Suicide en Afrique : Lesotho, Ouganda, Nigeria et Côte d’Ivoire en tête

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Le 10 septembre a été décrété par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Journée mondiale de la prévention du suicide. Voici quelques éléments pour (tenter de) comprendre la situation en Afrique.

En cette Journée mondiale de la prévention du suicide, il y aurait dans le monde, selon l’OMS, 800 000 personnes qui se suicideraient chaque année. Sans parler de ceux, encore plus nombreux, qui tenteraient de mettre fin à leurs jours : pour une personne qui se donne la mort, il y en aurait environ vingt qui tenteraient de le faire. Plusieurs tendances remarquables se dégagent des chiffres, toujours au niveau mondial. Le suicide est ainsi la seconde cause de mortalité chez les 15-29 ans, après les accidents de la route. 79% de tous les suicides ont lieu dans des pays à revenus faibles et intermédiaires. Les « méthodes » les plus courantes pour mettre fin à ses jours sont la pendaison, l’auto-empoisonnement par les pesticides et les armes à feu.

Grandes disparités entre pays africains

L’Afrique n’est pas épargnée par le phénomène. Les données de l’OMS dégagent un taux moyen de douze suicides pour 100 000 habitants, taux qui est de 10,5 au niveau mondial. Fait remarquable : en moyenne, les hommes africains se suicident nettement plus que les femmes.

Quand on se penche sur les chiffres de manière plus précise, on constate souvent de grandes disparités entre pays, même voisins. Il est donc difficile de tirer des conclusions régionales. Même s’il semble que l’on se suicide beaucoup moins dans le Maghreb avec des taux de 3,3 en Algérie, de 3,2 en Tunisie et de 3,1 au Maroc.

Le taux est encore plus bas à Sao Tome et Principe, pays d’Afrique de l’Ouest : 2,1. Par contre, dans la même région, au Nigeria, il est de 17,3. Il s’élève même à 23 en Côte d’Ivoire. Mais toujours en Afrique de l’Ouest, il est de 8,7 au Ghana; de 16,6 au Togo; de 15,7 au Bénin, trois pays coincés entre Côte d’Ivoire et Nigeria.

Au vu des chiffres, la situation est encore plus grave dans un Etat d’Afrique australe comme le Lesotho (28,9), enclavé dans l’Afrique du Sud où le taux est beaucoup plus bas à 12,8. Un chiffre qui s’élève à 19,1 au Zimbabwe voisin…

Un peu plus haut, en Afrique de l’Est, le taux de suicide est de 20 pour 100 000 en Ouganda et de 15 au Burundi. Mais de 5,6 au Kenya, de 11 au Rwanda, 9,6 en Tanzanie.

Une chose est sûre, certains Etats africains comme le Lesotho (Afrique australe), l’Ouganda, le Burundi (Afrique de l’Est), la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Togo, le Bénin (Afrique de l’Ouest) font jeu égal ou dépassent la plupart des pays européens (France : 12,1 ; Allemagne : 9…), les Etats-Unis (13,7), la Chine (15). A la notable exception de la Russie : 26,5.

Statistiques peu fiables et phénomène sous-estimé

Si l’on en croit certains spécialistes, les statistiques sur le continent ne sont pas fiables et le phénomène serait sous-estimé. Au Kenya, par exemple, et à en croire la Deutsche Welle (DW), les chiffres officiels ne sont que la partie émergée de l’iceberg. « La santé mentale n’est pas considérée comme une priorité et l’accès à des personnels qualifiés est difficile », explique un psychothérapeute kényan, Hiram Chomba, cité par DW. Selon lui, on compterait seulement 100 psychiatres pour une population d’environ 45 millions d’habitants, et encore moins de psychologues.

Malgré tout, peut-on tenter de trouver des causes à un phénomène qui reste encore très tabou au niveau mondial, et peut-être plus particulièrement en Afrique ? Un spécialiste de l’OMS, interrogé par franceinfo Afrique, met en avant « les troubles mentaux, les dépressions, les violences, les traumatismes (liés aux guerres, NDLR), la perte d’un emploi, l’abus d’alcool ».

De son côté, Hiram Chomba évoque aussi les « changements sociaux ». Et plus particulièrement la « désintégration de la culture traditionnelle » africaine. Pour lui, le développement économique a conduit à la disparition des normes et des coutumes traditionnelles, à commencer par le sens de la collectivité.

Un point de vue partagé par l’historienne britannique Meghan Vaughan (University College London), elle aussi interviewée par (…)

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