne se contentant que de se défendre. Cuper, surtout contre l’Uruguay, est resté dans un dispositif ultra fermé et franchement inoffensif. Contre la Russie, il ne s’est pas départi de ses mauvaises habitudes de taulier, laissant les adversaires lui planter trois buts. C’est par la suite que le technicien argentin a réalisé qu’il fallait prendre des risques offensifs pour gagner un match de foot. En vain, car trop tard. Après ces deux défaites,  je ne parierai pas un bouton de chemise sur son maintien à la tête de cette équipe.

Avant le match de l’Egypte, la Tunisie a connu le même sort de la défaite « honorable ». Pour rester objectif, je pense que cette équipe a certes  plus de mérite que son homologue égyptienne, mais je crois pas du tout dans ses chances de qualification. Pour la bonne raison que ce qui marche dans une Coupe d’Afrique des Nations ne permet pas de faire une bonne Coupe du monde. La Tunisie est une équipe solide dans la récupération du ballon mais ses attaquants ont du mal à déstabiliser les meilleurs défenseurs du monde. Contre l’Angleterre, les Tunisiens ont joué trop bas pour ne pas s’exposer à un but de dernière minute. Et ça fait mal car c’était la quatrième défaite « bête » d’une équipe africaine. Sans être chauvin, on peut quand même se dire qu’ils ont joué avec leurs moyens. La réalité est que c’est encore très insuffisant mais c’est le football et tout est possible.

Heureusement que le dernier représentant africain, le Sénégal, a surpris son monde. Solides et disciplinés dans leur organisation, les Lions ont réussi à faire déjouer une équipe polonaise dont l’entraîneur avait commis l’erreur de l’ouvrir trop tôt. Comme l’avaient fait quelques joueurs français 16 ans auparavant, avec la suite que tout le monde connait…

Résultat, les Polonais ont encore la gueule de bois pour avoir vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Sur le plan tactique, le Sénégal a réussi, avec son milieu de terrain à quatre aidé par les deux attaquants (Mbaye Niang et Mame Birame Diouf) qui pressaient très haut pour gêner la première relance polonaise, à déstabiliser l’organisation de la Pologne. Les contres rapides et la puissance de Niang ont semé la pagaille dans la défense adverse, brisant leurs certitudes. Les longs ballons balancés par les joueurs polonais pour contourner le milieu de terrain étaient un régal pour la défense centrale des Lions. Une victoire logique et maîtrisée mais il ne faut pas trop pavoiser. Ce n’est qu’un premier match et la route est longue. La Coupe du monde requiert un tel niveau de concentration, de confiance en soi et d’humilité que tout relâchement pourrait vous conduire vers la porte de sortie. Khadim Ndiaye, le portier du Horoya AC, et vitrine du football guinéen dans ce mondial, a été à la hauteur de l’événement. Pour l’Afrique, cette victoire du Sénégal est importante car elle nous maintient dans le gotha du football mondial (la Pologne était 8è au classement FIFA avant cette rencontre). Il aurait été incongru, avec tous les progrès réels accomplis par le football africain ces dernières années, qu’on se retrouve encore à la phase de départ comme en… 1974 avec un certain Yousgolavie-Zaïre de triste mémoire (9-0). Pour toucher encore plus le fond, Libilo Boba et autres Mayenga Maku avaient prétexté que leurs primes avaient été impayées et qu’ils avaient levé le pied en guise de protestation.

Il faudra, pour le Sénégal, confirmer contre le Japon dimanche. Impérativement, pour éviter toute mauvaise surprise. Cela passera par une remobilisation du groupe. Le match de la Pologne, c’est déjà du passé…

Les autres représentants africains ont du pain sur la planche. Après son loupé contre l’Iran (qu’elle a un peu pris de haut), le Maroc s’est incliné contre le cours du jeu contre le Portugal. Cette situation scelle son destin dans cette Coupe du monde. En dépit d’un arbitrage douteux (le Maroc méritait au moins un penalty), je m’attendais quand même, jusqu’à la dernière seconde, à un exploit permettant d’entrevoir une qualification. On se consolera en se constatant que cette équipe du Maroc a de l’allure. Avec un plus de réalisme, les Portugais auraient pu essuyer une défaite. Il reste à Hervé Renard et ses joueurs de bien finir leur mondial face à l’Espagne. Que de regrets !

Dos au mur et avec l’obligation de faire un résultat, la Tunisie risque de payer cash sa défaite lors du match contre l’Angleterre. La Belgique n’est pas seulement une équipe très difficile à jouer. Dans le contenu, je pense qu’elle fait partie des favoris. Quant au Nigeria, les temps des calculs est révolu. Si les Super Aigles veulent vaincre l’Argentine et l’Islande, il faudra montrer un tout autre visage que celui révélé contre la Croatie. Pour ma part, j’espère de tout cœur que cette campagne conduite par les équipes africaines ne se résume pas en une phrase glaçante : une ombre passe…

 

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