Rapport d’Human Rights Watch : ‘’nous sommes un peu surpris que le travail soit sur deux sociétés seulement’’ (Moussa Garba)

1

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

Comme nous l’annoncions, l’ONG ‘’Human Rights Watch’’ a présenté ce jeudi 4 octobre 2018, son rapport un rapport intitulé ‘’Quels bénéfices en tirons-nous ? Impact de l’exploitation de la bauxite.’’ Peu après cette présentation, Moussa Carba, consultant au Ministère des Mines et de la Géologie s’est confié à la rédaction de MEDIAGUINEE en apportant quelques précisions importantes. Lisez !

‘’Pour l’essentiel, il s’est basé sur une étude d’impact environnementale ou les réalisations…’’

‘‘’Ce rapport, nous l’avons suivi avec attention. Il y a quelques éléments dedans qui ont retenu notre attention. Mais pour l’essentiel, il s’est basé sur une étude d’impact environnementale ou les réalisations au nom de deux études d’impact environnementales et sociales ou de conduite de plan de gestion environnementale et sociale de deux sociétés à l’occurrence la CBG et la SMB. Le rapport qu’ils ont utilisé, les travaux que le Ministère des Mines et de la Géologie a conduits ont porté sur neuf sociétés (CBK, COBAD, CBG,  SMB, GAC etc…)

D’abord, nous sommes un peu surpris que le scope soit déjà sur deux sociétés seulement. Qu’a cela ne tienne, les quelques informations pertinentes qui sont dedans, nous allons les prendre et les remontées à qui le droit.

‘’Au niveau de la qualité documentaire, est-ce que tous les standards requis au niveau des études d’impacts sont là ?’’

Répondant à la question de savoir si le département des Mines et de la Géologie va recommander à Human Rights Watch de reprendre ledit rapport, il a tenu à préciser : ‘’C’est une production qui est déjà assise sur l’évaluation de la mise en œuvre des plans de gestion environnementale et sociale des sociétés minières. Donc, c’est une première étude déjà que dans toute la sous-région et dans la plupart des sociétés minières, c’est seulement en Guinée que nous avons conduit une telle étude. Beaucoup de sociétés sont en activité, ils avaient soumis des études d’impact environnemental et social sur la base desquelles, ils ont monté des plans de gestion environnementale. Donc, il fallait évaluer, voir ce qu’ils sont en train de faire sur le terrain. D’abord au niveau de la qualité documentaire, est-ce que tous les standards requis au niveau des études d’impacts sont là (…).

Ensuite, nous avons reçu les neuf sociétés en plénière, elles se sont défendues sur les éléments qui figuraient dans le rapport et on a eu aussi des échanges bi to bi avec ces sociétés. Elles ont pris des engagements. La plupart de ces sociétés, on peut dire qu’il n’y a que deux qui sont avec des standards très avancés, notamment sur la question de traitement de l’eau. Ces sociétés sont arrivées à des niveaux où on sépare les eaux des hydrocarbures.

‘’Ils se sont vite peut-être rendus compte d’un certain nombre d’erreurs’’

Un autre point très important si vous le permettez, c’est qu’eux-mêmes avaient reconnu qu’une société qui  était en exploitation il n’y a juste deux ans, que cette société est en train de reprendre  une partie de son étude d’impact environnemental pour l’amener à un standard encore plus élevé. On doit applaudir parce qu’ils se sont vite peut-être rendus compte d’un certain nombre d’erreurs soit à travers donc la police environnementale ou la police minière. Donc les démembrements de ces deux ministères qui sont dans la région, soit à travers eux-mêmes leurs normes ou leur actionnariat. Mais en tout qu’a, ils se sont rendus compte et ils ont prévu une étude sur une année…

