Un responsable de la RTG Boulbinet devant le ministre Rachid : ‘’où sont partis les sacs de riz offerts par le chef de l’Etat aux travailleurs ?’’

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Depuis ce lundi 16 avril dernier qu’ils s’étaient insurgés contre leurs conditions de travail qui leur sont imposées par, disent-ils, leur directeur général Ben Daouda Sylla, les travailleurs de la RTG Boulbinet se sont encore réunis ce hier mercredi 18 avril devant le Ministère de la communication pour exiger une réaction du ministre Rachid Ndiaye.

Très tôt le matin, les travailleurs de la Radiodiffusion télévision guinéenne (RTG) Boulbinet ont battu le pavé pour la prise en compte de leurs revendications. Déplorant de mauvaises conditions de travail, ils n’ont pas hésité à se rendre à l’entrée du Ministère de la Communication, barricadant même le portail de la cour afin d’exiger que le ministre Rachid Ndiaye se prononce sur leur situation. Très révoltés, ces cadres n’ont pas hésité à faire retourner une équipe supplémentaire de la gendarmerie venue assurer la sécurité du ministre. C’est sur ces mots que Sanassa Camara, rédacteur en chef adjoint qui dit avoir le dos au mur après tant de patience, commence son discours : « À bas les aigris ! À bas le morpion ! Je vais vous dire, les traîtres qui sont dans les murs et qui ne se joignent pas à la foule, c’est leur problème. L’avenir en tient compte, je le dis haut et fort. Les jeunes, on vous a trompés ici, on vous a demandé d’envoyer vos dossiers avec 5.000fg pour qu’on vous envoie à la fonction publique mais ils ne peuvent pas. Est-ce qu’ils ont envoyé leurs enfants à la fonction publique ? Non ! C’est une manière de vous diviser, de vous détacher de votre priorité. Depuis 2014, ici il n’y a pas de réunion de direction, c’est un pilotage à vue. Les filles qui ne veulent pas se prostituer on les chasse comme des malhonnêtes. Les filles qui ouvrent leurs pagnes sont là comme des reines. Vous les femmes dignes, restez fidèles à votre dignité, Dieu est grand. Je vais vous dire quelque chose : « l’avenir de quelqu’un n’est pas dans la main de quelqu’un, c’est dans la main de Dieu ». Nous menons notre combat, ce n’est pas contre quelqu’un c’est pour l’amélioration de nos conditions de travail. Et ceux qui sont à la tête depuis 2013, s’ils ne peuvent pas car ils sont incapables, qu’ils partent ! »

Lorsque finalement, le ministre Rachid Ndiaye décide de faire son apparition, les travailleurs, après avoir à tour de rôle dénoncé leurs mauvaises conditions de travail -dont le manque de toilettes, d’équipements de travail, de climatiseurs dans les salles, de groupe électrogène et même l’état de délabrement du bâtiment-, Sanassa revient encore à la charge : « « inou fé ra makha, i fé nan töma » (quand tu remues quelque chose, tu verras quelque chose) ».

«Monsieur le ministre de la Communication, monsieur le secrétaire général du Ministère de la Communication, messieurs les cadres du Ministère de la Communication, chers confrères des radios et télévisions publiques et privées, chers travailleuses et travailleurs laborieux de la RTG Boulbinet, monsieur le ministre je ne veux pas être long car mes prédécesseurs ont presque tout dit, mais sachez que cette maison c’est la descente aux enfers. Je suis parmi les travailleurs les plus patients de cette maison. Vous pouvez le vérifier mais trop c’est trop, il faut que ça cesse !  Depuis décembre 2014, il n’y a pas de réunion de direction dans cette maison de radiodiffusion télévision guinéenne. Ce qui fait que les rumeurs ont fini par s’emparer des travailleurs. Ce que vous dîtes dans le cabinet c’est dans la cour que nous l’apprenons. Cette direction est parvenue à diviser les travailleurs, cette direction est parvenue à créer des services parallèles. Quand vous allez visiter tout à l’heure, vous allez trouver dans la salle d’attente ou bien du secrétaire général du service, il y a une unité de gestion et même des caméras qui sont données à des gens alors qu’il y a des services qui sont là pour ça, il y a le VTR et il y a le service des caméras mais ces services sont morts. Tout ça à cause de la mauvaise gestion. Monsieur le ministre, vous allez rencontrer les chefs de service, à la RTG Boulbinet il n’y a plus de chef de service. Moi, je ne suis pas chef de service puisque le titulaire de mon poste Mohamed Lamine Solano a été séquestré, il est parti à Koloma. À la RKS, le programme qui est à l’antenne est celui de monsieur Ben Daouda Sylla. La RKS est une radio d’animation mais tous les grands animateurs sont partis à cause du harcèlement de la direction générale. Si vous prenez la télévision, aujourd’hui le directeur des programmes ne travaille plus, c’est le directeur de la télévision qui impose son programme à la télévision (…) ils sont allés vous dire que je refuse de faire le journal, mais comment peut-on faire le journal d’une télévision qui n’est pas vue ? Vous êtes un professionnel et la télévision c’est la visibilité. Est-ce que vous-même vous parvenez à capter la RTG Boulbinet ? Nous avons tout fait pour que la direction nous mette dans un bouquet StarTimes pour qu’on soit au moins vus mais incapable ! (…) Vous alignez les éléments dans la machine et en plein journal elle se plante. Je leur ai dit que je peux plus sacrifier l’avenir de ces jeunes. Les caméras de la maison sont confisquées par le directeur de la maison et même le seul véhicule qu’on a est avec le directeur de la télévision et quand on demande, le directeur général nous dit allez-y le retirer. Ça fait neuf mois que le groupe électrogène ne marche pas, quand le courant part on ne peut pas travailler or il paraît que ce groupe a un budget de plus de 600 millions », dénonce le rédacteur en chef adjoint ajoutant que « récemment, vous avez reçu des sacs de riz de la part du chef de l’État pour les travailleurs, moi je n’étais pas là j’étais en France. Quinze sacs de riz pour la RTG Boulbinet et les travailleurs n’ont pas eu monsieur le ministre. Où sont partis ces sacs de riz ? Moi je n’en veux pas mais donnez aux travailleurs c’est important. Monsieur le ministre, aujourd’hui la situation est grave alors il faut prendre ça à bras le corps, je sais que vous ne pouvez pas parce qu’enlever un directeur général nommé par décret dépend de l’impérium du chef de l’État, mais aidez-nous au moins pour qu’on travaille. Parmi nous, il y a des pères de famille et des mères de famille qui sont là, il y en a même leurs enfants ne vont plus à l’école. Donc, aidez-nous monsieur le ministre ! ».

Pour sa part, le ministre, visiblement touché par tout ce qui a été dit, a promis de mettre en place un comité de suivi, chargé de remonter les problèmes afin que des solutions soient trouvées. Malgré tout, les travailleurs menacent de revenir à la charge si rien n’est fait. Peut-être, d’ici à lundi.

Maciré Soriba Camara

628 11 20 98

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