Sidya Touré et la vérité (Par Mohamed Camara)

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Décidément Sidya Touré a de sérieux problèmes avec la vérité. Avec lui, on passe par toutes les subtilités dans l’art de dire des contre-vérités. En l’écoutant, on constate très vite à quel point il est vague et sinueux sur certains sujets, ceux qui ne « l’arrangent» pas. Il a alors vite fait d’abréger les débats de sa manière si méprisante, alors que sur d’autres questions, il étonne par sa précision. Or, comme le rappelle si bien l’écrivain Jean-Paul « Plus on est faible, et plus on ment ; la force suit une ligne droite, les boulets creux décrivent une parabole ».

Avec Sidya Touré on ne peut jamais être sûr de rien. Devant le tollé suscité par sa phrase « Si Condé ne se représente pas, je serai président », il affirme qu’il n’a pas prononcé ces mots. Manque de pot, François-Xavier Freland, le journaliste qui l’a interviewé persiste et signe. Comme d’habitude, le Président de l’UFR ne semble pas vouloir assumer ce qu’un hebdomadaire aussi connu que Jeune Afrique lui attribue. Pourtant quelque chose nous dit que Sidya Touré ne portera pas plainte. On parie ?

Le problème avec le mensonge, c’est qu’autant il est tentant d’y recourir pour sortir de situations embarrassantes, autant il oblige, tôt ou tard, à faire face à l’illogisme de son existence.

Sidya Touré a menti pour avoir un poste dans l’administration ivoirienne. Il a déclaré aux autorités de ce pays y être né, à Dimbokro, alors qu’il est natif de Kolon en Guinée. Pour faire bonne mesure, son nom Diakhaby n’étant pas répandu en Côte d’Ivoire, il a pris celui de Touré, pour mieux se confondre à ses nouveaux concitoyens. Pourtant, à la même époque, d’autres hauts cadres originaires de pays étrangers ont eux aussi intégré l’appareil administratif ivoirien sans pour autant renier leur patronyme. On peut citer les ministres Mohamed Diawara, Abdoulaye Sawadogo, Dico Garba, Amadou Thiam, Alassane N’Diaye originaires du Mali, de Haute-Volta, du Niger ou du Sénégal.

Par ailleurs d’autres Guinéens, eux-mêmes intégrés dans la fonction publique de Côte d’Ivoire, n’ont pas jugé utile de changer de nom : Souleymane Koly, Togba Zogbélémou Maurice, Hassimiou Baldé, Joseph Katty (dans l’enseignement), Barry Bassirou (Ministère de la Justice), et autres.

Au fait, qu’y a-t-il donc de si détestable dans ses racines que Sidya Touré a voulu cacher en se débarrassant du nom que ses parents lui ont donné dans sa terre natale ? Par complexe sans doute et animé d’une envie tenace d’être plus Ivoirien que les Ivoiriens eux-mêmes. N’est-ce pas de la Côte d’Ivoire qu’il a importé le slogan « Lansana Conté, ton pied, mon pied », rendu célèbre par le « griot » de Félix Houphouët-Boigny, le célèbre Ministre Balla Kéita ? Ces propos aussi, Sydia Touré nie les avoir tenus alors que bon nombre de guinéens se souviennent clairement les avoir entendus de sa bouche.

Il a donc menti aux Ivoiriens pour avoir une place dans leur pays et il a été rattrapé par la réalité lorsqu’il a voulu briguer un destin national… guinéen. Le mensonge est certes recyclable mais pas biodégradable. Sa confrontation à la vérité est inéluctable.

De même, tout porte à croire que l’âge qu’il prétend avoir n’est pas exact. En effet, comment expliquer que tous ses promotionnaires flirtent aujourd’hui avec les 80 ans (pour ceux qui ne sont pas morts) et que lui seul soit âgé de « seulement » 74 ans ? Aboubacar Somparé, Sékou Tounkara, Zainoul Abiddine Sanoussy, Dr Karim Aribot sont tous nés entre 1939 et 1941 et seul lui, Sydia Touré, serait né en 1945.

De la même manière, Sidya Touré s’attribue les progrès éphémères enregistrés dans la desserte en électricité quelques temps après son arrivée à la primature. Il a fallu que son allié politique, Cellou Dalein Diallo lui-même le corrige et rende à César ce qui lui revient : c’était l’œuvre de Kassory Fofana.

Sidya Touré prend donc systématiquement des libertés avec son interprétation et ses justifications de la réalité objective. Que ce soit pour justifier l’acquisition de sa maison sur le dos du patrimoine bâti public ou encore l’usage qu’il a fait des deux milliards qu’il a reçus au titre de l’indemnisation pour le massacre du stade du 28 septembre ou enfin ses accusations fallacieuses sur la présence d’un million d’électeurs fictifs dans le fichier électoral.

Quelqu’un à l’UFR devrait enfin lui dire qu’il n’y a que de l’honneur à reconnaître ses erreurs, dire « je ne sais pas » ou simplement faire son mea-culpa. Les avantages du mensonge sont temporaires, ceux de la vérité sont éternels.

Camara Mohamed

 

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