Nous avons dit qu’il y a une évaluation de neuf sociétés dont beaucoup d’éléments ont été repris par nos amis de Human Rights Watch. En faite, beaucoup d’éléments positifs dans ce qu’ils ont vu dans le rapport ne sont malheureusement donc pas sortis. On l’aurait peut-être approuvé, je veux dire si tous les éléments positifs liés d’abord à cette question spécifique, mais tout ce qui se fait aussi au niveau stratégique. Ça, c’est important de le dire au niveau de l’Etat. Vous n’êtes pas sans savoir qu’on a mis en place l’agence nationale de financement des collectivités…’’

Youssouf Keita

+224 666 48 71 30

 

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

1 commentaire
  1. CONDÉ ABOU dit

    Bon Dieu. Quel lien y-a-t-il entre les problèmes posés par Human Rights Watch (HRW) et la création de l’Agence Nationale de Financement des Collectivites locales (ANAFIC) en Guinée et dont le décret a été signe le 11 Novembre 2017 par le Président de la République ?

    Il n’y a absolument rien du tout, comme lien par rapport au contenu du Rapport de Human Rights Watch que j’ai lu sur le site web de Human Rights Watch. Rien du tout. C’est une fuite en avant inacceptable.

    Je crois qu’il faudrait éviter de tourner en rond autour des conclusions de ce Rapport de Human Rights Watch, pour la bonne raison qu’il y a des décisions importantes à prendre au plus niveau de la gouvernance minière du pays.

    Les enjeux sont très compliqués pour la pérennité même de la vie humaine dans les communautés rurales se trouvant dans les abords immédiats des enclaves minières du pays. Ce qui est valable pour Boké, l’est aussi pour Siguiri, Dinguiraye et Débélé.

    Que dit Human Rights Watch dans son Rapport de 165 pages, intitulé « “Quels bénéfices en tirons-nous ? ” : Impact de l’exploitation de la bauxite sur les droits humains en Guinée », et pourquoi, l’ONG s’est-elle principalement focalisée sur la SMB et la CBG ?

    Elle s’intéresse à deux projets miniers menés par les deux plus grands producteurs de bauxite en Guinée en 2017: la Société Minière de Boké (SMB), un consortium lié au premier producteur mondial d’aluminium, China Hongqiao Group, et qui a connu une croissance extrêmement rapide depuis sa création en 2015, et la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), une société minière créée il y a plusieurs décennies et codétenue par les multinationales Alcoa et Rio Tinto.

    Human Rights Watch dit que le Gouvernement, qui a fait de la Guinée le troisième plus grand exportateur de bauxite du monde, devrait prendre des mesures immédiates pour mieux réglementer les activités des sociétés minières et protéger les communautés. Quoi de plus logique ?

    Pourquoi ce Rapport doit-il être pris très au sérieux par le Gouvernement ?

    (1)L’exploitation de la bauxite, si elle n’est pas correctement réglementée, met en péril le mode de vie et les moyens de subsistance de dizaines de communautés qui vivent à proximité des activités d’exploitation minière ». C’est ce que dit Jim Wormington, Chercheur à la Division Afrique de Human Rights Watch. « L’accroissement du secteur de la bauxite a trop souvent pris le pas sur la protection de l’environnement et des droits humains ».

    Cela ne relève pas de la démagogie. C’est pour aider à trouver des solutions vérifiables pour les communautés qui vivent dans les zones d’exploitation minière, quitte à envisager des sanctions fortes à l’encontre des entreprises contrevenantes.

    Si la Guinée possède d’abondantes ressources naturelles, parmi lesquelles les plus grands gisements de bauxite, elle n’en reste pas moins l’un des pays les plus pauvres de la planète.
    Ces dernières années, la demande de bauxite guinéenne sur les marchés mondiaux a augmenté car l’exportation de ce minerai a été interdite par certains pays, notamment l’Indonésie et la Malaisie (la Malaisie ayant pris cette décision en partie à cause de l’impact environnemental de l’industrie minière).

