Trump et les femmes : l'enquête accablante du "New York Times"

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Le quotidien publie un article sur la manière dont le candidat à la Maison-Blanche se comporte dans l’intimité avec les femmes de son entourage. Affligeant.
Misogyne, Donald Trump ? Les sorties sexistes répétées du candidat républicain à l’élection présidentielle américaine ont en partie répondu à la question. Dans son édition du 14 mai, le New York Times en apporte la preuve ultime en mettant en lumière l’attitude grossière du milliardaire envers son entourage féminin depuis le début de sa carrière. Pour les besoins de cette vaste enquête, le quotidien a interrogé une douzaine de femmes parmi lesquelles d’anciennes collaboratrices, ex-compagnes et vieilles connaissances de l’entrepreneur issues du monde de l’immobilier, du mannequinat et des concours de beauté. Au total, plus de cinquante témoignages pointent les faits et gestes irrévérencieux du très (trop ?) truculent Texan.
Avances importunes, perpétuels commentaires sur leur physique, comportement inapproprié en milieu professionnel… Des interactions pour la plupart survenues dans l’intimité des bureaux de la Trump Tower, sur des chantiers et aux nombreux domiciles de l’intéressé. Des échanges fugaces, sans grande importance aux yeux de l’homme politique, mais dont ces femmes conservent, dans l’ensemble, un amer souvenir.
Baiser volé
Avec le rachat en 1996 de l’entreprise Miss Universe – à la tête de l’élection éponyme concurrente de Miss Monde –, Donald Trump plonge dans l’univers des jeunes reines de beauté. Et s’adonne volontiers au sexisme ordinaire. Temple Taggart, Miss Utah 1997, se rappelle sa rencontre baroque avec le businessman alors marié à Marla Maples : « Il m’a d’emblée embrassée sur la bouche. C’était tellement inapproprié… » se souvient l’ancienne miss, à l’époque âgée de 21 ans. Miss Californie 2009, en lice pour remporter la couronne de Miss USA, relate de son côté la façon dont le propriétaire du concours évaluait les filles pendant les répétitions. « Jamais un général d’armée n’a inspecté ses troupes comme Donald Trump le faisait avec nous. Il s’arrêtait devant l’une d’entre nous, la reluquait de haut en bas, et laissait échapper un hmmm. Il recommençait avec la fille d’à côté, tout en prenant des notes sur un petit carnet. Il disait ensuite aux filles de s’avancer. »
La suite du récit dépasse l’entendement. Donald Trump somme miss Alabama de désigner la plus jolie fille de la pièce. Elle obtempère : « J’aime bien miss Arkansas, elle est mignonne. » Riposte du boss : « Je me fiche qu’elle soit mignonne, est-ce qu’elle est bonne ? » D’un point de vue général, l’exercice consistait à répartir les lauréates en deux groupes : celles à son goût, et les autres. Jugeant en grande majorité la manœuvre humiliante, les brebis galeuses éclataient invariablement en sanglots dès que « le Donald » leur avait tourné le dos. Celui-ci a aussitôt démenti ces allégations auprès du New York Times , arguant qu’il n’avait pas pour habitude d’humilier autrui ni d’embrasser des étrangers sur la bouche.
« Besoin compulsif »
Mais les deux journalistes d’investigation sont formels : le culte que voue le candidat républicain au corps féminin relèverait de l’obsession, voire de la tyrannie. Donald Trump serait même rongé par un « besoin compulsif » d’aborder en permanence le sujet. À tel point que le sexagénaire interrompt souvent des discussions professionnelles au profit de remarques grivoises. Barbara A. Res, chef de chantier au sein de la société Trump Organization, se remémore une réunion de travail au cours de laquelle le trublion et elle avaient convoqué une architecte en vue d’un projet de construction à proximité de Los Angeles. Sans prévenir, monsieur Trump, considérant la fine taille de son interlocutrice, s’est fendu à voix haute du commentaire suivant : « C’est qu’elle prend soin de son cul ! » « Nous n’avons pas compris d’où ça sortait », avoue la cadre au NYT. Elle aussi a fait les frais de l’indécence du personnage des années plus tard. « Vous aimez les bonbons », lui a un jour lancé Trump, se référant à son surpoids. Obsédé par l’apparence, son patron se serait toujours efforcé d’exposer ses plus belles employées aux regards des visiteurs. « Il tenait à ce que les clients pensent que toutes les femmes qui travaillaient pour lui étaient séduisantes », raconte-t-elle.
Au-delà des critiques, ces interviews traduisent surtout la complexité des rapports qu’entretient Donald Trump avec les femmes. Tour à tour présenté comme un être bienveillant et odieux, le candidat à la Maison-Blanche peut passer, selon certaines sources, des encouragements aux sarcasmes en un claquement de doigts. À en croire le quotidien, l’homme serait à la fois obscène et gentleman.
L’affaire Ivana
Donald Trump s’est pourtant confié aux deux journalistes. Il évoque entre autres sa première épouse : « La plus grosse erreur que j’ai faite avec Ivana a été de lui offrir la gérance d’un de mes casinos à Atlantic City, puis du Plaza Hotel. Après ça, elle voulait tout le temps en parler. Quand je rentrais le soir, au lieu d’aborder des sujets de tous les jours, elle voulait que je sache à quel point les affaires étaient bonnes. Je ne confierai plus jamais de responsabilités au sein de mes entreprises à une femme que j’ai épousée. » Le sulfureux magnat s’agace lorsqu’arrivent sur la table les allégations de viol et de violences conjugales dont l’a accusé Ivana, avant de se rétracter (d’aucuns ont soupçonné un arrangement financier). Un épisode qu’il balaie d’un revers de main. Et de conclure, l’esprit tranquille : « Le monde se méprend sur mes relations avec les femmes. »
Sur son compte Twitter, Donald Trump a dénoncé le manque d’objectivité du « malhonnête » quotidien américain sitôt l’article publié. « Pourquoi le déficitaireNYT n’a-t-il pas contacté les femmes dont je suis si fier d’avoir stimulé la carrière ? » Ou encore : « Pourquoi [ce journal] n’étudie pas la relation des Clinton avec les femmes ? » Et le meilleur pour la fin : « Tout le monde est impressionné par la manière dont je traite les femmes. Ils n’ont rien contre moi. Quelle farce ! » Lire la suite sur Le Point
 

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