Sacré revers pour Alpha Condé ! (Par Nadia Nahman)

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Qui est mieux placé dans le gouvernement pour s’opposer au funeste projet de troisième mandat que le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, gardien de la Constitution, protecteur de l’État de droit et garant ultime des droits et libertés fondamentaux ? Le Ministère de la Justice, institution régalienne par excellence, fait du Garde des sceaux la voix la plus autorisée dans la République pour défendre ou rejeter un projet de réforme constitutionnelle. Il n’est pas superfétatoire de rappeler que la position de Cheick Sako à la tête d’un Ministère d’État lui valait d’être classé deuxième dans l’ordre protocolaire. C’est en cela que sa démission constitue un cinglant désaveu pour Alpha Condé et fragilise son projet de sacrifice de douze millions d’habitants sous l’autel de ses ambitions personnelles et égoïstes.

Un examen minutieux du contenu de la lettre de démission de l’ancien Ministre de la Justice interpelle particulièrement quant à son opposition non seulement à la modification de la Constitution, mais aussi à son changement, laquelle opposition fondant essentiellement son incapacité à continuer d’exercer ses fonctions. Une autre affirmation de l’ancien Ministre a de quoi dérouter lorsqu’il mentionne ne pas avoir été associé, en sa qualité de Garde des Sceaux, à la rédaction de la nouvelle Constitution. C’est à se demander dans quelle République il est permis de rédiger une nouvelle Constitution destinée au peuple dans la clandestinité par quelques mercenaires, si ce n’est dans celle d’Alpha Condé.

En se désolidarisant aussi ouvertement de ce projet et en refusant de s’associer à une telle entreprise aux conséquences néfastes pour la paix et la stabilité nationale et sous-régionale, l’ancien Garde des Sceaux ouvre la voie à ses homologues ministres qui gagneraient à s’inspirer de son exemple en lui emboîtant le pas. Il est de l’homme de se tromper, et d’un fou de persévérer dans son erreur, soutenait Cicéron. Il envoie en outre un signal fort au Chef de l’État, cet autre gardien de la Constitution qui ferait mieux de renoncer au tripatouillage constitutionnel en cours et dont la réalité n’est plus sujet à discussion.

La démission de Cheick Sako peut être appréhendée, in fine, comme une invitation adressée aux magistrats à s’armer de courage en disant le droit, rien que le droit, et à investir le champ juridique laissé trop souvent vacant aux opportunistes et autres thuriféraires parlant au nom du peuple quand il s’agit de Constitution, et brillant par leur absence lorsque ce même peuple se fait emporter dans des inondations. Où sont donc les défenseurs de la voix du peuple ?

La mise en danger de notre pays par un groupuscule de personnes attachés à leurs intérêts irrationnels est telle qu’il faut être frappé de cécité et de surdité pour ne pas les arrêter à temps. C’est en cela que Cheick Sacko, au-delà de sa démission, gagnerait à aller au bout de la logique en ralliant le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).

Nadia Nahman

 

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1 commentaire
  1. CONDÉ ABOU dit

    Quand on vous présente cette dame avec fanfare comme une doctorante en Droit, vous vous demandez dans quelle école a-t-elle appris le Droit Constitutionnel ?

    Que savez-vous de la Constitution actuelle de la Guinée ? Dites-le nous.

    Du n’importe quoi et c’est lamentable pour vous, Madame. En quoi, une consultation populaire et qui passe par les voies de droit requises, pose-t-elle problème pour vous ?

    Si la procédure de consultation populaire suit les voies de droit requises, en quoi y-a-t-il une violation du droit ? Et en quoi le Président de la République n’a pas le droit de demander un référendum pour savoir exactement ce que voudrait le Peuple souverain ?

    Voici le genre de culture ratée en matière de Droit Constitutionnel et c’est pathétique pour cette dame qui oublie avec quelle hypocrisie, Me Cheick Sakho a été vilipendé à longueur du temps, par ceux qui font semblant de l’applaudir aujourd’hui ? Quelle lamentable hypocrisie dans ce pays !

    Qu’est-ce que l’on a pas entendu dans ce pays à propos de la gestion de Me Cheick Sakho et du fonctionnement de la Justice ?
    Quel jour, l’Opposition a-t-elle reconnu dans ce pays, les efforts de restructuration et le train des réformes du Département de la Justice sous la direction de Me Cheick Sakho ?

    Que l’on nous dise que tous les courants politiques doivent mobiliser leurs partisans et soutiens pour barrer dans les urnes la route au projet de nouvelle Constitution, qui trouverait à redire ? Personne.

    Et c’est cette approche légitime que toute personne normale attend de l’Opposition et des Forces vives anti-nouvelle Constitution.

    Quant à dire que le Président a essuyé un sacré revers après la démission d’un Ministre de la République, et qu’il n’a pas le droit de demander une consultation populaire par voie référendaire en accord avec le Président du Parlement et les membres de la Cour Constitutionnelle, il vous est loisible de raconter votre vie comme vous voudrez.

    La suite, on la verra, parce que vous n’aurez que vos yeux pour pleurer. Wait and see, Madame l’illustre doctorante.

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