    La Guinée est déjà le premier exportateur de bauxite vers la Chine, qui est le plus gros producteur d’aluminium du monde. En outre, avec plusieurs nouveaux projets miniers sur le point de commencer l’exportation de leur production, le boom de la bauxite ne montre aucun signe de ralentissement.

    (2)Human Rights Watch dit avoir mené des entretiens avec plus de 300 personnes dans 30 villages touchés par l’exploitation minière dans la région de Boké, épicentre du boom de la bauxite, et a rencontré des dizaines de fonctionnaires gouvernementaux, d’employés de sociétés minières, de membres de groupe de la société civile, de scientifiques spécialistes de l’environnement et d’experts de la santé publique.

    Dans le Rapport, l’on note que des dizaines d’agriculteurs ont expliqué comment les sociétés minières profitent de l’absence de protection par le Gouvernement des droits fonciers ruraux pour exploiter des terres ancestrales sans offrir aux communautés d’indemnisation leur permettant de compenser sur le long terme la valeur des terres perdues.

    Depuis l’adoption du Code minier de 2011, le Gouvernement n’a mis en place aucune réglementation, comme l’exige le Code, qui établisse des normes d’indemnisation uniformes pour l’acquisition de terres afin de mieux protéger les droits des agriculteurs.

    « Ils exploitent maintenant la terre de nos champs, dont nous étions dépendants pour pouvoir manger », a déclaré un leader communautaire de Boundou Waadé, un village entouré par cinq sites miniers de CBG. « Aujourd’hui, une grande partie de nos terres fertiles nous a été prise ».

    Alors que les indemnisations versées par les sociétés minières peuvent représenter un montant conséquent sur le court terme, les agriculteurs sont rarement sensibilisés par le Gouvernement ou les Sociétés Minières sur la manière d’investir cet argent. « J’ai utilisé l’argent de l’indemnisation pour envoyer mes deux fils en Europe [par la route migratoire de l’Afrique du Nord] », a expliqué un père. « Mais depuis qu’ils sont arrivés en Libye, je n’ai eu aucune nouvelle. J’ai peur qu’ils soient en prison ou morts ».

    (3) Bien que les Femmes participent à l’agriculture, la plus grande part de l’indemnisation est versée aux hommes qui jouent un rôle dirigeant au sein de la famille ou de la communauté. « Quand il s’agit de donner, nos maris font comme bon leur semble, même si ce que la terre produisait était utilisé par chacune et chacun d’entre nous », a déclaré une femme.

    Les chiffres en terme d’emplois pour les Femmes. Selon le Rapport, si certains hommes peuvent obtenir des emplois dans les sociétés minières en compensation des terres perdues, rares sont les propositions d’embauche faites aux femmes. En Septembre 2018, la SMB employait plus de 7.600 personnes, dont 274 seulement étaient des femmes.

    (4) De nombreux habitants ont affirmé que les activités d’exploitation minière ont engendré une baisse du niveau et de la qualité des eaux des rivières, des cours d’eau et des puits de la région, menaçant le droit à l’eau de plusieurs milliers de personnes. Dans des communautés voisines des mines de la SMB, les dégâts subis par les sources d’eau ont contraint les villageois à dépendre de la SMB pendant de longues périodes pour leur approvisionnement en eau, qui leur était livrée par camion-citerne.

    « Certains jours, les camions-citernes apportent de l’eau sale », a expliqué un leader communautaire. « Nous devons conserver l’eau propre que nous avons et attendre la livraison suivante ».
    Des dizaines d’habitants ont également déclaré que leurs vies avaient été durement affectées par la poussière rouge produite par l’extraction et le transport de la bauxite, qui recouvre les villages et les récoltes et pénètre dans les maisons. Les habitants de villages, dont beaucoup se sont dit persuadés que l’exploitation minière contribuait déjà aux maladies respiratoires, s’inquiètent des répercussions à plus long terme sur la santé.

