Royaume-Uni : parti en vacances à l’étranger, Mohamed Barrak Diallo, 6 ans, perd sa nationalité

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Ce petit garçon de 6 ans est né et a grandi au Royaume-Uni. Fils d’une femme d’origine guinéenne, il était jusqu’alors détenteur d’un passeport britannique. Mais après avoir séjourné cet été en Belgique, l’enfant se retrouve bloqué à Bruxelles, parce que les autorités britanniques refusent son retour en Angleterre.

Quand il est parti en vacances, muni de son passeport britannique, Mohamed Barrak Diallo Bangoura, 6 ans, était loin de se douter qu’il serait empêché de revenir au Royaume-Uni et de rentrer chez lui. Après avoir passé quelques semaines en Belgique chez des amis de la famille, le petit garçon était censé retrouver sa maman en Angleterre dimanche dernier.

Mais à son arrivée à l’aéroport de Bruxelles, le jeune passager n’est pas autorisé à embarquer à bord de l’avion. Le ministère de l’Intérieur britannique a donné des ordres : l’enfant est interdit de voyage au Royaume-Uni.

Son passeport révoqué

Mohamed est pourtant né en Angleterre, à Leeds précisément, et il vit à Sheffield. Né d’une mère d’origine guinéenne Hawa Keïta, il était jusqu’à présent considéré comme citoyen britannique. Mais son passeport a été révoqué, au motif que sa citoyenneté ne serait plus valide.

Le ministère britannique de l’Intérieur affirme avoir envoyé une lettre à sa mère, en mars 2018, pour l’informer de cette révocation. Elle, de son côté, déclare n’avoir été informée de la situation que par un e-mail, reçu seulement après le moment où son fils s’est fait refouler à l’aéroport de Bruxelles.

La raison de cette révocation ? Les autorités viennent seulement de découvrir que l’enfant n’aurait pas dû recevoir la citoyenneté britannique à sa naissance. Selon la loi, un enfant né sur le sol britannique ne peut obtenir la citoyenneté que si l’un de ses deux parents la possède, ou s’ils ne la possèdent pas, s’il l’un des deux parents vit dans le pays avec une autorisation de résidence permanente. Or il s’avère que l’homme à qui la maman de Mohamed était mariée, au moment de la naissance de son fils, ne possédait pas cette autorisation de résidence permanente et ne vivait même pas au Royaume-Uni.

La politique d’immigration britannique de plus en plus contestée

Le petit garçon reste chez ses amis en Belgique pour le moment. Sa mère n’ose pas sortir du territoire britannique pour le rejoindre, craignant de se voir pareillement interdire tout retour en Angleterre. À 6 ans, son fils ne réalise sans doute pas la complexité de la situation.

Au niveau politique, les réactions ne se sont pas fait attendre. Une responsable politique de l’opposition, Diane Abbott, a décrit la situation comme « profondément choquante » au journal The Independent. Elle dénonce un « environnement hostile créé par le gouvernement ».

En effet, le pays doit aussi gérer le scandale « Windrush », du nom du premier bateau ayant mené des immigrés des Caraïbes en Angleterre après la Seconde Guerre mondiale. Ils ont tout récemment été victimes d’une politique anti-immigration qui a conduit certains d’entre eux à perdre travail, logement et droits sociaux… Cette affaire a poussé la ministre de l’Intérieur Amber Rudd à démissionner en avril.

Le ministère de l’Intérieur actuel a précisé qu’il avait demandé au ministère de l’Immigration « d’étudier toutes les options pour réunir Mohamed et sa maman ».

Source : Ouest-france

 

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1 commentaire
  1. CONDÉ ABOU dit

    À ce stade, l’on a pas tous les éléments d’appréciation pour porter un jugement définitif sur cette situation particulièrement difficile du petit Mohamed Barak Diallo.

    Mais, peut être qu’il y a eu une mauvaise interprètation de la Loi britannique sur l’immigration pour arriver à une telle décision, je n’en sais rien.

    Personnellement en lisant ce papier, j’ai l’intime conviction qu’il est fort possible que cette décision aboutisse à une jurisprudence qui sera en faveur de cet enfant et probablement de tous les autres enfants se trouvant dans une situation identique.

    Au regard de la solidité extraordinaire des organisations de défense et de protection de la petite enfance dans un pays comme la Grande Bretagne, j’ai l’intime conviction que, quel que soit le temps que cela prendra, le Gouvernement Britannique pourrait revenir sur cette décision de révocation de la nationalité du petit Mohamed Barak Diallo, et sur la séparation de l’enfant d’avec sa Maman.

    Je ne suis pas sûr que cet enfant restera abandonné dans la nature en dehors de la Grande Bretagne, et je ne vois aucun pays accepter une telle mesure de révocation de nationalité encore moins de refoulement de mineur sur un Territoire étranger méconnu de lui.

    Gardons patience et croyons en la Justice du Royaume Uni. Le réexamen dudit dossier d’immigration de Mohamed B. Diallo, est encore fort possible.

    Ceci dit, il faudrait suggérer et espérer que tous nos compatriotes résidant dans les pays étrangers, essayent de beaucoup mieux s’approprier régulièrement du contenu des Lois sur l’immigration qui sont de plus en plus changeantes partout dans le monde d’aujourd’hui.

    Et c’est là que les organisations affiliées au Haut Conseil des Guinéens de l’Extérieur, ont un grand rôle d’Avocat et de conseils, à jouer en leur faveur, comme celles du Sénégal, du Mali et du Ghana, entre autres. Sinon, ce sera toujours plus difficile pour eux et pour leurs familles. Dommage pour un enfant de 6 ans.

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