PM et Wright à couteaux tirés : « la solution définitive reste entre les mains du Président de la République » (Bogola Haba, FNDT)

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Dans un courrier adressé au ministre secrétaire général à la présidence, le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, a demandé au Garde des sceaux, Ministre d’Etat Alphonse Charles Wright de suspendre toutes les procédures engagées contre les directeurs des EPA et DAF. Et en réponse, le ministre de la Justice n’a pas daigné entendre, soulignant une injonction du pouvoir exécutif au judiciaire. Depuis la nuit d’hier, cette histoire fait couler beaucoup d’encre et de salive  dans la cité. Interrogé sur la question par notre rédaction, Kéamou Bogola Haba du FNDT, a donné son avis en ces termes :
« Je penses que les courriers du PM et du ministre de la Justice sont des documents internes qui devraient garder le sceau de la confidentialité administrative entre les concernés car je n’ai pas vu de mentions qui montrent que ces lettres sont adressées au pubic. Il faut d’abord résoudre ce premier problème au sein du gouvernement car les documents administratifs devraient sortir avec des mentions: Public, confidentiel, strictement confidentiel. Si ces échanges entre le PM et son ministre de la Justice étaient restés administratifs et confidentiels, il n’y aurait pas autant de bruits autour de la question surtout que chacun est dans son rôle et il revient juste au Président de les faire venir pour un alignement du gouvernement sur ce qu’il faut faire pour tacler ce problème de crimes économiques et financiers cher au peuple de Guinée et au CNRD…Le deuxième problème à régler immédiatement par le secrétariat général du gouvernement ou la présidence c’est le renforcement de capacité des membres du gouvernement en termes de fonctionnement de chacun et de tous dans une organisation matricielle complexe à plusieurs niveaux ou centres de décision comme la structure actuelle de notre équipe dirigeante avec une Presidence au rôle élargi avec des ministres influents, une primature avec un PM ayant du caractère, des conseillers, des ministres d’Etat, des ministres, des secrétariats d’Etat et des gouverneurs de région et un CNRD militaire ayant un rôle de stratégie et d’orientation de la Transition. Et dans les faits comme nous en connaissons dans la gestion des multinationales, la contradiction et les conflits sont innés aux organisations matricielles complexes où vous avez des supérieurs hiérarchiques et des supérieurs fonctionnels qui fixent des objectifs parfois différents et donnent des ordres parfois contradictoires à la même personne qui est leur subordonné hiérarchique ou fonctionnel. C’est ce qui arrive depuis le début de la transition entre les ministres de la Justice et leurs hiérarchies comme entre la primature sous Dr Bernard Goumou et Charles Wright, entre la Présidence et l’ex ministre de la Justice Yarie Soumah ou entre Général Balla Samoura du CNRD et Charles Wright ».
Par ailleurs, M. Haba, a indiqué que
hiérarchiquement et administrativement le ministre de la Justice rapporte au Premier ministre qui, normalement, l’évalue.
« Fonctionnellement il se dit indépendant et se fait prévaloir du décret du président de la République qui lui a fixé des objectifs fonctionnels en termes de lutte contre les crimes économiques et de sang conformément aux engagements du CNRD à sa prise du pouvoir. Forcément il y a les ingrédients d’un conflit permanent si les personnes nommées à ces postes ne dialoguent pas formellement et informellement et s’ils ne sont pas formés pour fonctionner dans une organisation matricielle. Effectivement, dans la théorie des organisations, les réunions formelles et informelles d’alignement d’objectifs et de résolution des problèmes sont la remède efficace aux crises et conflits permanents associés à ces types d’organisation comme notre gouvernement qui a plusieurs têtes administratives et fonctionnelles . Et dans notre cas, au-delà des réunions informelles d’alignement qu’il faut encourager entre les membres de l’équipe dirigeante, nous avons effectivement le conseil des ministres et le conseil interministériel qui sont des réunions formelles et planifiées mais qui ne sont pas des lieux de décisions opérationnelles que chaque ministre doit prendre au quotidien pour atteindre ses objectifs administratifs et fonctionnels dans un système d’évaluation semestrielle axée sur le résultat. Dans ce cas précis, le PM, en rappelant la charge de travail qu’impliquent ces centaines ou milliers d’enquêtes liées aux injonctions du ministère de la Justice, en rappelant les dossiers en instance non traités dans les tribunaux, en appelant à l’esprit d’équipe et le fonctionnement effectif de l’administration dans sa généralité, …est bien dans son droit et dans son  rôle à condition que cela reste confidentiel entre lui, son subordonné de ministre et le Président de la République, le dernier recours », a-t-il avancé.
Cependant, il a aussi rajouté que le ministre de la Justice, n’a pas aussi totalement tort. « En mettant en avant l’atteinte de l’objectif qui est assigné à son ministère par le Président de la République et de l’autre le principe sacro-saint de l’indépendance de la Justice. Pour sa defense, il met ainsi en avant la primauté des objectifs fonctionnels à atteindre par rapport au respect, à l’orthodoxie et à la discipline administrative surtout dans un domaine d’enquête et de poursuite judiciaire de cadres qui sont sur la subordination hiérarchique des autres ministres comme l’Économie, le Budget ou l’Administration du Territoire et de la Décentralisation etc…Est-il aussi prudent en pareil cas d’exposer en conseil des ministres les dossiers d’enquêtes qui peuvent impliquer aussi certains ordonnateurs des dépenses dont les DAF sont concernés ? « , a souligné Kéamou Bogola Haba.
Mais en conclusion, Bogola Haba dira que face à cette polémique, la solution définitive reste entre les mains du Président de la République qui doit aligner son PM et son ministre de la justice sur les objectifs à atteindre dans le domaine de la lutte contre l’enrichissement illicite, sur comment les atteindre et dans combien de temps. Et de faire remarquer que le monde politique et des affaires n’aime pas l’incertitude et la confusion, surtout au sommet de l’Etat.
Christine Finda Kamano 
622716906

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