Tournée dans l’arrière-pays: le Premier ministre Goumou dresse un tabeau sombre…

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Face à la presse ce mardi 21 février, le Premier ministre guinéen est revenu sur la visite de terrain qu’il vient de boucler dans la région de Faranah.


D’entrée, Docteur Bernard Goumou, le chef du gouvernement a admis que sa présence sur le terrain est une instruction du président de la transition colonel Mamadi Doumbouya qui fait de la réalisation des infrastructures publiques, une priorité.

Et d’après le Premier ministre, le constat fait sur les différents chantiers publics dans cette région est très alarmant.
« La région de Faranah est la deuxième étape de visite de terrain après celle de Boké (…). Nous avons vérifié l’exécution des chantiers publics en cours sur le terrain. Nous avons vérifié le respect des spécificités contractuelles sur le terrain, le respect des délais contractuels. Et enfin, nous avons pris quelques mesures idoines pour débloquer des projets qui étaient en souffrance. Dans la région de Faranah, nous nous sommes rendus sur 17 chantiers très importants (…) », a d’abord souligné le chef du gouvernement.

A Faranah, le tableau est loin d’être reluisant. Le taux de réalisation physique réel de l’hôtel des finances publiques est de 33% avec un taux de décaissement de 60%.

Le Premier ministre regrette l’absence de machines sur le terrain pour les travaux de construction de la route Mamou – Faranah.
« Sincèrement, le constat fait est alarmant. J’ai eu mon premier choc sur la route Mamou-Faranah. Rien n’est fait dans le cadre du contrat des travaux d’urgence de la réhabilitation et la construction de cette route. Pourtant, deux entreprises ont bénéficié des avances de démarrage des travaux. Mais, aucun dispositif en place, absence totale de base vie, pas une seule machine sur le terrain », a regretté le Premier ministre avant de poursuivre : « Le projet d’extension de l’hôpital régional de Faranah est à l’arrêt depuis cinq mois, par manque de financements. Ce qui est aussi écœurant, dans les projets de ce type à l’intérieur du pays, c’est que les autorités locales, qui sont les gouverneurs, les préfets, les sous-préfets ne sont au courant de rien. Les contrats sont attribués à des entreprises ici, à Conakry. Elles font ce qu’elles veulent sans aucune tutelle sur place pour assurer le minimum de suivi des chantiers. Il est à noter que les informations fournies par les entreprises qui sont parvenues à démarrer un projet ne concordent pas avec les réalités sur le terrain. Le cas frappant, c’est le cas de l’hôtel des finances publiques de Faranah. C’est vraiment un exemple édifiant. Le taux de réalisation physique réel sur le terrain, 33%, taux validé consigné dans les rapport de missions, 58%, le taux de décaissement est de 60%, une aberration totale. La cité Niger de Faranah, très bel ouvrage mais un serpent de mer qui a besoin d’un avenant pour rendre cette infrastructure disponible. Le projet du village durable de Banko est aussi dans la prolongation de trois mois de contrat, bien avant notre arrivée ».

A Dinguiraye, le constat est presque le même. Les travaux de réhabilitation de la route de Lansanaya – Gagnakaly traînent. Le taux d’exécution des travaux sur le terrain est de 5%

« Par exemple, à Dinguiraye, je me suis rendu sur le chantier de réhabilitation d’une route de 63 km, dans la commune rurale de Lansanaya – Gagnakaly, pour une durée contractuelle de sept mois, une avance de démarrage de 20% payée depuis plus d’un an, le niveau de réalisation des travaux sur le terrain n’est que 5% », a indiqué Dr Bernard Goumou.

A Kissidougou, plusieurs chantiers connaissent un important retard.

Le Premier ministre dit avoir été interpellé par la notabilité de Kissidougou pour la construction de la route Kissidougou – Kankan. Un projet qui était déjà attribué à EBOMAF et qui n’a jusqu’à présent pas été exécuté.
« Le chantier de construction par exemple du tribunal de première instance, le chantier de l’église St Louis de Kissidougou où nous avons accordé trois mois supplémentaires sur le champ, à l’entrepreneur. Ce chantier qui était signé pour 17 semaines, traîne depuis 2019. La notabilité de Kissidougou m’a interpellé et elle espère une nouvelle pose de pierre pour le projet de construction de la route Kissidougou – Kankan, attribuée à la société EBOMAF d’alors. Un projet qui porte sur 194 km, lancé en juin 2014, pour une durée d’exécution de 12 mois, puis prolongé en septembre 2015, pour une durée d’exécution de 38 mois, des paiements importants, des avances de trésoreries ont été consenties en faveur de cette entreprise et décaissées, pas moins de 60 millions d’euros. Mais à ce jour, il n’a pas été possible que le ministère de tutelle de retracer les paiements effectués, à travers la chaîne de paiements », a-t-il rappelé.

A Dabola, la retenue d’eau du barrage hydroélectrique de Tinkisso nécessite un curage.

Le barrage hydroélectrique de Tinkisso qui sert en électricité et en eau potable est dans un piteux. La retenue d’eau nécessite un curage pour maintenir la production du barrage.
« A Dabola, j’ai été interpellé sur la situation du barrage hydroélectrique de Tinkisso qui alimente les villes de Dabola, Dinguiraye et Faranah, en électricité et en eau potable. Je me suis rendu sur les installations. La retenue d’eau est remplie de sable et de boue. Il faut très rapidement la curer. Le gouvernement, par le biais du ministère en charge de l’énergie et sur instruction du chef de l’État va intervenir dans les mois à venir dans les mois à venir pour maintenir la production de ce barrage opérationnel, depuis 1974. Mais, il convient de s’interroger de la responsabilité de nos sociétés publiques d’État : la SEG et l’EDG qui exploitent ce barrage et qui ne sont pas en mesure de le curer. Il faut toujours l’intervention de l’État », a souligné Dr Bernard Goumou.

Le Premier ministre indique que des mesures idoines seront prises pour rectifier le tir.


« Tous ces contrats, nous allons les revoir. Nous avons au sein de l’Etat, des organismes de contrôle. Nous allons réunir tous ces éléments et comme vous le savez, nous avons des organes judiciaires bien spécifiques et au moment venu, vous serez au courant. Ce que je peux vous rassurer, c’est que l’argent public ne doit pas rester impunis. C’est ça effectivement la refondation et la rectification institutionnelle qui sont là vision du CNRD. Donc, tout de suite, nous allons prendre des mesures idoines pour que l’argent public revienne dans les caisse de l’Etat », a conclu Dr Bernard Goumou.

Sadjo Bah

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