    (5) En Mai 2018, le Gouvernement de la Guinée a expliqué à Human Rights Watch dans un courrier que seuls les projets conformes aux critères environnementaux et sociaux reçoivent son accord. Le Gouvernement a également garanti « Assumer pleinement ses fonctions de puissance publique pour faire respecter sa réglementation [relative au secteur minier] et de contrôler les activités des entreprises. »

    Que constate Human Rights Watch dans son Rapport très bien documenté ? Elle constate que même si les institutions gouvernementales ont vu leurs capacités en matière de supervision des sociétés minières renforcées ces dernières années, les ressources humaines et budgétaires et la volonté politique font défaut pour pouvoir exercer un contrôle effectif sur des projets dont le nombre ne cesse d’augmenter.

    Question. Les sociétés minières respectent-elles vraiment les mesures environnementales et sociales requises ?

    Il ne s’agit pas de les fermer d’un trait, mais de mettre la pression nécessaire sur elles en vue de la prise en compte de la dimension environnementales et de la condition des femmes qui ne profitent pas du tout des bénéfices de la croissance économique, de la distribution des revenus miniers et de la creation des emplois sur place au sein des sociétés.

    Ces défis n’ont-ils pas de sens pour la Guinée ? Je crois qu’il est pleinement de l’intérêt de la Guinée de s’attaquer à ce problème et de mettre plus de pression sur les investisseurs afin de trouver des solutions pour le pays.

    Lors de réunions ou dans des courriers échangés avec Human Rights Watch, les sociétés minières auraient mis en avant les efforts qu’elles ont déployé afin de stimuler le développement local et d’atténuer les effets néfastes de l’exploitation minière.
    La SMB, dans un courrier de Septembre 2018 à Human Rights Watch, a déclaré : « le respect des droits humains constitue le pilier sur lequel reposent nos valeurs », et a répondu en détail aux faits exposés dans le rapport.

    La CBG a elle aussi apporté une réponse détaillée aux conclusions du rapport, en soulignant le fait que, depuis qu’elle a reçu un prêt d’un organisme affilié à la Banque mondiale en 2016, elle a pris de nombreuses mesures pour améliorer sa gestion environnementale et sociale.

    Est-ce que de simples discours de ce genre suffisent pour que le Gouvernement Guinéen n’agisse dans le système de contrôle qui doit forcément faire du résultat en termes de protection de l’environnement et de garantie pour l’inclusion des Communautés rurales en général et des Femmes en particulier ?

    Tout le problème est de pouvoir vérifier les engagements pris et surtout de savoir dans quelle direction, allons-nous avec le boom actuel dans l’extraction de la bauxite dans les bowés de Sangarédi et autres.

    L’expansion continue du secteur de la bauxite devrait s’accompagner d’un renforcement des capacités du gouvernement en matière de supervision des activités de l’industrie minière et de protection des droits des membres des communautés, a estimé Human Rights Watch dans son Rapport.

    CONCLUSION DE HUMAN RIGHT WATCH:

    Si le Gouvernement souhaite attirer des investissements, il devrait aussi imposer des sanctions et mettre un terme aux projets miniers lorsque les sociétés bafouent de manière flagrante ou répétée les dispositions du droit humain international et de la législation Guinéenne en matière d’environnement et de droits humains et sociaux.

    Que dit Jim Wormington dans ses conclusions ?
    Il affirme clairement dans le Rapport que dans les années à venir, le secteur de la bauxite en Guinée va poursuivre son expansion. Le Gouvernement doit veiller à ce que les citoyens guinéens ordinaires, en particulier ceux qui vivent au plus près des activités de l’exploitation minière, bénéficient de la croissance rapide de l’industrie minière et n’en deviennent pas les victimes.

    Peut-on dire mieux pour aider le Gouvernement et les populations des régions minières ?

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus

Open chat
Mediaguinee.com
Avez-vous une information à partager?
Besoin d'un renseignement?
Contactez Mediaguinee.com sur WhatsApp