La Sierra Leone annule un gigantesque projet financé par la Chine
Le gouvernement sierra-léonais a annulé la construction par une entreprise chinoise d’un nouvel aéroport pour desservir Freetown, la capitale, estimant le projet non rentable économiquement.
Pendant la campagne électorale, le président Julius Maada Bio, qui a pris ses fonctions en avril, avait qualifié « d’arnaques » les projets d’infrastructures financés par la Chine privilégiés par le gouvernement du sortant Ernest Bai Koroma.
« Le gouvernement considère qu’il n’est pas rentable économiquement de poursuivre la construction d’un nouvel aéroport alors que l’actuel est gravement sous-utilisé », selon un courrier du ministère des Transports et de l’Aviation consulté mercredi par l’AFP signifiant l’arrêt de tous les contrats liés à ce projet à compter du 31 octobre.
Interrogé, le ministère chinois des Affaires étrangères a estimé jeudi que les affirmations selon lesquelles ces projets « ne contribueraient pas à améliorer les conditions de vie sur place ne correspondent pas à la réalité ».
« Dans sa coopération avec la Sierra-Leone, la Chine observe toujours le principe des consultations entre égaux », a assuré devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Lu Kang.
Le projet, annoncé pour la première fois par le président Koroma en décembre 2012, visait à construire d’ici à 2022 un nouvel aéroport à environ 60 km de Freetown, en remplacement de l’aéroport de Lungi, situé dans un estuaire du fleuve Sierra Leone et à 13 km de Freetown.
Pour rejoindre la capitale, les voyageurs ont le choix entre un trajet de près de quatre heures par une mauvaise route ou la traversée du fleuve à bord d’un vieux ferry ou d’un « bateau-taxi », périlleuse en cas de mauvais temps.
Au cours d’une visite en Chine en août, le président Bio a évoqué avec les dirigeants de l’entreprise PowerChina la construction d’un pont reliant Lungi à Freetown, une solution alternative déjà envisagée par certains de ses prédécesseurs.
AFP