Non-lieu de la CPI pour le Kényan Ruto: une déception pour les victimes

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Nairobi – Les victimes des violences post-électorales meurtrières de 2007-2008 au Kenya ne cachaient pas leur amertume mardi à l’annonce de la fin des poursuites par la Cour pénale internationale contre le vice-président kényan William Ruto, une décision synonyme de victoire pour ses partisans.
La décision a été rendue et c’est une décision que nous devons respecter. Bien entendu, il ne fait aucun doute que cette décision va constituer une déception pour les victimes, a déclaré l’avocat des victimes devant la CPI, Wilfred Nderitu, lors d’une conférence de presse à Nairobi.
Il a appelé la procureure de la CPI Fatou Bensouda à faire appel.
William Ruto, 49 ans, était poursuivi pour des meurtres, persécutions et déportations commises durant les violences qui avaient suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki face à Raila Odinga (qu’il soutenait), en décembre 2007, faisant plus de 1.300 morts et 600.000 déplacés, selon l’accusation.
Parmi ces victimes, Beth Wambui, 65 ans et Rogers Mwai, 41 ans, interrogés peu après la décision par l’AFP à Nakuru (centre), critiquaient vertement le travail de la CPI.
Depuis le début, je n’ai jamais eu foi en la CPI, a réagi Mme Wambui, dont la maison avait été incendiée en janvier 2008 et qui depuis vit avec sa famille près de la ville de Nakuru.
Ce que la CPI aurait dû faire, c’est mettre la pression sur le gouvernement kényan pour qu’il arrête les coupables sur le terrain, qui auraient alors dû révéler qui les avaient financés et commandités, a-t-elle estimé.
Rogers Mwai, charpentier de profession, a lui aussi dû fuir les violences qui secouaient sa ville de Kericho dans la grande Vallée du Rift, épicentre des pires violences de l’histoire post-coloniale kényane.
Ce que la CPI doit nous dire maintenant, c’est qui était derrière les violences post-électorales. Si ce n’était pas Ruto et si ce n’était pas (l’actuel président kényan) Uhuru Kenyatta, alors qui c’était’, s’est-il emporté.
Des milliers de Kényans sont morts, beaucoup d’entre nous ont perdu leur maison, leur commerce, leur propriété et huit ans plus tard, nous n’avons vu personne être tenu responsable de tout cela, a ajouté M. Mwai.
En décembre 2014, la CPI avait abandonné, faute de preuves, ses poursuites contre le président Uhuru Kenyatta, inculpé de crimes contre l’humanité.
Dans un communiqué, ce dernier s’est félicité de la décision de la CPI, qui selon lui met un point final à un cauchemar pour la Nation, appelant tous les Kényans à participer le 16 avril dans le stade de Nakuru à une prière collective de réconciliation et d’unité.
A Eldoret, grande ville de la vallée du Rift et bastion de M. Ruto, des habitants en liesse n’ont pas attendu le 16 avril pour descendre en nombre dans les rues, agitant des pancartes où l’on pouvait lire Enfin libre ou égratignant l’ancien procureur de la CPI Luis Moreno Ocampo: Ocampo est un menteur.
AFP

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