Tribune. Pourquoi l’Etat guinéen resterait-il indifférent face à la dégradation poussée de nos routes ?

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L’objectif de ce travail est de poser quelques questions jugées pertinentes par l’auteur sans pour autant prétendre apporter des solutions aux préoccupations de la population guinéenne sur l’opportunité ou non de réhabiliter ou de construire des routes en République de Guinée car, comme le disait Dr Badara DIOUBATE, un des principaux rôles de l’économiste est de savoir poser des questions qu’il juge pertinentes pour l’amélioration de la visibilité, sans pour autant prétendre apporter des solutions « miracles » qui n’existeraient que dans l’absolu.

D’entrée de jeu, il convient de noter que pour mettre en place un projet d’investissement quelconque, l’Etat s’endette généralement parce que son Budget National de Développement (BND) ne lui permet pas de financer tous ses investissements. Pour rappel, l’Etat n’investit que sur les Infrastructures Economiques et Sociales que sont les routes, barrages, ponts, écoles, centres de santé, hôpitaux, voies de communication et ceci dans le but d’attirer plus d’Investissements Directs Étrangers.

Nombreux sont aujourd’hui, les Guinéens, qui estiment qu’on devrait réhabiliter les voiries urbaine et rurale et/ou construire des nouvelles routes. Force est de constater malheureusement que les préoccupations des populations sont parfois largement différentes de celles de l’Etat.

De plus, les routes comme tout autre investissement public nécessitent non seulement d’importants coûts sociaux (impôts, taxes fiscale et parafiscale), mais aussi et surtout une période d’amortissement. Nonobstant, chaque décision d’investissement prise par l’Etat devrait être forcément accompagnée d’un calcul économique, sinon l’endettement (dette intérieure ou extérieure) opéré pour réaliser cette infrastructure aura des effets nuls, non avenus, sans fondement et pénalisera le pays dans sa perspective de croissance économique.

C’est pourquoi nous pensons qu’avant de mettre en place une route quelconque, l’Etat devrait se poser quelques questions dont entre autres : quel est le matériel roulant ? En quoi la route développe-t-elle les entreprises ? Quels sont les coûts sociaux de la route ? Quelles est sa rentabilité sociale ? De combien seront les montants des taxes qui seront perçus sur les entreprises et les personnes physiques qui prendront la route ? En combien d’années pourrai-je la rentabiliser ?

Pour une bonne compréhension de ce dernier point par exemple, fixons-nous une durée de rentabilité égale à 10 ans, ce qui veut dire dans ce cas qu’on emprunte pour 10 ans pour faire la route et qu’à l’échéance, l’on devrait être en mesure de l’amortir. Malheureusement en Guinée, l’investissement n’appelle pas à l’amortissement. Cette situation est due en partie au fait que l’homme politique vit de l’événementiel. Dans le même sillage, prenons le cas des centres de santé et écoles. Ne nous est-il pas arrivé de constater que l’on dispose des structures sanitaires sans personnel médical (médecin, infirmier…) ou des écoles sans maîtres ? Pourquoi parce qu’il n’y a pas de calcul économique qui nous permet de dire qu’une école c’est tel nombre d’élèves qui doit correspondre à tel institut.

Ce thème reste entier et mérite à l’image de tous les autres sujets entamés récemment, d’être mûri. Pour cela, nous avons besoin de l’avis de tout un chacun pour sensibiliser davantage nos concitoyens sur des tels enjeux, mais aussi et surtout les décideurs politiques sur cette problématique épineuse.

DIALLA Mamadou

 

Mamadou Safayiou Diallo       

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