Vincent Bolloré cède sa place à son fils Yannick à la tête de Vivendi

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L’industriel breton Vincent Bolloré a créé la surprise jeudi en cédant la présidence du conseil de surveillance de Vivendi à son fils Yannick, patron du groupe de publicité Havas, et dit sa détermination à conserver ses participations en Italie.

« Je proposerai tout à l’heure de nommer Yannick Bolloré à la présidence du conseil de surveillance de Vivendi », a-t-il déclaré en conclusion de l’assemblée générale des actionnaires du groupe de médias, qui se tenait à l’Olympia à Paris.

« C’est la dernière assemblée que je préside », a ajouté l’homme d’affaires à la réputation offensive, « il faut laisser la place aux jeunes ».

Cette proposition a été entérinée peu après. « Le conseil de surveillance a décidé à l’unanimité de nommer M. Yannick Bolloré à sa présidence en remplacement de M. Vincent Bolloré entré dans sa 67e année », a annoncé le groupe.

Yannick Bolloré, âgé de 38 ans, est actuellement le PDG d’Havas, groupe absorbé par Vivendi l’an dernier.

Vincent Bolloré reste toutefois membre du conseil de surveillance du géant des médias, dont la direction exécutive est assurée par le président du directoire Arnaud de Puyfontaine.

« Ca ne veut pas dire qu’il s’éloigne de Vivendi. Mais il estime que le chantier de redressement est achevé et que les équipes en place peuvent diriger le groupe », a expliqué une source proche du dossier à l’AFP.

Vincent Bolloré a déjà pris de la distance avec le groupe Canal+ en abandonnant le 10 avril la présidence du conseil de surveillance de la filiale de TV payante à Jean-Christophe Thiery. Maxime Saada a repris le rôle de ce dernier à la présidence du directoire de Canal+.

L’homme d’affaires a mentionné à plusieurs reprises son projet de se retirer des affaires en 2022 pour céder la place à ses quatre enfants. Il avait adoubé son fils Yannick comme son successeur probable à la tête de Vivendi, mais ce dernier était peu apparu dans les médias depuis l’absorption du groupe publicitaire Havas l’an dernier par Vivendi.

Yannick Bolloré est intervenu jeudi pour la première fois à une assemblée générale de Vivendi.

Il a présenté l’activité de Havas aux actionnaires, se félicitant « d’une intégration réussie dans Vivendi », mais n’a donné aucune indication sur les perspectives financières de la filiale.

– Une cotation d’Universal à l’étude –

Arnaud de Puyfontaine a de son côté laissé entendre que Vivendi pourrait relancer l’idée d’une cotation de sa filiale de musique Universal, qui représente 45% du chiffre d’affaires du groupe.

Nous avons (…) lancé un travail permettant de présenter au conseil de surveillance les bénéfices d’une éventuelle cotation d’UMG » (Universal Music Group), a-t-il déclaré.

Vivendi avait déjà indiqué qu’une part minoritaire du capital de cette major du disque, filiale dirigée par Lucian Grainge pourrait faire l’objet d’une mise sur le marché. Et le succès retentissant de l’entrée en Bourse du numéro un du streaming musical Spotify pourrait créer un contexte favorable.

Vivendi considère que sa capitalisation est sous-évaluée et voit en cette opération une façon de redresser la valorisation du groupe dans son ensemble, tout en dégageant des liquidités.

Le groupe qui traverse une période difficile en Italie, a par ailleurs confirmé sa détermination à se battre pour garder le contrôle de l’opérateur Telecom Italia, dont il est le premier actionnaire, alors qu’il est attaqué par le fonds activiste Elliott.

« Cet acteur conteste le rôle de Vivendi sur les bases d’une analyse erronée », a souligné Arnaud de Puyfontaine.

« Notre objectif est d’augmenter significativement la valeur de Telecom Italia et d’en faire un champion italien de la convergence dans l’intérêt de tous les actionnaires et du pays en total respect de la gouvernance de la société », a-t-il insisté.

Vincent Bolloré a lui aussi minimisé les déboires italiens de Vivendi : « Les investissements en Italie font crier tout le monde ». « Mais comme on dit chez nous, c’est à la fin de la foire que l’on compte les animaux. »

Il a rappelé que son investissement dans la banque italienne Mediobanca il y a une vingtaine d’année avait été qualifié alors de « placement absurde ». Et « finalement, non seulement nous avons gagné beaucoup d’argent, nous touchons un dividende régulier, mais nous contribuons à la stabilité de Mediobanca », a-t-il relevé.

AFP

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